L'indépendance en tant qu'option pour la résolution de la question du Sahara donnerait naissance à un Etat «inepte et non viable» en Afrique du nord, qui serait «une proie facile» pour Al-Qaeda, «connue pour sa préférence notoire pour les Etats défaillants», met en garde le journal US World Tribune. Les Etats Unis et l'Union européenne sont profondément préoccupés qu'une telle entité deviendrait «un sanctuaire» pour la franchise de la nébuleuse terroriste dans la région du Sahel, lit-on dans un récent article de cette publication, qui commentait une étude réalisée par Harvey Sicherman, Président du think tank US, Foreign Policy Research Institute (FPRI). Les franchises d'Al-Qaeda «ont une préférence notoire pour les Etats faibles», fait remarquer World Tribune, notant que «la dernière chose dont a besoin l'Afrique est un autre état «dépendant et inepte». Et d'insister, dans ce cadre, que la lutte contre le menace grandissante d'Al-Qaeda dans la région du Maghreb et du Sahel est «dans l'intérêt commun des Etats Unis, de l'UE et du Maghreb». Dans cette étude rendue publique, le 16 avril dernier, Harvey Sicherman, estime que la création d'un état non-viable au Maghreb «n'est pas dans l'intérêt des Etats Unis», soulignant que Washington et l'Union européenne ont désormais une «cause commune» dont l'objectif est de mettre fin au conflit du Sahara. Pour cet ancien proche collaborateur de l'ancien secrétaire d'Etat américain, James Baker, «les paramètres d'un règlement n'ont pas changé, dans la mesure où le Maroc ne peut pas renoncer à une partie de son territoire, pas plus que les Etats Unis ne peuvent permettre la création d'un état non-viable, qui plus est, aux dépens de leur allié, le Maroc». La résolution de ce conflit, qui entrave l'édification d'un meilleur avenir dans la région du Maghreb, est «tributaire d'un effort commun des Etats Unis et de l'Union européenne qui est à même de trouver un règlement à cette question», poursuit le Président de ce think tank basé à Philadelphie. La position US sur le plan d'autonomie réaffirmée sous l'Administration Obama. Il indique, par ailleurs, que les Européens et les pays du Maghreb «sont pleinement conscients - et s'inquiètent - des conséquences d'un échec à capitaliser sur leur potentiel économique», en expliquant que pour la partie européenne de la Méditerranée, «une économie maghrébine en pleine croissance (...) est la meilleure panacée contre la pression des flux migratoires clandestins». Pour l'instant, constate-t-il, les échanges commerciaux entre les pays de la région demeurent «insignifiants», notant dans ce contexte que les frontières algéro-marocaines restent fermées, dans l'attente de la résolution de ce conflit régional. Harvey Sicherman relève, d'autre part, que la position des Etats Unis vis-à-vis du plan d'autonomie dans les provinces du Sud a été réaffirmée sous l'Administration Obama, Washington ayant à plusieurs reprises qualifié cette proposition de «crédible» et de «sérieuse». L'»Humanitaire» comme couverture à des revendications passéistes. «Dépités par cette position de Washington et par un momentum politique qui leur est défavorable», l'Algérie et le polisario n'avaient de recours qu'auprès de certaines organisations non gouvernementales, dans le but d'instrumentaliser et de «théâtraliser» des cas prétendument humanitaires, a-t-il dit. «Malheureusement, déplore M. Sicherman, il y a toujours des ONG qui approuvent ce genre de tactiques et des responsables gouvernementaux auxquels manque le courage de les dénoncer». Et de s'interroger pourquoi ceux qui ont «sympathisé» avec la dénommée Aminatou Haidar «n'ont pas eu la curiosité de se poser des questions sur ce qui se passe dans des les camps de Tindouf, où les populations qui y sont parquées sont soumises à un stricte contrôle de l'armée algérienne». La cause internationale des droits de l'homme «sert ainsi de couverture à des revendications de libération nationale aux relents idéologiques d'un autre temps», s'insurge Harvey Sicherman, qui avait aussi servi comme consultant auprès de l'ancien secrétaire d'Etat US, George Shultz, et de John L. Lehman ancien secrétaire à la marine. Bien que l'Algérie traine le polisario «comme un boulet», elle demeure «néanmoins incapable de se départir des causes obsolètes», conclut le Président du Foreign Policy Research Institute.