Dans la tradition des discours royaux prononcés à l'occasion de l'ouverture de la session d'automne du Parlement, l'usage veut que les allocutions royales adressées aux élus de la Nation soient généralement et principalement consacrées à des questions relevant de la gouvernance dans ses divers aspects : sociaux, économiques ou politiques. A de rares exceptions près, la question du Sahara est principalement traitée en profondeur lors des discours prononcés à l'occasion des anniversaires de la Marche Verte, de la Fête du Trône et ceux qui étaient prononcés à l'occasion de la commémoration de la Révolution du Roi et du Peuple. En tout et pour tout, et en 25 ans de règne, la question du Sahara en dépit de son importance capitale aura souvent été partiellement abordée lors des discours d'ouverture du Parlement comme celui du 8 octobre 2010, lorsque l'actualité de nos provinces du Sud bouillonnait des manœuvres ennemies visant à semer chaos et instabilité et qui se révéleront aux yeux du monde sous leur aspect le plus hideux, le 8 novembre 2010 soit à peine un mois plus tard, à l'occasion des événements tragiques de Gdim Izik.
Dans ses discours adressés au Parlement et évoquant la question du Sahara, Sa Majesté le Roi Mohammed VI insistera souvent sur le rôle de la diplomatie parlementaire en tant que rempart avancé pour la défense de notre intégrité territoriale contre les manœuvres ennemies, comme en témoigne cet extrait du discours de 2010 : «Sur le plan stratégique, la défense de la marocanité de notre Sahara, qui reste la cause sacrée de notre pays, exige que vous vous mobilisiez ensemble, avec l'efficacité et la constance requises, sur tous les fronts et au sein de toutes les instances locales, régionales et internationales pour faire échec aux manœuvres désespérées des adversaires de notre intégrité territoriale».
C'est ce même appel Royal à la mobilisation générale des élus de la Nation pour la défense de la marocanité du Sahara qui est revenu dans le dernier discours Royal prononcé à l'occasion de l'ouverture de l'actuelle session d'automne, ce vendredi 11 octobre 2024. Mais à la différence des précédents discours, celui-ci a entièrement été consacré au Sahara. Axé sur la nécessité de dépasser l'ère de la simple gestion réactive pour s'inscrire dans une véritable doctrine proactive de changement, ce discours singulier à plusieurs égards augure de la survenue proche et imminente de points de basculement majeurs à même d'accélérer la clôture définitive de ce différend territorial qui hypothèque depuis des décennies l'intégration régionale et continentale.