Après avoir tenté, pendant un demisiècle, de déstabiliser le Maroc, puis son voisin malien - lequel a publié en ce début d'année un communiqué dénonçant la persistance d'Alger à s'ingérer dans ses a aires internes -, la junte algérienne s'en prend désormais à la France. Ce pays est coupable, à ses yeux, d'avoir osé se détourner de la sempiternelle repentance coloniale pour défendre ses intérêts et la vérité historique en reconnaissant la souveraineté du Maroc sur son Sahara. C'en est trop pour le régime algérien, qui a vu, tour à tour, les Etats-Unis d'Amérique, l'Allemagne, l'Espagne et la France soutenir le plan d'autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara. Pour les caciques du FLN, la France est le seul pays au monde sur lequel ils peuvent exercer un chantage mémoriel permanent, doublé de l'in uence d'une importante communauté de Franco-Algériens qui intimide le gouvernement français. Le punching-ball favori du régime algérien s'est révolté, ce qui est inacceptable pour Alger. Depuis la visite de Macron au Maroc, le régime algérien s'est lancé dans une véritable "guerre hybride" contre Paris. Outre ses relais d'in uence habituels, notamment des députés d'extrême-gauche et la grande mosquée de Paris, dirigée par un exavocat algérien du Polisario, s'ajoutent maintenant des prises d'otages et des menaces terroristes. Alors que l'écrivain franco-algérien de 75 ans, Boualem Sansal, croupit toujours dans les geôles du régime, Alger vient de lancer une véritable entreprise de déstabilisation sur le territoire français. Plusieurs in uenceurs sur les réseaux sociaux, dont trois ont été arrêtés, ont appelé à commettre des meurtres et des viols en France. La main d'Alger derrière ces actes est très probable, compte tenu des précédents du régime en matière de manipulation et d'incitation à la violence pour servir ses intérêts géopolitiques. Mais derrière cette stratégie, Alger ne réalise pas que ce sont désormais des millions de Franco-Algériens dont l'intégration sera remise en question. Cette situation ne fait que nourrir le narratif de la droite dure, qui appelle à rompre les accords de 1968, à limiter sévèrement l'immigration et à accélérer les renvois d'étrangers problématiques. La junte algérienne tire ses dernières cartouches, au risque de mettre une cible dans le dos de tous ces Franco-Algériens qui n'ont rien demandé et qui se retrouvent instrumentalisés par un régime suicidaire.