La CDT, la FDT, l'UGTM et l'UNTM signent avec le gouvernement un accord portant sur un montant de 672 millions de dirhams pour redresser les conditions des fonctionnaires du secteur. L'UMT s'y oppose et fait cavalier seul. Les syndicats de la santé publique et le gouvernement ont conclu mardi un accord sur un montant de 672 millions DH, portant sur l'amélioration des conditions financières et sociales des fonctionnaires. Quatre centrales ont paraphé la convention, à savoir la Confédération démocratique du travail (CDT), la Fédération démocratique du travail (FDT), l'Union nationale du travail au Maroc (UNTM) et l'Union générale des travailleurs au Maroc (UGTM). Cependant, l'UMT s'y oppose et fait cavalier seul. La centrale syndicale de Miloudi Moukharik juge que les propositions du gouvernement restent en deçà des attentes et aspirations du personnel de la santé publique. Les autres centrales syndicales représentant les médecins, les cadres administratifs, les infirmiers…voient les choses autrement. Dans un communiqué, elles expriment leur satisfaction et se félicitent de l'accord conclu qui, selon elles, répond globalement à leur dossier revendicatif. L'accord prévoit, entre autres, la création d'une prime de rentabilité pour les fonctionnaires, histoire de les encourager à travailler dans les établissements de santé relevant de la tutelle et adhérer aux chantiers de développement de ce secteur, tout en les incitant à améliorer la qualité des prestations offertes par les différents établissements de santé. Pour cela, une enveloppe budgétaire de près de 40 millions DH sera mobilisée en 2012. Le gouvernement s'est engagé à revoir à la hausse cette enveloppe budgétaire d'une manière progressive : elle atteindrait en 2015 la somme de 250 millions DH. Une série de critères sera prise en considération pour l'attribution de cette prime, notamment le rendement de l'établissement de santé, le lieu d'affectation et la situation géographique de la région où se trouve l'établissement. L'accord ne cite aucun élément sur le mode d'attribution et le montant de la prime, mais prévoit la création d'une commission mixte entre le ministère et les syndicats qui sera chargée de déterminer la procédure d'octroi de la prime. En outre, la convention paraphée entre les deux parties porte sur l'augmentation des indemnités sur la garde et sur l'astreinte à hauteur de 50 %. L'accord prévoit d'intégrer immédiatement les médecins résidents comme médecins de premier grade en deux temps. Une enveloppe budgétaire de près de 30 millions DH sera mobilisée pour permettre à certains fonctionnaires et agents qui assurent la permanence, aux côtés des cadres médicaux et paramédicaux, d'en bénéficier. Cette nouvelle mesure est effective depuis le 1er juillet 2011. Par ailleurs, les directeurs d'hôpitaux auront droit à une indemnité de responsabilité. De même que le médecin principal et l'infirmier principal exerçant dans les centres de santé et les dispensaires ruraux. Cette décision entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2012. Le personnel des unités de santé mobiles n'a pas été oublié. Ils auront également droit à une indemnité pour les travaux qu'ils accomplissent. Pour le corps infirmier, il a été conclu de régler définitivement la situation des infirmiers lauréats des écoles de formation des promotions 92, 93,94 et 95, en leur accordant notamment une ancienneté supplémentaire de deux ans et en appliquant l'équivalence de leurs diplômes avec la licence, correspondant à l'échelle 10, en coordination avec le département de l'Enseignement supérieur. Dans ce sens, il sera procédé à l'ouverture d'un cursus LMD pour la formation des infirmiers. Concernant la création d'une instance nationale des infirmiers et la révision des textes juridiques régissant la profession, le gouvernement n'a pas pris de décision immédiate et effective. Il s'est contenté d'une promesse, celle de poursuivre les négociations. Par ailleurs, l'accord prévoit d'intégrer immédiatement les médecins résidents comme médecins de premier grade en deux temps, à partir de la 2e année de résidanat, en 2012, et à partir de la 1e année de résidanat en 2013. Ces professionnels bénéficieront d'une indemnité de garde qui sera revalorisée à hauteur de 600 DH pour les médecins internes et de 500 DH pour les médecins résidents non contractuels. Pour rappel, cet accord aboutit après un bras de fer et un mouvement de grèves sans précédent, engagé depuis des mois par le corps médical de la fonction publique et le département de Yasmina Baddou.