Pour le gouvernement, la réunion du 21 mars 2005 avec les syndicats représentant le personnel de la santé publique a été une réussite. Du côté des syndicats, les principales revendications ne sont pas satisfaites. Le cycle des grèves dans le secteur de la Santé publique continue avec un nouvel arrêt du travail ce jeudi 31 mars. Que veulent exactement nos médecins ? Les syndicats ne sont-ils pas en train dexercer la surenchère ? Sommes-nous devant une «politisation» de simples revendications sociales ? Ce sont autant de questions qui se posent aujourdhui, notamment après la réunion du lundi 21 mars. Lors de cette réunion, qui sest tenue au siège du ministère de la Santé, et qui a connu la participation de Mohamed Ibrahimi de la primature, ainsi que celle des représentants du ministère des Finances et de la Privatisation et ceux de la Modernisation des secteurs publics, une partie importante des revendications du personnel de la santé publique aurait été satisfaite. Une enveloppe additionnelle de 200 MDH Suite au dialogue de ce lundi avec les principales centrales syndicales (CDT, UGTM, UMT, FDT et UMT), le gouvernement de Driss Jettou a accordé au secteur de la santé une enveloppe additionnelle de 200 millions de DH. Selon des sources syndicales, 10% de cette enveloppe couvriront les indemnités dastreinte et de garde ainsi que la revalorisation des primes de spécialités. Signalons dans ce cadre que la prime de garde et dastreinte, qui concerne quelque 25% des médecins, varie entre 400 et 500 DH par mois. Quant à la prime de spécialité, elle passera, suite à laccord du lundi, de 2.750 à 4.000 DH (les syndicats rerevendiquaient 6.000 DH). Reste à savoir comment seront dépensés les 90% restant de ce budget. Un nouveau grade sera également ajouté. En ce qui concerne le dossier épineux des mutations, il a été convenu de constituer une commission pour étudier les différents cas. Cette commission se réunira une fois par an. Que veulent les syndicats ? Pour bon nombre de syndicats, les revendications des médecins et du personnel paramédical de la santé publique ne constituent que le strict minimum pour un secteur qui souffre de plusieurs maux. Pénurie de moyens (un budget de moins de 5% du PIB), de compétences (un médecin pour 1.000 habitants) et dinfrastructures. Pis encore, toutes les villes du Royaume ne disposent pas dun Centre Hospitalier Universitaire (CHU). Les centrales syndicales sattachent donc à leurs principales revendications. Il sagit essentiellement de léquivalence du diplôme (la revalorisation du Doctorat en médecine qui nécessite un minimum de 8 ans détudes); lajout de deux grades au lieu dun seul et la comptabilisation de la prime de risque dans le panier de retraite. Il est à signaler quhormis les cinq syndicats qui ont été invités au dialogue avec le gouvernement, il existe un autre syndicat : le syndicat indépendant des médecins du secteur public. Ceci rend la situation plus complexe, sachant que lagenda des grèves de ce syndicat est différent de celui des autres. Pour les officiels, le gouvernement a honoré ses engagements en augmentant le budget de la Santé publique de 200 millions de DH. Il ne pourra pas faire mieux. Reste à savoir jusquoù iront les syndicats dans ce bras de fer avec les autorités publiques ?