« Le gouvernement a répondu favorablement aux revendications des étudiants en médecine et en pharmacie et dissipé leurs appréhensions par rapport aux études et aux stages", a affirmé, mardi, le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, Abdellatif Miraoui. En réponse à trois questions orales à la Chambre des Conseillers sur les « grèves des étudiants des Facultés de médecine et de pharmacie », le ministre a précisé que 14 réunions ont été tenues, jusqu'à février, avec les représentants des étudiants qui boycottent les cours, assurant que des réponses claires et des solutions réalistes ont été apportées aux questions et aux contraintes soulevées par les étudiants. Concernant certaines revendications des étudiants, il a expliqué que le gouvernement s'est engagé à les concrétiser « à condition que les étudiants passent les examens et que les Facultés reprennent leur fonctionnement normal ». Dans ce sens, l'Exécutif s'engage à la révision des sanctions disciplinaires en autorisant les étudiants suspendus à passer les examens, à la modification du relevé de notes en remplaçant la note zéro attribuée aux absents lors du 1er semestre, outre la possibilité de poursuivre la formation après la réussite aux examens avec la programmation des stages hospitaliers pour rattraper les périodes de boycott, tout en veillant à compléter tous les stages dans leur durée prévue. Et de poursuivre que l'Exécutif, représenté par le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation et le ministère de la Santé et de la Protection sociale, a présenté, le 25 juin 2024, des "solutions souples" aux revendications des étudiants, portant notamment sur la durée de formation pour obtenir le diplôme de docteur en médecine, ainsi que sur les questions liées aux thèses et à la formation spécialisée en 3ème cycle, à la situation des médecins résidents, et à l'augmentation des indemnités consacrées aux étudiants stagiaires. Miraoui a, dans ce sens, fait observer que le gouvernement, partant de sa conviction que la qualité des médecins impacte la qualité du secteur de la Santé, s'est employé à interagir favorablement avec les revendications des étudiants, notant que "malgré le consensus qui s'est dégagé avec les représentants des étudiants au sujet des différents points discutés, les solutions proposées sont rejetées par l'ensemble des étudiants". Le ministre a, à ce propos, fait état d'une médiation parlementaire menée par des groupes de la majorité et de l'opposition afin de persuader les étudiants de retourner en classe et d'éviter le scénario d'une année blanche. Focus sur les stages Les étudiants auront aussi la possibilité de bénéficier d'une année de stage après six ans d'études, avec une bourse, a indiqué Miraoui, relevant que l'objectif de la réduction des années d'études à 6 ans n'est pas économique, mais vise à optimiser la qualité de formation, à contribuer à l'amélioration du système de santé national et à le renforcer avec les ressources humaines nécessaires, en tenant compte des nouvelles exigences des professions de médecin et de pharmacien. Les stages hospitaliers de la 7ème année dans l'ancien système n'ont pas été encadrés et n'exigent pas de compétences professionnelles, a-t-il expliqué, ajoutant que dans le but de remédier à ces dysfonctionnements et de renforcer la formation pratique des étudiants, il a été procédé à la mise en place d'une nouvelle programmation des stages hospitaliers lors de la sixième année. S'agissant des stages, un point qui concentre une partie importante des revendications estudiantines, les étudiants appellent à ce que chaque Faculté abrite une commission de stages, à laquelle incombe de gérer tous les détails relatifs aux stages hospitaliers et de résoudre l'ensemble des problèmes qui en découlent. Ils veulent aussi que soit mise en place une charte de stage où sont définis expressément les objectifs escomptés et le quota de stagiaires attribué à chaque établissement hospitalier. Figure également parmi les doléances, la mise en place d'un cahier des charges qui définit la durée quotidienne des stages, celles des pauses, des gardes et des permanences... Les protestations des étudiants en médecine et en pharmacie se sont poursuivies mardi à Rabat devant le Parlement. Ils brandissaient des slogans en colère contre le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, l'accusant d'avoir "échoué" à gérer leur crise qui dure depuis plus de 7 mois. En solidarité avec les étudiants des Facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire, la Commission nationale des médecins internes et résidents (CNIR) a annoncé un boycott de la surveillance des examens d'accès aux Facultés de médecine et de pharmacie, ainsi que des examens de rattrapage du deuxième semestre du cycle fondamental. Cette mesure est prise pour attirer l'attention sur la crise qui secoue ces établissements depuis plusieurs mois. Il est à noter que la Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie s'est engagée à modifier certains points principaux de l'offre gouvernementale, parmi lesquels la nécessité d'appliquer une ingénierie pédagogique adaptée à la décision de réduire les années d'études, avec une exemption de cette décision pour les cinq cohortes allant de la première à la cinquième année de l'année universitaire 2023/2024, en les intégrant dans l'ancien cahier des charges pédagogiques. Rime TAYBOUTA