Les hôpitaux sont paralysés alors que les syndicats de la Santé exigent des actions concrètes du gouvernement pour résoudre la crise. Dans une journée marquée par le désarroi croissant des étudiants en médecine et des patients, les hôpitaux publics du Royaume ont été touchés par une grève sans précédent menée par les syndicats de la Santé. La situation, déjà tendue, s'est intensifiée alors que les professionnels du secteur expriment leur frustration face au manque de progrès dans les négociations avec le gouvernement. Les couloirs des hôpitaux, autrefois bourdonnants d'activité, sont désormais plongés dans un silence inquiétant, interrompu seulement par les cris étouffés de ceux qui souffrent et les protestations des travailleurs de la Santé. Cette grève nationale est le dernier cri de désespoir d'une profession qui se sent, selon les étudiants grévistes, abandonnée et trahie par des promesses non tenues et une indifférence gouvernementale persistante. Au cœur de la colère se trouve le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, dont les propositions ont été rejetées comme étant insuffisantes par les syndicats de la Santé. Les travailleurs de la Santé affirment que le gouvernement a opté pour la procrastination plutôt que de répondre de manière adéquate aux revendications légitimes du personnel médical. Les syndicats de la Santé ont souligné le manque de respect flagrant du gouvernement envers leurs demandes, en particulier en ce qui concerne l'amélioration des salaires et des conditions de travail. Ils insistent sur le fait que les promesses non tenues et le manque de réponses convaincantes ont alimenté leur détermination à poursuivre la lutte jusqu'à ce que leurs revendications soient sérieusement prises en compte. Face à cette impasse, des voix extérieures appellent à un dialogue urgent et constructif entre le gouvernement et les syndicats de la Santé afin d'éviter une escalade encore plus grave de la crise. L'urgence de la situation est palpable, alors que les conséquences de la paralysie des hôpitaux commencent à se faire sentir sur la population, rappelant les douloureux souvenirs des récentes crises dans d'autres secteurs, notamment celui de l'Education. Récapitulatif des revendications Face à cette situation, la Commission nationale des médecins internes et résidents (CNIR) a établi une série de revendications essentielles, présentées dans une transmission vidéo en direct, diffusée le lundi 26 janvier sur sa page Facebook, reflétant les préoccupations et les aspirations de ses membres et du corps médical en général. Parmi les points saillants de ses revendications, la CNIR insiste sur le maintien du statu quo réglementaire pour les internes et les résidents, tout en soulignant la nécessité d'améliorer leur attractivité. Ils rejettent catégoriquement le transfert automatique des médecins contractuels vers les groupements sanitaires territoriaux, préconisant plutôt le respect du choix individuel et la préservation des acquis du statut de la Fonction publique. En outre, la réduction de la durée des contrats pour les résidents contractuels, la protection du résidanat dans sa forme actuelle, et le refus de transformer l'internat en un prérequis pour l'assistanat figurent parmi les priorités de la CNIR. De même, ils s'opposent fermement à toute proposition d'imposer un service obligatoire aux médecins, dentistes et pharmaciens spécialistes.
La CNIR met également en lumière des questions financières cruciales, telles que l'octroi de bourses mensuelles aux médecins internes et l'augmentation des indemnités de garde, notamment en plaidant pour une augmentation significative de ces dernières et l'extension de leur bénéfice aux médecins internes. Sur le plan de l'équivalence des diplômes étrangers, la CNIR réclame la mise en place d'un examen national d'équivalence pour les Marocains titulaires de diplômes étrangers, garantissant ainsi une évaluation juste et transparente de leurs compétences. En ce qui concerne la formation médicale, la CNIR s'oppose fermement au transfert de celle-ci des centres hospitaliers universitaires (CHU) vers les hôpitaux régionaux ou locaux, sauf accord préalable avec les représentants des internes et des résidents. Pour les étudiants en médecine, cette grève représente non seulement un obstacle dans leur parcours académique, mais aussi une source d'angoisse quant à l'avenir de leur profession. Alors que les négociations stagnent et que les tensions augmentent, ils se retrouvent pris au milieu d'un conflit qui menace de compromettre non seulement leur éducation, mais aussi, selon les étudiants, la qualité des soins de santé pour tous.