Le soutien bipartisan exprimé récemment au sénat américain en faveur du principe de l'autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine, moins d'une année après celui de la Chambre des représentants, devrait être "pris en compte avec détermination", affirme Michael Ussery, ancien sous-secrétaire d'Etat US en charge du Proche-Orient. "Comme l'atteste la lettre adressée par une majorité sénatoriale à la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, et de manière sans équivoque, le plan d'autonomie au Sahara sous souveraineté marocaine, constitue une solution +sérieuse et crédible+ pour sortir la question du Sahara de l'impasse", écrit M. Ussery, dans une tribune publiée mercredi par le journal américain "The Hill". Pour l'ancien diplomate américain, cette lettre appelle, dans "un acte consensuel sans précédent", l'Administration Obama à joindre "l'acte à la parole en soutenant les objectifs de sa propre politique étrangère", d'autant plus, relève-t-il, que "plusieurs questions graves concernant la sécurité nationale US sont en jeu". +La montée en puissance des activités terroristes en Afrique du nord menace les intérêts occidentaux+. "Depuis le 11 septembre 2001, des actes terroristes se sont multipliés de manière inquiétante en Afrique du nord, la franchise locale d'Al-Qaeda recrutant des militants et prenant pour cible les intérêts occidentaux, tout en tentant de déstabiliser les gouvernements de la région", met-il en garde. Il cite, à ce propos, les conclusions de nombre d'instituts de recherche à Washington selon lesquels ce conflit régional devrait faire l'objet d'une "plus grande attention". "Ces instituts ne manquent pas de mettre l'accent sur l'urgence de trouver un règlement au conflit du Sahara, seul à même d'améliorer la coopération entre les Etats de la région sur des questions relatives à la sécurité et à bien d'autres domaines", fait observer l'ancien diplomate américain. +Les populations parquées dans les camps de Tindouf privées de leurs droits les plus élémentaires+. "Bien que cette menace sécuritaire ait été reconnue, il n'en demeure pas moins qu'un aspect non moins important de cette question ne fait l'objet d'aucune prise en compte et encore moins d'une politique active", note Michael Ussery. Il déplore, dans ce cadre, que les populations parquées dans des "conditions abjectes" dans les camps de Tindouf sont privés par le polisario et l'Algérie de jouir de leurs droits fondamentaux, en vertu des conventions internationales pertinentes leur garantissant le droit de retourner vivre parmi les leurs au Maroc ou ailleurs. "Le très respecté et indépendant Comité américain pour les réfugiés et les immigrants (USCRI) avait effectué, l'année dernière, des visites au Sahara et dans les camps de Tindouf, en Algérie, où il a constaté des abus dans un rapport ayant été publié pour coïncider avec une audition à ce sujet au Congrès, en octobre 2009", rappelle-t-il encore. Bien que les sahraouis séquestrés dans les camps sont reçus "les bras ouverts parmi les leurs au Maroc" où toute l'aide et l'assistance nécessaires leur sont fournies pour commencer une nouvelle vie, "fuir les camps de Tindouf se fait toujours au péril de leur vie", conclut Michael Ussery dans cette tribune.