Après les résultats catastrophiques des disciplines sportives marocaines au JO de Paris, l'heure est aux explications. Qu'est-ce qui a fait que ces Jeux ont été une suite des résultats désastreux ? S'il n'y avait pas El Bekkali et les footballeurs, à quoi ressemblerait ce voyage où pas moins de 8 milliards de centimes ont été dilapidés ? Cette situation honteuse a mis à nu tous les responsables du sport marocain, du département de tutelle, qui a cautionné ce désastre, jusqu'aux dirigeants des fédérations sportives, responsables directes du naufrage. A propos de ces dirigeants, la Lettre Royale adressée par Sa Majesté aux Assises de Skhirat a été, on ne peut plus, édifiante: «Parmi les manifestations les plus criantes de ces dysfonctionnements dans le paysage sportif, l'on observe que le sport est en train de s'enliser dans l'improvisation et le pourrissement, et qu'il est soumis par des intrus à une exploitation honteuse pour des raisons bassement mercantilistes ou égoïstes. Seuls des dirigeants bénis par Dieu ont échappé à cette fâcheuse tendance». Sa Majesté a même décrit le dysfonctionnement comme de l'enlisement et du pourrissement, en qualifiant certains responsables d' « intrus » qui exploitent honteusement leurs positions pour des raisons « bassement mercantilistes ou égoïstes ». Car oui, il est temps de reconnaître que pour certains, qui comptabilisent pratiquement 16 ans de mandat, c'est le moment ou jamais de montrer que l'intérêt de la nation passe avant tout. Et au-delà des polémiques et des lynchages médiatiques contre les présidents de certaines fédérations, auxquels ont donné lieu les maigres résultats des sportifs marocains dans diverses disciplines, il faudrait s'interroger sur la dimension honorifique de ces postes de présidents occupés depuis des décennies par les mêmes personnes. Celles-ci en veulent-elles vraiment toujours ? Le moment n'est-il pas venu de passer justement de cette dimension honorifique vers une dimension basée sur la compétence et la performance ? N'est ce pas le moment aussi de sortir de ce tropisme marocain pour le football et élargir l'attention étatique aux autres disciplines sportives qui devraient elles aussi être dotées de structures d'excellence sportive à l'image de l'Académie Mohammed VI pour le football ou l'INSEP français ? Ce sont sans doute les vraies questions à se poser.