Le sport, devenu ailleurs une grande industrie, est le maillon faible de la stratégie de développement national. Le Maroc a maintenant de grands stades de football, mais n'a pas encore une sélection nationale capable de remporter des titres. Hormis quelques exceptionnels exploits, comme celui du Raja au petit Mondial, les équipes de la Botola ne font pas mieux. Elles non plus ne parviennent plus à tenir tête à leurs homologues du continent. Du coup, le football marocain patauge dans la médiocrité. Tout le monde est en attente d'un sursaut qui tarde à venir. Dans les autres disciplines, la situation n'est pas meilleure. Même si le cyclisme et l'athlétisme ont pu marquer des points au niveau continental, les champions nationaux de restent presque absents à l'échelle internationale. Elle est bien loin l'ère des Aouita, d'El Guerrouj, de Nawal El Moutawakil... Le Royaume n'a pas non plus de tennisman pouvant crever l'écran, comme ont pu le faire Younes El Aynaoui et Hicham Arazi. On peut multiplier les exemples à l'envi en faisant le tour de toutes les sports, pour arriver à la même conclusion : le sport est dans un état comateux dans le pays. C'est ce même constat qui a été établi, en 2008 déjà, lors des deuxièmes Assises du sport tenues à Skhirat. Pour rappel, le Souverain a adressé à cette occasion un message qui restera dans les annales. Le Roi Mohammed VI y a appelé à l'instauration d'«un dispositif moderne et efficace de régulation du secteur sportif». C'est ce qui devait permettre de remédier aux dysfonctionnements dont pâtit l'évolution du sport dans le pays. Le Souverain a cité comme exemple de ces dysfonctionnements, le fait que «le sport est en train de s'enliser dans l'improvisation et le pourrissement, et qu'il est soumis par des intrus à une exploitation honteuse pour des raisons bassement mercantilistes ou égoïstes». Le Roi Mohammed VI a également mis en exergue la place de la pratique sportive, comme étant, «un des droits fondamentaux de l'Homme» et «un levier du développement humain», tout en soulignant la nécessité d'en élargir l'accès aux hommes et aux femmes de toutes les franges de la société, ainsi qu'aux régions et zones défavorisées et aux personnes à besoins spécifiques. En outre, le Souverain a pointé du doigt «la multitude des défaillances» ayant conduit à des «carences majeures» et qui exigent «une révision du mode de gouvernance». D'où cette recommandation royale qu'il fallait adapter le cadre juridique aux développements observés dans le secteur sportif et élaborer une stratégie nationale multidimensionnelle pour parvenir à la réalisation de résultats concrets. Bien sûr, des solutions, toutes bonnes en théorie et coûteuses en pratique, ont été proposées par les ministres qui se sont succédés à la tête du département de la Jeunesse et des sports, mais elles n'ont rien apporté de concret. La preuve, 7 ans après les Assises de Skhirat, la sélection nationale n'a toujours pas remporté de titre, les athlètes marocains de haut niveau se font rares, tout comme les tennismen...