Le Festival international du film de Marrakech a honoré mardi soir la mémoire de feue Naïma Elmcherqui, une figure emblématique du cinéma marocain, dans une cérémonie empreinte d'émotion et de reconnaissance pour sa contribution indélébile au paysage artistique national. Le Palais des Congrès de Marrakech a été le théâtre d'un hommage rendu à l'une des grandes figures du cinéma marocain, Naïma Elmcherqui, disparue en octobre dernier. Cet événement, organisé dans le cadre de la 21e édition du Festival international du film de Marrakech, a réuni une pléiade de personnalités du monde cinématographique, artistique et médiatique, ainsi que les proches de la défunte.
Sous les lumières tamisées et devant un parterre d'invités émus, Yasmine Khayat, la fille de Naïma Elmcherqui, a pris la parole pour exprimer la gratitude de sa famille envers Sa Majesté le Roi Mohammed VI et Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid pour leur soutien et pour l'initiative de ce vibrant hommage. « Ma mère était une femme exceptionnelle, portée par une passion infinie pour le cinéma et des engagements humanitaires sans faille », a-t-elle déclaré, avant de recevoir l'Etoile d'or des mains de l'actrice Fatima Khair.
Les témoignages, portés par des figures majeures du cinéma marocain comme Mohamed Abderrahman Tazi, Fatima Khair et Mohamed Mouftakir, ont retracé la carrière éclatante de Naïma Elmcherqui tout en saluant sa générosité, son humilité et sa dévotion pour les causes sociales. « Son héritage artistique et humain continue de résonner dans nos cœurs et dans l'âme de notre culture », a affirmé Mohamed Mouftakir, soulignant l'impact profond de ses contributions.
En guise de couronnement à cet hommage, le film « L'Automne des pommiers » de Mohamed Mouftakir a été projeté, rappelant le talent remarquable de Naïma Elmcherqui. Ce rôle lui avait valu le Prix de la meilleure actrice au Festival international du film arabe de Malmö, témoignant une fois de plus de son incommensurable talent.
Un parcours exceptionnel et des engagements multiples
Née à Casablanca, Naïma Elmcherqui s'est rapidement imposée comme une figure incontournable du théâtre marocain, collaborant avec des troupes légendaires telles que Maâmoura ou Bassatine, avant d'élargir son empreinte au cinéma et à la télévision. Elle a marqué les esprits dans des productions telles que « Noces de sang », « Lalla Houby » ou encore « Kilikis, la cité des hiboux ».
Outre sa carrière d'actrice, Naïma Elmcherqui a enrichi la culture marocaine par son rôle de présentatrice de l'émission éducative « Alif Lam », dédiée à la lutte contre l'analphabétisme, et par son engagement en tant qu'ambassadrice de bonne volonté auprès de l'UNICEF. Son dévouement aux causes sociales, notamment en faveur des femmes et des enfants, a fait d'elle une personnalité profondément respectée et aimée.
Pour les organisateurs du Festival, Naïma Elmcherqui n'était pas seulement une actrice accomplie, mais aussi une ambassadrice infatigable de la culture marocaine, et une amie fidèle de l'événement. Sa contribution au conseil d'administration de la Fondation du Festival témoigne de son engagement à promouvoir l'art cinématographique au-delà des écrans.
Son absence laisse un vide immense dans le paysage culturel marocain, mais son empreinte restera vivante dans chaque scène qu'elle a habillée de sa grâce et de son talent, dans chaque geste humanitaire qu'elle a porté avec dignité, et dans la mémoire collective de son public et de ses pairs.