Les Istiqlaliens se préparent à leur 18ème Congrès général en se déclarant plus unis que jamais. Un objectif commun pour entamer une nouvelle étape censée amener le parti à poursuivre les victoires électorales. Reportage. C'est dans une ambiance chaleureuse et conviviale que les militants du Parti de l'Istiqlal se sont réunis à Bouznika lors d'une session du Conseil national. Une session d'autant plus importante dans le parcours du parti qu'elle constitue une étape préparatoire vers le 18ème Congrès général, prévu du 26 au 28 avril prochain. Un congrès décisif pour l'avenir du parti qui veut améliorer le maximum possible son fonctionnement interne, afin de rester une force politique de premier plan. Telle est la priorité du Secrétaire Général, Nizar Baraka, qui a appelé, au cours de son allocution, l'ensemble des militants du parti à resserrer les rangs et renforcer leur unité afin que l'Istiqlal conserve son immunité organisationnelle, condition sine qua non pour réussir le 18ème congrès. "C'est une étape organisationnelle de première importance, se réjouit Chiba Maelaïnin qui s'est félicité du succès de ce rassemblement au regard du grand nombre des Istiqlaliens qui y ont participé.
18ème congrès : La Commission préparatoire prend forme Militants, parlementaires, membres du Comité exécutif, membres du gouvernement... Tous les cadres et les grandes figures du Parti de la Balance se sont rassemblés dans cette étape transitoire. L'objectif est de constituer la Commission préparatoire du 18ème Congrès comme prévu dans l'article 90 du Statut du parti. Abdeljebbar Rachdi s'est vu élire à l'unanimité à la tête de ladite Commission, qui prend le relais du Conseil national en attendant le 18ème Congrès. Il siège aux côtés de Mansour Mbarki qui a été élu vice-président, tandis que Naïma Benyahya et Mustapha Taj ont été élus respectivement rapporteure et vice-rapporteur. De son côté, Rahhal Mekkaoui a été élu, lui aussi à l'unanimité, président de la Commission des Statuts et des Règlements internes. Réunie pour la première fois après la fin des travaux du Conseil national, la Commission préparatoire a adopté son Règlement intérieur tout en parachevant la composition des structures organisationnelles. Six Commissions ont été créées, dont celle de l'intégrité territoriale, des affaires politiques et de la gouvernance, présidée par Abdellah Bekkali. Il y a également la Commission des Affaires économiques et du développement durable, la Commission sociale et de la jeunesse, celle de la femme et de la parité, celle des MRE et celle des références, de la pensée et de la culture. En plus de ses prérogatives organisationnelles, la Commission préparatoire sera chargée de faire un bilan de la précédente étape afin d'aboutir à une évaluation de l'état du parti et de sa participation au gouvernement, de manière qu'il puisse laisser une empreinte remarquable sur le quinquennat actuel. "Il ne faut pas se contenter de faire du 18ème Congrès une simple étape électorale et démocratique, mais nous sommes appelés à en faire une plateforme de débat pour amender notre offre politique et affiner notre pensée égalitariste", a insisté Abdeljebbar Rachdi lors de son discours. "Notre rassemblement est avant tout une occasion pour la famille istiqlalienne pour faire un diagnostic franc et sincère de la conjoncture politique et de la situation organisationnelle du parti tout en se projetant sur les défis à venir", explique, sur ce point, Rachid Afilal El Alami, député istiqlalien et membre du Conseil national.
L'unité : Un consensus partisan Contrairement aux élucubrations de certains observateurs, les membres du Conseil national se sont montrés soudés et optimistes, loin des tensions partisanes, surtout après que le Comité exécutif ait validé la candidature unique du Secrétaire Général, Nizar Baraka, pour un deuxième mandat. Une candidature plébiscitée par les militants du parti qui ont manifesté leur unité pendant le discours du Secrétaire Général, ponctué de salves d'applaudissements et de l'hymne du parti, entonné par moments, haut et fort, par des militants galvanisés. "Nous sommes plus forts que jamais et nous resterons toujours unis", a scandé Nizar Baraka lors de son allocution, entouré des poids lourds du parti. Un message adressé à la fois aux électeurs et aux alliés du parti dans la majorité. Les héritiers d'Allal El Fassi ont voulu réaffirmer leur unité pour contribuer activement au succès du gouvernement tripartite dans lequel l'Istiqlal dirige quatre portefeuilles importants, dont celui de l'Eau, érigé en priorité nationale. Pour cette raison, Nizar Baraka a insisté sur le fait que le parti contribue à amender l'action gouvernementale par sa force de proposition. Dans les rangs des Istiqlaliens, l'unité est indispensable pour faire face aux défis futurs. Tel est l'avis d'Abdelmajid Fassi Fihri, député du Parti de l'Istiqlal, qui, dans une déclaration à "L"Opinion", a souligné que tous les Istiqlaliens partagent la volonté d'assurer le succès du prochain Congrès.
Gagner les prochaines élections Les militants sont convaincus que c'est une étape de renouveau afin de renforcer la solidité du parti qui aspire encore à un avenir glorieux. Les Istiqlaliens parient sur Nizar Baraka pour engranger de futures victoires. Le leader de l'Istiqlal n'a pas caché l'ambition du parti de réoccuper le sommet de l'échiquier politique. "Le fait de cibler le sommet du podium électoral est un objectif légitime et réalisable. Encore faut-il consentir davantage d'efforts et mobiliser notre force de proposition et nos capacités organisationnelles pour y parvenir", a déclaré le leader de l'Istiqlal.
