Sept ans pour les anciennes promotions, levée des sanctions, organisation des Bureaux d'étudiants... Le ministère de l'Enseignement supérieur a formulé une nouvelle proposition favorable dans le but de mettre fin à la crise qui secoue les Facultés de médecine. Les étudiants se prononceront sur cette proposition dans les prochains jours. La crise qui secoue les Facultés de médecine depuis plus de dix mois semble enfin s'acheminer vers une issue, mettant fin à une longue période de protestation et garantissant le retour des futurs médecins en classe. Ce tournant positif intervient après la présentation par le nouveau ministre de l'Enseignement supérieur, Azzedine El Midaoui qui prend le relais de Abdellatif Miraoui, d'une proposition qui semble répondre favorablement à l'ensemble des revendications des étudiants en médecine, lesquelles concernent, notamment, la question de la durée de formation. Selon les donnés de la Coordination des étudiants en médecine, le ministère de tutelle a proposé par l'intermédiaire du Médiateur du Royaume d'appliquer la réforme de la durée de formation aux nouvelles promotions, sans effet rétroactif. Cela dit, les étudiants ayant intégré les Facultés de médecine avant le 13 mars 2023, date de la publication de l'arrêté ministériel au Bulletin Officiel, continueront à suivre une durée de formation de sept ans et ne seront pas concernés par la réforme du système pédagogique. En effet, la question de la durée de la formation a constitué la principale pomme de discorde entre les futurs médecins et l'ancien ministre, Abdellatif Miraoui. Les étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie ont fermement rejeté cette réforme, estimant que ses conséquences nuiraient à la qualité de leur formation et, par conséquent, à la qualité des soins de santé fournis aux citoyens. Toutefois, Abdellatif Miraoui avait souligné qu'il serait difficile pour l'Etat de revenir sur sa décision de réduire la durée des études médicales. Levée des sanctions De plus, le ministère a convenu de lever les sanctions disciplinaires contre les étudiants grévistes et de réorganiser les représentations étudiantes au sein des Facultés au lieu de les dissoudre, comme annoncé auparavant. Le tout dans la perspective de sauver l'année universitaire déjà perturbée par le boycott et d'organiser l'action future des étudiants en médecine dans le cadre de la réforme de la Santé. Le ministère s'engage également à annuler la note zéro et à la remplacer par les notes obtenues lors des examens des sessions exceptionnelles pour les étudiants qui passeront ces examens. Il sera procédé à une délibération des résultats afin de permettre l'inscription dans les années suivantes, en prenant en compte les notes obtenues lors des sessions ordinaires et exceptionnelles, sans tenir compte de l'exigence de complétion des stages. Ces derniers seront programmés ultérieurement, en respectant leur durée complète ainsi que les conditions pour les réussir. Il s'est également engagé à respecter les conclusions des précédents dialogues, notamment l'augmentation des bourses et la réforme du troisième cycle, conformément aux accords et propositions antérieurs. Bientôt un retour à la normale ? Bien qu'elle soit positive, la proposition du ministre El Midaoui ne serait définitive qu'après l'accord des étudiants en médecine, y compris la promotion qui vient d'intégrer les Facultés en 2024. Pour statuer sur cette proposition, la Coordination nationale des étudiants en médecine et en médecine dentaire a tenu des assemblées générales mardi à 15 heures. Ces réunions auront pour objectif d'expliquer en détail l'offre formulée par le ministère avant un vote prévu mercredi, qui se déroulera en présentiel dans les différentes Facultés de médecine. Ce vote est en passe de résoudre une crise qui a perduré dans les Facultés de médecine mais il risque également de créer des tensions parmi les étudiants, notamment ceux de la première année en médecine qui se sont engagés dans les grèves. De leur côté, les parents des étudiants en médecine ont encouragé leurs enfants à voter en faveur de la proposition gouvernementale lors des assemblées générales des étudiants. Ils ont exprimé leur confiance envers la proposition du ministère de l'Enseignement supérieur, arguant qu'elle ouvre la voie pour un retour à la normale dans les Facultés de médecine. Les parents d'étudiants en médecine ont également souligné que la résolution de cette crise et la levée des sanctions prises à l'encontre de plus de 20 étudiants permettraient d'instaurer un climat de confiance et de dessiner une nouvelle page basée sur le dialogue entre les étudiants et la tutelle.