La création d'un Etat non-viable au Maghreb "n'est pas dans l'intérêt des Etats-Unis", estime le Président du think tank américain, Foreign Policy Research Institute (FPRI), Harvey Sicherman, soulignant que Washington et l'Union européenne ont désormais une "cause commune", dont l'objectif est de mettre fin à ce conflit. "Les paramètres d'un règlement n'ont pas changé, dans la mesure où le Maroc ne peut pas renoncer à une partie de son territoire, pas plus que les Etats-Unis ne peuvent tolérer la création d'un Etat non-viable, qui plus est, aux dépens de leur allié, le Maroc", soutient M. Sicherman, qui était l'un des plus proches collaborateurs de l'ancien secrétaire d'Etat américain, James Baker, entre 1991 et 1992. La résolution de ce conflit, qui entrave l'édification d'un meilleur avenir dans la région du Maghreb, est "tributaire d'un effort commun des Etats-Unis et de l'Union européenne qui est à même de trouver un règlement à cette question", poursuit le président de ce think tank, dans un essai sur la question du Sahara publié vendredi sur le site du FPRI. .+La position US sur le plan d'autonomie réaffirmée sous l'Administration Obama+. Il indique, dans ce cadre, que les Européens et les pays du Maghreb "sont pleinement conscients - et s'inquiètent - des conséquences d'un échec à capitaliser sur leur potentiel économique", en expliquant que pour la partie européenne de la Méditerranée, "une économie maghrébine en pleine croissance (...) est la meilleure panacée contre la pression des flux migratoires" clandestins.
Pour l'instant, constate-t-il, les échanges commerciaux entre les pays de la région demeurent "insignifiants", notant dans ce contexte que les frontières algéro-marocaines restent fermées, dans l'attente de la résolution de ce conflit régional. Harvey Sicherman relève, d'autre part, que la position des Etats-Unis vis-à-vis du plan d'autonomie dans les provinces du Sud a été réaffirmée sous l'Administration Obama, Washington ayant à plusieurs reprises qualifié cette proposition de "crédible" et "sérieuse". +L'"Humanitaire" comme couverture à des revendications passéistes+. "Dépités par cette position de Washington et par un momentum politique qui leur est défavorable", l'Algérie et le polisario n'avaient de recours qu'auprès de certaines organisations non gouvernementales, dans le but d'instrumentaliser et de "théâtraliser" des cas prétendument humanitaires, a-t-il dit. "Malheureusement, a-t-il déploré, il y a toujours des ONG qui approuvent ce genre de tactiques et des responsables gouvernementaux auxquels manquent le courage de les dénoncer". Et de s'interroger pourquoi ceux qui ont "sympathisé" avec la dénommé Aminatou Haidar "n'ont pas eu la curiosité de se poser des questions sur ce qui se passe dans des les camps de Tindouf, où les populations, qui y sont parquées, sont soumises à un stricte contrôle de l'armée algérienne". La cause internationale des droits de l'homme "sert ainsi de couverture à des revendications de libération nationale aux relents idéologiques d'un autre temps", fait remarquer Harvey Sicherman, qui avait aussi servi comme consultant auprès de l'ancien Secrétaire d'Etat US, George Shultz et de John L. Lehman, ancien secrétaire à la marine. Bien que l'Algérie traine le polisario "comme un boulet", elle demeure "néanmoins incapable de se départir des causes obsolètes", martèle le président du Foreign Policy Research Institute. Il insiste, par ailleurs, que la franchise d'Al-Qaeda "a une préférence notoire pour les Etats faibles", ajoutant que "la dernière chose dont a besoin l'Afrique est un autre Etat dépendant et inepte" et que la lutte contre le menace grandissante d'Al-Qaeda dans la région est "dans l'intérêt commun des Etats-Unis, de l'UE et du Maghreb".