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Centre Marocain de Conjoncture Les transactions commerciales du Maroc avec ses partenaires africains évoluent positivement
Le CMC propose une stratégie de coopération Sud-Sud plus adaptée
Le continent africain est sur le point de décoller. C'est ce qu'estime le CMC (Centre Marocain de Conjoncture) dans un numéro spécial Afrique, ajoutant que le continent dispose en effet de facteurs endogènes susceptibles d'accélérer sa croissance de manière significative. Le premier facteur a trait à « un gigantesque potentiel démographique conduisant à un processus d'occupation de l'espace et à un mouvement de densification spectaculaire ». Le second facteur est « la hausse des cours des matières premières qui va bénéficier aux pays pétroliers et minéraliers ». Le CMC évoque, en outre, les politiques économiques suivies dans les années 1990 et qui ont conduit à l'assainissement des finances publiques et à l'amélioration de la capacité d'investissement public. Enfin, poursuit la même source, l'émergence d'une classe moyenne qui commence à atteindre une taille critique et pourrait jouer un rôle social stabilisateur, mais surtout contribuer à élargir de manière significative le marché intérieur. Malgré ce tableau patent, le CMC estime que les trajectoires de développement ne sont pas homogènes eu égard à l'instabilité politique et la mauvaise gouvernance qui règnent dans certaines régions, et à la pression écologique considérable impliquant des menaces sur les ressources naturelles. Un autre point soulevé par les analystes du Centre est relatif aux transactions commerciales du Maroc avec ses partenaires africains qui continuent d'évoluer positivement, malgré la crise économique et financière en 2008-2009. Ainsi, de 2,9 milliards de dirhams, les exportations marocaines vers l'Afrique sont passées à plus de 8 milliards en 2009. Cette évolution a néanmoins été fortement ralentie en comparaison avec la tendance observée depuis 2000. Selon le CMC, les rythmes rapides qui ont caractérisé ces échanges ont brusquement pris fin à partir de 2008 pour progresser à un taux nettement inférieur à ceux réalisés les années antérieures. Et d'ajouter que ces échanges, qui demeurent faibles et diversifiés, sont fortement concentrés sur les pays d'Afrique du Nord. Il est à noter dans ce sens qu'entre 1990 et 1998, le montant global des échanges commerciaux du Maroc avec les pays d'Afrique subsaharienne s'est élevé, en moyenne annuelle, à 300,6 millions de dollars, soit seulement 2,1% de la valeur totale des échanges extérieurs du Maroc. Cependant, entre 1998 et 2008, les échanges commerciaux entre le Maroc et ces partenaires d'Afrique subsaharienne ont enregistré une nette amélioration. Ils se sont établis à 529 millions de dollars en moyenne annuelle et ont atteint un milliard de dollars en 2008. Par ailleurs, les échanges commerciaux du Maroc avec ses partenaires africains ont dégagé un excédent de 282,8 millions de dollars en 2008 contre un déficit annuel moyen de 101 millions de dollars sur la période 1990-1998. Selon le CMC, les échanges commerciaux du Maroc avec les pays d'Afrique subsaharienne demeurent cependant en deçà des aspirations. Il attribue la faible pénétration des produits marocains sur le marché africain essentiellement à trois facteurs : forte restriction des régimes commerciaux dans ces pays, inadaptation des produits offerts à la demande africaine et maigre diversification de la structure des échanges. Dans ce dernier point, les analystes du Centre estiment que le Maroc devrait dynamiser davantage sa politique commerciale vers l'Afrique et tirer parti du potentiel qu'offre ce continent dans le domaine du commerce des marchandises et des services. Autre élément soulevé : en dépit des efforts entrepris, « les flux d'investissement en provenance du Maroc vers l'intérieur du contient demeurent encore insuffisants», vis-à-vis surtout des objectifs visés en matière de croissance et d'intégration économique. Le volume global des investissements marocains en Afrique qui a atteint 360 millions de dollars US en 2009 a constitué plus de 56% de l'ensemble des investissements extérieurs privés du Maroc. Dans ce sillage, le CMC note que le Maroc, même s'il est considéré parmi les pays engagés dans la dynamique d'investissement, est appelé à fournir davantage d'efforts pour dynamiser les flux d'investissement en provenance du Maroc qui demeurent encore insuffisants. A cet égard, le CMC propose la mise en place d'une stratégie de coopération Sud-Sud plus adaptée et ciblant en priorité le voisinage sub-saharien.