Un bilan positif sur lequel il faut capitaliser Candidat à sa propre réélection à la tête du Parti de la Balance, Nizar Baraka fait l'unité autour de lui, en tant que personnalité capable de tenir le gouvernail istiqlalien dans la prochaine étape. Le leader de l'Istiqlal est fort d'un bilan électoral honorable qui a replacé le parti au sommet de la scène politique après les élections du 8 septembre 2021, à l'issue desquelles le parti a regagné la confiance des électeurs qui lui ont confié 1,3 million de voix. Ceci lui a permis d'engranger 81 sièges à la Chambre des Représentants en tant que troisième force politique du pays, un poids qui en a fait un pilier fondamental du gouvernement d'Aziz Akhannouch. En témoigne le fait que l'Istiqlal a été le premier parti à être sollicité officiellement par le patron du RNI pour rejoindre le gouvernement. Entre-temps, le Parti de la Balance a renforcé son maillage local en obtenant la présidence de la Chambre des Conseillers où il détient 17 sièges, en plus des 10 sièges de l'UGTM. A cela s'ajoute la présidence de 6 Régions et 6 Chambres professionnelles. Selon Nizar Baraka, c'est le fruit d'un profond travail d'autocritique fait depuis le 17ème Congrès, grâce auquel le parti a remis de l'ordre dans ses structures internes, renforcé son maillage territorial et redoré son image auprès des électeurs en renouant avec le travail intellectuel afin de proposer des alternatives. Une force de proposition sur laquelle le parti entend capitaliser pour continuer le chemin des victoires.
Anass MACHLOUKH
Trois questions à M. Nizar Baraka « Nous nous engageons à rester une force de proposition agissante »
* Quels sont les objectifs prioritaires du prochain Congrès général du Parti de l'Istiqlal ?
Le 18ème Congrès général de l'Istiqlal nous permettra de renouveler les instances du parti afin d'avoir des actions pertinentes capables de répondre aux attentes des chantiers stratégiques lancées par le Royaume, sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. L'objectif est également de renforcer les différentes sections de l'Istiqlal, qui est un parti distingué par sa capacité à encadrer les citoyens, par ses propositions politiques pertinentes et innovantes et par sa préoccupation de l'intérêt des citoyens avant tout.
* Quelles sont les réalisations marquantes de l'Istiqlal, sous votre leadership ?
Tout d'abord, l'Istiqlal a été un acteur actif dans la réconciliation entre les citoyens et la scène politique grâce à son positionnement égalitariste et à sa force de proposition créative et innovante, qui consiste à établir un projet sociétal égalitaire pour toute la société. L'Istiqlal a également enraciné la culture de l'intérêt général, en liant la responsabilité à la reddition de comptes et à l'accomplissement des engagements. Sur un autre volet, notre parti a amélioré sa position sur la scène politique, notamment au Parlement, décrochant 81 sièges à la Chambre des Représentants et 17 sièges à la Chambre des Conseillers. L'Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM), centrale syndicale du parti, a atteint pour la première fois une représentation de 10 sièges à la deuxième Chambre, grâce à des élections professionnelles remarquables. Ces résultats sont le fruit de la confiance d'un million trois cent mille Marocains qui ont voté pour l'Istiqlal.
* Quelle est la vision de l'Istiqlal pour les années à venir ?
Notre parti s'engage à rester une force de proposition agissante, étant membre de la majorité gouvernementale, afin d'accompagner les réformes structurelles engagées par le pays, sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Le Maroc ambitionne de se positionner comme une puissance régionale forte, tout en étant précurseur dans plusieurs secteurs et professions d'avenir. Notre parti doit être à la hauteur de cette montée en puissance, en étant créatif et en proposant des solutions et des alternatives pour accompagner et réussir les transformations que connaît le Maroc.
Recueillis par Rime TAYBOUTA
Commission préparatoire : Un agenda chargé Maintenant, après la constitution de la Commission préparatoire, l'enjeu est de trancher quelques questions organisationnelles au niveau du Règlement interne qui feront l'objet des discussions lors du 18ème Congrès. A noter qu'il incombe à la Commission préparatoire d'élaborer un rapport d'évaluation du fonctionnement du parti depuis le 17ème Congrès et proposer un projet de révision des Statuts régissant l'organisation du parti. En plus de la déclaration finale du Congrès et du programme du parti, la Commission préparatoire fixe aussi le nombre des délégués participants et les critères de leur répartition régionale. "Nous espérons sortir renforcés de ce grand rendez-vous afin de partir à la conquête de nos objectifs politiques", nous explique Rachid Afilal El Alami, convaincu que le parti a tout le potentiel pour cibler désormais le sommet de la scène politique. Istiqlal : Un héritage politique « Les succès du Parti de l'Istiqlal et sa capacité à unifier les rangs ont frustré les opposants du parti, qui ambitionnaient de voir cette institution périr », a indiqué, samedi, Abdeljabbar Rachidi, membre du Comité Exécutif du parti et président de la Commission préparatoire du 18ème Congrès général. Le Parti de l'Istiqlal possède, selon le même interlocuteur, « une formidable capacité à gérer les divergences », grâce à sa méthodologie unique et démocratique, lui permettant de renouveler ses idées et ses mécanismes de fonctionnement. « Raison pour laquelle notre parti est en constante évolution », a ajouté Rachidi, soulignant que l'Istiqlal peut trébucher mais ne tombera jamais.
L'Istiqlal est plus qu'un simple parti, c'est plutôt un grand héritage national non seulement pour les Istiqlaliennes et les Istiqlaliens, mais pour toute la nation, s'est félicité Rachidi, ajoutant que « par conséquent, tous les regards sont tournés vers nous aujourd'hui alors que nous préparons le 18ème Congrès général. Nous devons donc être à la hauteur de ce moment historique ».