Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
A l'occasion du 171°anniversaire de l'émission du premier timbre postal Le timbre marocain à l'honneur à la galerie d'exposition permanente de Barid Al Maghrib
Symbole de souveraineté partout dans le monde, le timbre fait beaucoup d'adeptes et les collectionneurs chevronnés vouent un culte sans pareil à ce papier minuscule qui affranchit le courrier et qui raconte surtout, chacun à sa manière, un thème, une étape de l'Histoire ou illustre des symboles et idéaux d'ici et d'ailleurs. Vieux de 171 ans, The Black Penny, premier timbre postal au monde, s'est relooké indéfiniment pour répondre aux tendances de chaque nation. Au Maroc où la collection de timbres est une activité assez prisée, une exposition représentative des émissions postales concernant le Maroc est organisée par l'Amicale Philatélique de Rabat. Tour de la galerie qui a abrité la somptueuse exposition C'est dans la galerie d'exposition permanente de Barid Al Maghrib qu'est tenu ce grand évènement, le premier en son genre. Une exposition des échantillons de toutes les institutions, agences, bureaux et entités ayant contribué à l'organisation et l'acheminement du courrier dans différentes zones du Royaume à partir de la deuxième moitie du XIX° siècle jusqu'à nos jours. Un lieu de rencontre et d'échange entre connaisseurs et novices, chercheurs et amateurs de la philatélie, une occasion d'attirer l'attention du public sur l'importance de l'histoire postale et du produit philatélique du Maroc et de voir au-delà de la définition arrêtée par les éditions et collectionneurs étrangers qui écartent les émissions postales de certaines régions du Maroc sous occupation espagnole et limitent la philatélie marocaine aux timbres et cachets produits à la Zone du protectorat français, la Zone du protectorat espagnol au Nord et la Zone internationale de Tanger et aux timbres du Maroc indépendant. Par ailleurs, l'idée d'organiser une telle exposition n'est pas fortuite. Le président de l'Amicale, l'Ambassadeur Mohammed Ben Aouda, a décidé de préparer et de mettre à la disposition des membres un recueil des 18 parties concernant la philatélie marocaine qui se trouvait éparpillée dans différents catalogues. D'autre part, la salle d'exposition de Barid Al Maghreb a été mise gracieusement, par le Directeur Général, M. Amine Benjelloun Touimi, à la disposition de l'Amicale pour la tenue des réunions hebdomadaires, ce qui a favorisé l'organisation de ladite exposition. Le timbre à travers l'Histoire coloniale L'occupation européenne a commencé bien avant l'imposition du régime du protectorat en 1912 au Maroc, immédiatement après la défaite d'Isly. Les services postaux restent une des nombreuses formes de l'infiltration coloniale sur le territoire marocain. Ainsi, la France (des bureaux créés à partir de 1854), l'Espagne (Rio de Oro : ancienne appellation de Oued Eddahab (de 1905 à 1912), Melilia (1893 à 1894), L'Aguera (1921 à 1923) pour nommer Lagouira, le Sahara (entre 1924 et 1976), Cap Juby (Tarfaya, de 1916 à 1948)), le Royaume-Uni (4 bureaux créés à partir de 1872), l'Allemagne (1 Bureau créé en 1899) ont implanté leurs propres agences postales au Maroc. De plus, le Maroc, réputé par les échanges commerciaux, voyait l'acheminement du courrier à travers les caravanes et les navires des commerçants. D'autres agents travaillant pour le compte de représentations consulaires étrangères installées au Maroc, et qui avaient amené leur propre timbre avec eux, ont implanté leurs propres services postaux sur des itinéraires fixes généralement entre deux ou trois villes, et dont les timbres étaient appelés «Postes Locales». Le Roi Moulay El Hassan I, se rendant rendu compte du danger de la prolifération de cette activité, dans une tentative de mettre fin à ces pratiques portant atteinte à la souveraineté du pays, décida la création d'un système postal proprement marocain en 1892- sous contrôle de l'Etat marocain, qui desservait l'ensemble du territoire national à partir de treize villes- à raison de deux cachets par ville : un octogonal et un rond. En 1912, Moulay Abdelhafid essaya la modernisation et la réorganisation des systèmes de communication au Maroc par la création de l'Office Chérifien des postes, du téléphone et du télégraphe, le 1er mars 1912. Suite à cette réforme, le premier timbre du Maroc, proprement dit, a été émis le 22 mai 1912. Il est connu sous le nom de «Cachets Makhzen». Après l'indépendance du Royaume en 1956 et la récupération de Tarfaya 1958, Ifni 1968 et Saghia Hamra et Oued Eddahab 1975, le service postal s'est unifié dans tout le territoire. Toutefois, les premièrs timbres du Maroc indépendant étaient, jusqu'à février 1958, émis en Peseta pour utilisation au Nord et en Franc au Sud. Des chefs d'œuvre marocains M. Rachid Sebti, artiste peintre présent le jour de notre visite à l'exposition, nous a parlé de sa première expérience avec la peinture pour timbres. Ce sont les autorités européennes qui lui ont commandé ses premiers dessins pour timbres et qui ont connu, selon sa déclaration, un franc succès. Puis l'expérience se renouvelle, trois ans après, quand le gouvernement belge lui demanda de dessiner six timbres pour dynamiser les petits villages de la Belgique, vu que l'artiste réside en Belgique. Il y eut enfin l'expérience marocaine avec la commande de Barid Al Maghrib en 2008 : une palette de quatre timbres dont le thème était l'art et la culture: «c'est une fierté pour un Marocain résident en Belgique d'avoir à illustrer la culture de son pays et une expérience précieuse». La galerie, nous affirme M. Driss Souini, responsable Développement de la philatélie de Barid Al Maghreb, a vu le jour en janvier 2010 à l'occasion de l'émission de timbres parfumés, le premier à la fleur d'oranger, symbole de la culture marocaine, et le second à la rose de Kalaat Megouna, emblème du marché international de la fleur et qui sont commercialisés au bureau de Barid Al Maghrib.