La signature par des figures emblématiques du Sénat américain d'une lettre, adressée récemment à la secrétaire d'Etat, Mme Hillary Clinton, appelant à une solution au conflit du Sahara basée sur le principe d'autonomie sous souveraineté marocaine, constitue «un soutien important et sans équivoque» à la proposition du Royaume, a déclaré M. Michael Ussery, ancien ambassadeur américain. Il s'agit d'un «soutien important et sans équivoque à la proposition marocaine», d'autant plus qu'il a été exprimé par des personnalités influentes de la haute chambre du Congrès, a affirmé à la MAP M. Ussery. «La lettre adressée par les 54 sénateurs bipartisans à Mme Clinton réaffirme la légitimité de la cause du Maroc tout en soulignant que la proposition d'autonomie sous souveraineté marocaine est la bonne solution pour la résolution du conflit du Sahara», a indiqué dans une déclaration à la MAP le professeur Yonah Alexander, directeur au Potomac Institute et ancien professeur à l'université Georgetown. En effet, des figures emblématiques du sénat américain qui marquent de leur empreinte les orientations de la politique américaine aussi bien au niveau national qu'international, figurent parmi une majorité bipartisane de 54 membres de la haute chambre ayant signé une lettre adressée, récemment, à la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, dans laquelle ils appellent à une solution au conflit du Sahara basée sur l'initiative d'autonomie sous souveraineté marocaine. Il s'agit entre autres de Dianne Feinstein, présidente de la toute puissante Commission des Renseignements, dont la voix est déterminante dans la définition de la politique antiterroriste des Etats Unis, en passant par John McCain, le très respecté sénateur de l'Arizona, un homme à la stature internationale de par les causes humanitaires qui lui sont chères, dont le sort des prisonniers de guerre, et le rôle de premier plan qu'il avait joué dans les trois dernières élections présidentielles aux Etats Unis. Outre ces figures emblématiques de l'échiquier politique américain, il convient aussi de mentionner le président de la Commission hautement stratégique de défense, Carl Levin, un homme clé de l'establishment de défense américaine, Joseph Lieberman, qui faisait partie du ticket Al Gore lors des élections présidentielles de 2000 et Max Baucus, qui préside aux destinées de la commission des Finances, ainsi que d'éminents membres de la commission des Affaires étrangères. Il convient de noter en effet que pas moins de 27 membres du sénat, soit 50 pc de l'ensemble des signataires de la lettre adressée à Mme Clinton, sont soit présidents ou numéros deux des commissions sénatoriales qui sont au nombre de vingt. Cette adhésion au plan marocain d'autonomie sous souveraineté marocaine, qui intervient suite à une démarche similaire exprimée en avril dernier, dans une lettre adressée au président Obama, par pas moins de 229 membres de la chambre basse, traduit une convergence de vues au Congrès entre les deux instances législatives américaines que sont le sénat et la chambre des représentants. Un appui bipartisan de plus en plus marque au plan d'autonomie L'appel tel qu'exprimé par les sénateurs et avant eux les membres de la Chambre des représentants traduit aussi une adhésion bipartisane de plus en plus marquée en faveur du plan marocain d'autonomie au Sahara, sous souveraineté marocaine. «Il est de la priorité des Etats-Unis de soutenir la résolution du conflit du Sahara en se basant sur cette formule», souligne la lettre signée par cette majorité sénatoriale, dont les auteurs se sont dits «particulièrement préoccupés par l'augmentation constante de l'instabilité en Afrique du nord», à cause de «la multiplication des activités terroristes». «L'appui des Etats-Unis, en étroite collaboration avec nos alliés en Europe et dans la région, pourrait stabiliser la situation et inverser ces tendances inquiétantes», estime encore cette majorité conduite par la sénatrice démocrate, Diane Feinstein et son collègue républicain, Kit Bond, numéro deux de la Commission des renseignements à la haute chambre. Le document n'a pas manqué de rappeler, à ce propos, qu'un rapport, publié le 31 mars 2009 par un panel comprenant l'ancienne secrétaire d'Etat Madeleine Albright, l'ancien commandant du grand quartier général des puissances alliées de l'OTAN, le général Wesley Clark et l'ancien ambassadeur Stuart Eizenstat, soutient que «les Etats-Unis doivent oeuvrer diligemment avec leurs partenaires en vue de résoudre le conflit du Sahara». Un plan soutenu depuis l'administration clinton Rappelant la déclaration faite par Mme Clinton à Marrakech en novembre dernier, les signataires de la lettre ont convenu avec la secrétaire d'Etat que la proposition faite en 2007 par le Maroc sur la base d'une large autonomie au Sahara est «sérieuse et crédible», soulignant que les Etats-Unis ont depuis l'Administration Clinton prôné un règlement de ce conflit sur la base de cette formule. «Nous soutenons cette politique bipartisane américaine, ainsi que les efforts des Nations unies pour réunir toutes les parties afin de résoudre cette question de manière pacifique autour de la table des négociations», indique-t-on de même source. Les signataires de cette lettre ont, d'autre part, affirmé que les enjeux pour les Etats-Unis et leurs alliés en Afrique du nord sont évidents et «notre influence peut faire une différence significative (...) en favorisant une plus grande coordination afin de réduire et éliminer la menace terroriste et en encourageant une intégration de la région porteuse de croissance économique et de prospérité». Et de conclure que «la résolution de la question du Sahara éliminera le dernier obstacle qui entrave la stabilité de la région».