Bien qu'il semble battre en retraite, le terrorisme continue de vivoter dans les foyers bouillonnants du Sahel où Daech et les groupes acolytes ont élu domicile après leur crépuscule au Moyen-Orient. Cela fait plus de 15 ans qu'on assiste à l'installation « irréversible » des brigades djihadistes, telles l'AQMI, l'EIGS et Al Qaida au Sahel sur fond de vulnérabilité des Etats de la Région et de la déconfiture de l'Armée française sur place, dont l'Opération Barkhane n'a fait qu'empirer la situation. Même l'arrivée des Russes de Wagner demeure infructueuse pour l'instant. Cette effervescence terroriste menace le Maroc, qui depuis des années n'a eu de cesse de prévenir la communauté internationale dans l'indifférence quasi-générale. La situation devient d'autant plus préoccupante que les cellules dormantes au Royaume agissent au nom de Daech au Sahel, comme celle qui vient d'être démantelée à Tétouan et Fnideq suite à un coup de filet antiterroriste maroco-espagnol. Grâce à la veille implacable des services de Renseignement, on a pu neutraliser toutes les velléités djihadistes, mais les racines du péril qui cible désormais ouvertement notre pays, sont au-delà de nos frontières. Le contexte est propice pour cette fourmilière salafiste qui compte des alliés dans la région, tels que le polisario, dont les liens avérés avec les contingents salafistes sont un secret de polichinelle. On sait avec certitude que le front séparatiste s'est transformé en foyer de recrutement des combattants, comme son vétéran Abou Walid Al-Sahraoui, qui fut le premier à faire allégeance à Daech au Sahel. Le risque que le polisario agisse en complicité avec ces alliés intégristes est trop grand pour être négligé. Faute de pouvoir mener une guerre contre les FAR, le front est de plus en plus tenté par l'action terroriste, et il l'a montré quand il s'en est pris à des civils à Smara en octobre 2023. Le Sahel n'aurait pas été si vulnérable sans l'Algérie, dont la responsabilité est indéniable. C'est de là que le terrorisme, porté par les vétérans du GIA, dont Mokhtar Belmokhtar, a contaminé le Mali avant de se propager dans tout le désert sahélien. L'ingérence de l'Algérie au Mali et ses liaisons obscures avec les groupes armés fait du régime des généraux un complice incontestable. Pour sa part, le Maroc, qui est à l'avant-garde de la lutte anti-terroriste, reste solidaire des Etats du Sahel face aux mutineries terroristes, et porteur du grand projet atlantiste, c'est ce qui le rend une cible permanente.