Le dossier revendicatif de la santé divise les syndicats. La CDT, l'UNTM, l'UGTM et la FDT annoncent l'annulation de la grève prévue les 25 et 26 mai alors que l'UMT la maintient. La commission nationale des infirmiers crie au scandale. Les infirmiers montent au créneau pour dénoncer l'accord conclu entre les syndicats de la santé (CDT, UNTM, UGTM et la FDT) et le gouvernement. Pour la commission nationale des infirmiers, les propositions gouvernementales sont en deçà des attentes des professionnels et de leurs aspirations. Dans un communiqué, les infirmiers rejettent ainsi en bloc l'accord qu'ils qualifient de « catastrophique ». Les contestataires appellent les adhérents des centrales syndicales qui ont conclu cet accord à démissionner. La colère des infirmiers est à son comble. Ces professionnels de la santé dénoncent vivement le refus d'intégrer à l'échelle 10, les infirmiers dont les diplômes datent d'avant 2011 : « Ces syndicats ont trahi l'infirmier en faisant peu de cas de nos revendications légitimes », s'indigne la commission nationale des infirmiers. Pour manifester son rejet et son mécontentement, la commission appelle à l'organisation d'un sit-in national de 24 heures, le mercredi 25 mai, devant le ministère de tutelle à Rabat. Les protestataires maintiennent leurs vieilles revendications et imputent la responsabilité de cette escalade au ministère de la Santé et qui pourrait paralyser l'activité dans les centres hospitaliers. La commission nationale des infirmiers appellent ainsi à la participation massive à la grève des 25 et 26 mai pour « défendre leurs droits légitimes ». Les infirmiers contestataires appellent les adhérents des centrales syndicales ayant conclu cet accord à démissionner. Même son de cloche chez la fédération nationale de la santé affiliée à l'UMT (Union marocaine du travail), qui dit maintenir le débrayage. La centrale syndicale explique que les propositions gouvernementales, contenues dans le cadre du dialogue social, demeurent en deçà des aspirations des employés du secteur de la santé, que ce soit les médecins, les infirmiers, les employés administratifs ou les techniciens. C'est la raison pour laquelle l'UMT décide de ne pas suspendre la grève des deux jours. Pour rappel, les cinq organisations syndicales les plus représentatives du secteur de la santé ont appelé à l'organisation d'un débrayage ce mercredi et jeudi en guise de protestation. Toutefois, vendredi dernier, le ministère de tutelle allait convoquer la CDT, l'UNTM, l'UGTM, l'UMT et la FDT pour une réunion d'urgence. A l'issue de cette rencontre, la CDT, l'UNTM, l'UGTM et la FDT publient un communiqué commun dans lequel ils annoncent la suspension du débrayage et se félicitent des avancées réalisées concernant le dossier revendicatif du personnel de la santé. L'UMT s'y oppose. Elle décide de faire cavalier seul. Le dossier revendicatif de la santé divise ainsi les syndicats. L'appel à la grève de l'UMT trouvera-t-il écho auprès des concernés ? En tout cas, la crise est loin d'être dénouée. L'accord conclu entre les quatre syndicats (CDT, UNTM, UGTM et la FDT) et le gouvernement comprend plusieurs clauses. La première clause concerne les médecins. Le Gouvernement s'engage à améliorer leur situation matérielle en augmentant notamment les indemnités de spécialité. La seconde a trait à la situation des infirmiers. Le Gouvernement accorde l'équivalence à leur diplôme (IDE, Infirmier Diplômé d'Etat) avec la licence. Par ailleurs, les autres clauses concernent notamment l'augmentation des indemnités du danger lié au travail et de garde. Le Gouvernement s'engage à faire profiter les indemnités de rendement et de permanence à tout le personnel de la santé sans exception. L'accord prévoit également la révision du statut des CHU et de solutionner la problématique de la retraite. Toutefois, pour l'indemnisation sur le travail dans les régions lointaines, comme pour le dossier des titulaires de doctorats, rien n'a été encore fixé. Par ailleurs, les parties en conclu d'intégrer les médecins résidents à partir de la deuxième année de spécialisation, à compter de 2012, et de la première année de spécialisation, en 2013. Leurs indemnités seront revues à la hausse, mais le communiqué des syndicats ne précise pas le montant de cette augmentation. Le gouvernement promet pour les médecins résidents et internes une couverture médicale, mais pas dans l'immédiat.