Face aux coûts élevés des études au Royaume-Uni, de plus en plus d'universités britanniques ouvrent de nouvelles voies aux étudiants marocains. La mobilité partielle en est un exemple. Motivés par le désir de jouir d'une qualification reconnue à l'échelle mondiale ou de chercher des perspectives de carrière prometteuses, beaucoup d'étudiants marocains manifestent l'intérêt de continuer leurs études à l'étranger, malgré la complication des conditions de vie en Occident. L'Angleterre s'impose en tête de liste des pays prisés, notamment pour les anglophiles déjà impressionnés par les universités britanniques de prestige, leurs cursus de haute volée et encore les perspectives de carrière qu'elles proposent.
Le plus jeune programmeur marocain, Idar Motii qui suit une formation en cybersécurité dans l'une des grandes universités en Grande-Bretagne, est un exemple saillant des success story, qui encourage davantage la jeunesse marocaine à opter pour cette destination. Mais cette démarche s'avère souvent très coûteuse et nécessite une grande mobilisation de la part de l'étudiant et de sa famille... En effet, face aux coûts onéreux, qui s'estiment à une vingtaine de millions de centimes par année, les parents et les étudiants souhaitent opter pour « la mobilité étudiante partielle », permettant au Marocain d'entamer son cursus universitaire dans son pays et le terminer à l'étranger. C'est ainsi que les écoles marocaines ayant un système d'éducation anglophone à travers des collaborations avec des universités britanniques réputées au niveau international, œuvrent pour faciliter la mobilité des étudiants marocains après des années d'étude au Maroc. La dernière de ces collaborations est le partenariat entre la London PrivateAcademy (LPA) et The University Consortium (NCUK) ainsi que l'Université de Huddersfield. Des universités anglaises très bien classées mondialement. Ce partenariat intervient, selon Samir Benmekhlouf, directeur de la London AcademySchool, en réponse à l'engouement des jeunes marocains mais aussi des parents pour les offres de formation proposée au Royaume-Uni. Dans un sondage réalisé par la LPA sur 100 parents concernant le système d'éducation préféré, 74% ont opté pour le système anglais. Sauf que ce rêve se confronte, pour 64% d'entre eux, à la réalité des tarifs élevés de l'école anglophone.
Mobilité partielle
A partir de la prochaine année universitaire, les étudiants marocains auront l'opportunité, juste après l'obtention du baccalauréat de faire deux ans d'études au Maroc, avant de s'envoler à l'Université de Huddersfield, au Royaume-Uni, pour y faire leur troisième année. Pour ce faire, les étudiants concernés devaient réussir un test d'anglais pour prouver leurs capacités à poursuivre leurs études en toute aisance. « Grâce à un corps professoral expérimenté, un environnement d'étude conforme aux normes des universités britanniques mais également une approche pédagogique innovante basée sur les compétences académiques et non académiques, les étudiants marocains pourront vivre une expérience universitaire inédite à des coûts abordables », souligne Samir Benmekhlouf. Pour lui, cette approche serait la meilleure pour permettre aux jeunes marocains de se familiariser avec le système d'enseignement britannique et de perfectionner leurs compétences linguistiques en anglais.
Une panoplie d'offres
Les étudiants auront la possibilité d'obtenir leur diplôme de Bachelor en administration des affaires dans huit spécialités différentes, offertes par l'Université de Huddersfield à savoir : administration et gestion des affaires, affaires avec services financiers, comptabilité des affaires, gestion des affaires hôtelières, gestion des ressources humaines, commerce et investissement et enfin le commerce et marketing international. Outre cela, deux autres filières vont être ouvertes progressivement à savoir le Droit international et l'Education, selon la demande des Marocains. L'école accréditée par The University Consortium (NCUK) affiche l'ambition d'ouvrir de nouvelles filières notamment l'informatique, compte tenu de la demande croissante parmi les étudiants et dans le marché du travail. En plus d'une offre de formation riche et alignée avec le marché du travail international, l'université de Huddersfield offre un environnement d'étude internationalisé avec plus de 30% d'étudiants étrangers, permettant aux Marocains de créer un réseau à l'international et d'élargir leurs perspectives en termes d'emplois.
De plus, le partenariat promet un allègement des tarifs d'études afin de les aligner sur ceux de l'enseignement privé au Maroc. Les étudiants marocains bénéficieront également de bourses de 55.000 dirhams lors de la troisième année d'étude effectuée en Angleterre. De ce fait, les étudiants seront appelés à supporter les frais de la résidence universitaire qui varie entre 3500 et 4500 par mois. « Chose qui rend l'expérience universitaire moins chère que comparativement à d'autres pays notamment la France », souligne le Patron de LPA, notant que les étudiants auront également le droit de travailler 20 heures par semaine, de manière légale. Le pays permet également aux étudiants de bénéficier d'une résidence de deux ans après la diplomation pour chercher du travail sur place. « Si jamais le jeune marocain décroche un emploi, il bénéficie d'une résidence à long terme », rassure Benmakhlouf.
Perspectives prometteuses
Par ailleurs, notre interlocuteur estime que faire ses études en anglais n'est plus un choix mais une nécessité. Etudier en Angleterre « c'est l'occasion pour ces jeunes marocains de profiter d'infrastructures de qualité et d'un modèle anglo-saxon unique ». Le pays ouvre des perspectives meilleures aux étudiants marocains désirant se spécialiser dans les domaines les plus demandées dans le monde. En ayant leur diplôme britannique, « ces jeunes auront la possibilité d'intégrer le marché du travail à l'international avec moins de complications ou même de retourner à la Mère Patrie avec une expérience professionnelle inédite », conclut notre interlocuteur.
Enseignement : Le Maroc nouvel eldorado des universités britanniques Compte tenu de l'appétit qu'affichent les étudiants marocains pour la langue anglaise, le Maroc constitue un marché dans lequel les Universités britanniques devraient envisager d'investir, selon un rapport publié en 2021 par British Council, qui a expliqué que la demande d'enseignement supérieur au Maroc continue de dépasser l'offre. En témoigne le développement rapide du nombre des étudiants qui sont passés à 509 000 étudiants en 2011-2012 à un peu plus d'un million en 2019-2020. Nombreux sont ceux qui sont avides de nouvelles opportunités d'enseignement supérieur de haute qualité ainsi que des programmes universitaires enseignés en langue anglaise. De ce fait, le Maroc pourrait être une opportunité inexploitée pour les universités britanniques d'offrir leurs programmes par le biais de partenariats, selon British Council. Depuis lors, de nombreuses universités britanniques se sont installées au Maroc, participant ainsi à la diversification de l'offre de formation anglaise dans le Royaume et répondant à l'engouement des jeunes marocains pour ce système à succès. La dernière est l'Université de Coventry qui a inauguré, en 2023, son premier Campus au Maroc, devenu le premier campus universitaire britannique dans le Royaume. Le nouveau bâtiment est situé à Bouskoura, près de Casablanca. Il est le précurseur d'une série de trois autres Campus qui seront construits à travers le Maroc au cours des prochaines années. Ce nouveau Campus est de nature à aider non seulement ses étudiants à élargir leurs horizons, mais aussi à renforcer les liens entre le Maroc et le Royaume-Uni.