Les infrastructures routières ravagées suite aux inondations du début septembre dans le Sud-Est du Royaume ont été remises en état. D'autres sont en cours de réhabilitation pour améliorer le quotidien de la population. Round up des interventions réalisées sur place. C'est un phénomène rare et d'une violence extrême. Les pluies torrentielles atteignant entre 50 et 250 mm, qui se sont abattues début septembre au Sud-Est du Royaume, ont fait des ravages humains et matériels. En quelques jours, les villes habituellement désertiques se sont retrouvées dans le chaos, avec la perte de plusieurs personnes et l'effondrement total ou partiel des habitations. Les infrastructures routières n'ont pas été épargnées, plongeant la population dans un isolement total et suscitant la réaction du ministère de l'Equipement et de l'Eau. Lequel est intervenu en urgence, d'abord pour rétablir la circulation et les services essentiels dans les provinces touchées et, ensuite, pour reconstruire et désenclaver les zones sinistrées. Ces interventions ont été jugées urgentes et essentielles, au point que le gouvernement y a consacré la moitié du budget alloué au programme de réhabilitation transversal, d'un montant de 2,5 milliards de dirhams, conformément aux instructions Royales, selon une déclaration du ministre de tutelle, Nizar Baraka, a la séance des questions orales à la Chambre des Représentants. Devant les représentants de la nation, le ministre a mis en avant les efforts entrepris par son département pour réhabiliter les zones sinistrées, sans exception, en vue de désenclaver les zones touchées et de rétablir les réseaux routier, électrique, d'approvisionnement en eau potable et de télécommunication. L'objectif est d'aider la population locale à retrouver son quotidien. Il a annoncé, à cet égard, l'ouverture de 141 tronçons routiers et ouvrages d'art dans les provinces touchées par les inondations et les crues, permettant ainsi de désenclaver la population. Cependant, les inondations et les crues de septembre ont causé des dommages considérables aux infrastructures dans plusieurs sections de routes, dont 53 nationales, 38 régionales et 50 provinciales. Un total de 68 ouvrages d'art ont également été endommagés, parmi lesquels 4 ponts situés à Figuig, Tata, Jerada et Midelt, ainsi que 47 ouvrages hydrauliques dans d'autres régions. Le ministre de l'Equipement et de l'Eau a, par ailleurs, annoncé le lancement de marchés concernant 71 tronçons routiers et 69 ouvrages d'art, dans le cadre du programme de réhabilitation des zones sinistrées par les inondations dans le Sud-Est. D'autres marchés sont en cours de réalisation, dont les études devant débuter en 2025 pour achever le cadre du programme de réhabilitation des zones sinistrées par les inondations, a fait savoir le responsable. Infrastructures défaillantes ? Le ministre a également saisi l'occasion pour réagir aux critiques de l'Opposition concernant "la défaillance" des infrastructures routières insuffisamment résistantes aux crues. Il a expliqué l'effondrement de certains ponts et la destruction des routes par le volume important des pluies enregistré par jour, lequel a visiblement atteint le volume annuel enregistré dans certaines provinces du Sud-Est du Maroc. « Les précipitations exceptionnelles enregistrées en septembre dernier varient entre 50 et 250 mm par jour », a-t-il indiqué, ajoutant que le volume de pluie enregistré en une journée, voire en quelques heures, dans les villes du Sud-Est touchées par les inondations, a dépassé la moyenne annuelle des précipitations enregistrées. Selon le ministre, 70 millimètres de pluies ont été mesurés à Tazarine, dans la province de Zagora, par rapport à une moyenne annuelle de 112 millimètres, "soit l'équivalent de sept mois de précipitations en une seule journée", et 47 millimètres à Ouarzazate. De plus, Tata a enregistré le 21 septembre 92mm, un volume qui correspond normalement aux précipitations d'une année et trois mois dans la région, sachant que la moyenne annuelle n'excède pas 112 mm, selon les données du ministre. Ces pluies ont provoqué des débits records, dépassant les crues qui surviennent une fois tous les mille ans, atteignant 3.238 mètres cubes par seconde à Tazarine, 2.900 mètres cubes par seconde dans le bassin de Kir à Figuig, et 1.943 mètres cubes par seconde dans le bassin du bas Drâa dans la province de Tata à Foum Zguid. Eau de plus dans les barrages En dépit des dommages occasionnés, les précipitations ont eu un impact bénéfique sur les barrages du Sud-Est du Royaume. Le ministre a, dans ce sens, souligné que ces précipitations ont eu un impact positif sur le volume de retenue des barrages dans les zones concernées, à savoir Errachidia et Zagora qui ont accumulé 780 millions de mètres cubes d'eau, garantissant, selon lui, un approvisionnement en eau potable suffisant pour plus de deux années. Preuve en est : le barrage d'Akka à Zagora, construit l'année dernière, a reçu un volume de 23 millions de mètres cubes. Dans le même contexte, le ministre a répondu aux critiques concernant l'insuffisance des barrages dans les régions du Sud-Est et le retard observé dans la réalisation de petits et moyens barrages. Il a avancé que le programme précédent des barrages était basé sur des études qui ne tenaient pas compte des dernières évolutions. Raison pour laquelle « nous lancerons les études techniques nécessaires pour élaborer un nouveau programme de barrages en tenant compte des données récentes, notamment les inondations de septembre », a-t-il annoncé, soulignant que l'objectif est de permettre à la population de tirer profit des précipitations, en leur assurant un approvisionnement continu en eau dans le contexte hydrique actuel.