Comateuse, la santé ! Dans leur bras de fer, très tendu, avec son ministre de tutelle, la Commission nationale des médecins internes et résidents (CNIR) a décidé de rendre collectivement son tablier. Après une grève ouverte depuis le début du moins, les membres de la CNIR ont ainsi décidé d'une démission collective et d'un sit-in devant les locaux du département de Yasmina Baddou le 25 mai courant. «Les médecins ont toujours tendu la main pour trouver une solution à leurs revendications légitimes. Aujourd'hui nous annonçons cette démission collective comme ultime recours pour obtenir enfin gain de cause», lance Adil Laraqi, membre dirigeant de la CNIR. Diagnostic ? Là où le bât blesse, selon les responsables de la CNIR, c'est notamment au sujet du doctorat. Ils estiment, en relation avec leur cahier revendicatif datant d'octobre 2010, que le ministère n'a pas respecté ses engagements sur cette question: «Nous demandons à ce que le diplôme de la médecine soit équivalent à celui du doctorat national, et non plus au master. Nous voulons aussi que les promesses qui ont été faite à propos de la généralisation la la couverture médicale soient tenues». Les grévistes se concentrent donc sur des demandes purement qualitatives, qui versent «dans le renforcement de la dignité du médecin», et qui tendent notamment à baliser le chemin devant le nouveau règlement intérieur des hôpitaux. Entré en vigueur fin avril dernier, ce nouveau règlement a été jugé désavantageux. La CNIR estime que les médecins assument par ce réglement, «des responsabilités qui n'entrent pas dans leur mission administrative», comme le constate Abdane Mehdi, SG de l'Association des médecins résidents. C'est pour dire que les 4.000 médecins résidents en grève ouverte demandent «un cadre adéquat pour exercer leur mission envers les citoyens qui ont été les victimes de l'attitude du ministère», commente Abdane. Le nouveau pas qui vient d'être franchi par la CNIR met énormément de pression sur le département de Yasmina Baddou, qui se trouve à présent dans l'obligation de réagir. Deux jours auparavant, voyant peut-être le mal venir avec la publication du communiqué annonçant la conférence de presse de la CNIR, elle avait lancé un appel aux médecins depuis la Chambre des conseillers. Pour autant, cela n'a pas été suffisant pour décourager les médecins résidents, qui souhaitent porter le coup de grâce à la «résistance montrée par le département de la Santé face à leur mouvement de protestation». Jusqu'à présent, toutes les réunions qui ont eu lieu entre les deux parties se sont avérées vaines. Pour leur part, la plupart des membres de la Commission se disent toujours disposés à étudier toutes les initiatives qui visent à désamorcer la crise.