Le compte à rebours a commencé pour l'élection des nouveaux membres du Comité Exécutif du Parti de l'Istiqlal. Le climat au sein du doyen des partis marocains est serein, avec des leaders qui aspirent à voir un organe décisionnel fort et capable de relever les défis politiques et conjoncturels de l'avenir. En avril dernier, le Parti de l'Istiqlal a tenu son 18ème Congrès général qui a été marqué par la réélection de Nizar Baraka à la tête du Parti de la Balance. Un renouvellement de confiance qui signifie, d'un côté, l'attachement inébranlable du Parti de la Balance à la démocratie partisane, mais aussi au pragmatisme politique, étant donné les prouesses réalisées par Baraka lors de son premier mandat. Depuis lors, les Istiqlaliens ont renouvelé leurs instances dirigeantes pour enfin trancher, ce samedi 5 octobre, sur la nouvelle architecture du Comité Exécutif, l'organe décisionnel le plus important et le plus prisé du parti. Une étape importante pour poursuivre la mise en œuvre de la feuille de route lancée par l'Istiqlal en 2017, cherchant à redonner au doyen des instances politiques au Maroc ses lettres de noblesse. Une stratégie dont les prémices sont d'ores et déjà perceptibles avec les bilans positifs affichés par les différentes instances du PI et qui reflètent les contributions majeures des différents leaders istiqlaliens dans les réformes que connaît actuellement le Royaume.
Le Secrétaire Général, Nizar Baraka, soumettra ainsi la liste tant attendue des candidats qui ont trouvé grâce à ses yeux au vote des membres du Conseil national, et ce, conformément aux dispositions des Statuts du parti, telles qu'adoptées au Congrès, notamment les articles 64 et 69. Le leader de l'Istiqlal a pris soin de prendre le temps nécessaire avant de choisir les futurs cadres qui siégeront à ses côtés au Comité Exécutif. Les candidatures sont nombreuses et les ambitions si grandes qu'il fallait prendre assez de recul pour examiner minutieusement les profils des candidats, qui devraient être à la hauteur de l'étape historique par laquelle passe le pays, désormais théâtre de grands chantiers réformateurs. Plus d'une centaine de candidatures ont été présentées, dont seules trente seront retenues. Nizar Baraka, qui se veut fédérateur des esprits istiqlaliens, a donc mené une série de consultations avec l'ensemble des composantes du parti, à savoir les Alliances professionnelles, les groupes parlementaires, ainsi que les sections féminines, sans oublier la Jeunesse... Il a tâché de tenir compte de l'avis de tous les hauts cadres et les militants dans leur diversité avant de trancher.
Consolider les acquis
A la veille de la rentrée législative qui se déroule le deuxième vendredi du même mois d'octobre, les dirigeants istiqlaliens sont unanimes quant à la constitution d'un parti solide institutionnellement pour pouvoir faire face aux défis de la rentrée parlementaire en consolidant son poids au sein de la majorité.
L'enjeu est de taille, du moment que la nouvelle équipe va conduire le navire istiqlalien pendant les quatre prochaines années, pleines de défis politiques, conjoncturels et climatiques. Dans ce sens, Baraka a d'ailleurs explicité, lors du 18ème Congrès, son intention de remporter les prochaines élections législatives et diriger, par conséquent, le prochain gouvernement. Cette aspiration, maintes fois exprimée dans les meetings, a été fortement et passionnément acclamée par les foules istiqlaliennes, qui voient désormais grand et veulent voir leur projet de société se concrétiser.
La confiance comme priorité istiqlalienne
Pour ce faire, Baraka insiste sur l'importance de veiller à ce que les citoyens aient confiance dans la politique en leur donnant une vision claire et un horizon politique palpable. La cohésion au sein du Comité Exécutif est donc de mise pour appliquer, sans parasitage, une stratégie basée sur quatre axes fondamentaux. Il s'agit tout d'abord de travailler sur la proximité avec le citoyen, auquel il faut expliquer les retombées des politiques publiques sur son quotidien à l'aide d'une communication efficace. «Il faut mettre l'accent davantage sur la proximité et apporter une vision claire pour l'avenir et montrer l'effet de notre action politique dans le quotidien des citoyens, à la fois au niveau des régions et à l'échelon des ministères que nous dirigeons», nous expliquait Baraka à cet égard, précisant qu'il est indispensable de mobiliser les militants et les sympathisants en partageant nos valeurs et notre projet de société pour faire adhérer davantage la population dans une nouvelle dynamique. Le leader de l'Istiqlal a d'ores et déjà commencé à renforcer le maillage territorial du PI. «Maintenant que nos instances sont renouvelées au niveau des régions, c'est là qu'il faut travailler pour aller plus au contact direct avec le citoyen et fédérer davantage nos militants autour du projet que nous portons», explique dans ce sens le Conseiller Mohammed Zidouh, persuadé que le cap est désormais fixé sur 2026, l'année des grandes échéances électorales, auxquelles le parti doit se préparer dès maintenant pour être à la hauteur du défi.
Le parti se montre intransigeant sur les critères d'intégrité, de compétence, de militantisme sincère, ainsi que sur les compétences intellectuelles. Depuis son arrivée à la tête de l'Istiqlal, Nizar Baraka attache beaucoup d'importance à la force de proposition dans ses discours. Il veut que le parti reste un pourvoyeur d'idées, qui font, hélas, cruellement défaut de nos jours sur la scène politique. Raison pour laquelle il s'est réjoui que le programme du gouvernement d'Aziz Akhannouch ait repris une série de propositions de l'Istiqlal. Le prochain Comité Exécutif se doit d'être à la hauteur des ambitions du Parti de la Balance. Le mandat de la renaissance Depuis 2017, le Parti de l'Istiqlal vit une sorte de renaissance après quelques années à l'opposition qui laissèrent un souvenir amer dans l'esprit des militants. Nizar Baraka a renoué avec le discours traditionnel du parti loin du populisme qui avait prévalu un certain temps, tout en réorganisant les structures. Ce travail d'autocritique a permis aux Istiqlaliens de réaliser un score honorable aux élections du 8 septembre 2021, qui leur ont ouvert le chemin de la majorité. Avec 81 députés, le parti est un pilier fondamental de l'alliance gouvernementale. Un tel bilan a fait de Nizar Baraka un candidat naturel à sa propre succession à la tête du parti afin de poursuivre l'œuvre de renaissance.