L'amplification des grèves sectorielles, ici et là, commence vraiment à gêner la marche normale du pays. Si certaines sont légitimes, d'autres frôlent le ridicule. Faisons la parallèle entre deux secteurs clés de l'économie nationale: L'éducation et la santé. Le ministre de l'Education nationale, Ahmed Akhchichine, ne sait plus à quel saint se vouer. Les grèves deviennent perpétuelles, au point qu'il a officiellement intégré le risque d'une année blanche, avant de se rétracter pour nuancer ses propos. Aurait-il eu affaire à une pression quelconque ? Il faut dire que les grèves dans ce secteur deviennent la règle, alors que c'est le secteur public qui a le plus bénéficié des révisions de salaires et de l'amélioration des conditions de travail depuis une vingtaine d'années. Quant à la santé publique, force est de constater que depuis des mois, les centres hospitaliers, y compris les services des urgences, connaissent des perturbations qui comportent des risques pour de nombreuses vies humaines. Là, toutefois, le personnel hospitalier, femmes et hommes, principalement les résidents et les internes, sont dans leur droit, face à un ministère qui s'obstine dans son entêtement. À ce niveau, décryptons deux revendications qui posent vraiment problème. Des «honoraires», pour ne pas dire des salaires mensuels, de misère, après des études d'au moins Bac+8. Le ridicule ne tue vraiment pas au département de Yasmina Baddou, qui a certes hérité de ce dossier épineux, mais qui n'a pas fait grand chose pour le faire avancer. Deuxième aberration dont sont victimes les médecins, c'est l'équivalence de leur diplôme. Curieusement, ceux que tout le monde appelle «Docteur», ne le sont pas ! D'après le ministère de la Santé, le diplôme de médecine n'est pas équivalent à un doctorat. Du coup, leur cursus est sanctionné par un master. Une injustice qui n'a que trop duré.