A l'approche de l'élection présidentielle, le pouvoir algérien ne sait plus où donner de la tête. Mais, avant d'arriver à cette échéance il doit faire face dans l'immédiat au spectre du « hirak » de plus en plus menaçant à l'approche du 19 février date du 5ème anniversaire. A quelques semaines de la célébration de « l'insurrection du sourire » appelée communément « le hirak », qui a emporté une bonne partie du régime du défunt président Abdelaziz Bouteflika, dans les arcanes du pouvoir algérien on s'agite et on multiplie les scenarii en mesure d'annihiler cette déferlante populaire qui risque de mettre à mal un pouvoir complètement désemparé. Des sources généralement bien informées indiquent qu'au scénario de l'investissement des quartiers populaires des grandes villes du pays pour étouffer dans l'œuf les premières manifestations, on compte opposer celui de « la prévention » qui préconise l'arrestation des figures de proue du hirak à quelques jours du 19 février. Cela a commencé, hier 29 janvier, par l'interpellation du jeune Mohamed Tajadit, le poète du hirak. Il y a, aussi, le scénario de l'organisation d'une manifestation par les services secrets et la police comme cela s'était passé le 19 octobre dernier en soutien à la Palestine. Une organisation bien encadrée et à laquelle participaient des milliers de soldats et policiers en civil. Une résurgence du mouvement populaire du Hirak risque de faire des dégâts insoupçonnés. Cela commencera par aiguiser les luttes intestines entre les divers services de sécurité qui se livrent depuis quelques temps à une guerre sans merci dont une des batailles s'est terminée avec le limogeage du patron de la police Farid Zineddine Bencheikh le 8 janvier dernier. C'est ce qui a amené certains patrons des services de sécurité à échafauder les plans les plus sordides pour se mettre à l'abri de toute mauvaise surprise. Entre autres plan auquel songe le général Djebbar Mehenna, le patron de la sécurité extérieure, qui a déjà goûté aux jours sombres de la prison en bonne
victime du hirak de février 2019, provoquer des troubles en Kabylie, sa région natale qu'il connaît bien. Selon des sources proches des arcanes du pouvoir algérien, le général Djebbar Mehenna a entamé une opération qui consiste à ramener les armes enfouies dans l'extrême sud du pays, aux frontières du Mali pour les transférer en Kabylie. Il vient de récupérer la carte des armes enterrées par « Abderrazak le para ». De son vrai nom Amari Saïfi, également surnommé Abou Haydara, ancien parachutiste, né le 23 avril 1968 à Guelma en Algérie d'une mère française et d'un père algérien, il est un dirigeant du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Il serait actuellement à la prison de Koléa, (à quelques encablures d'Alger) depuis sa capture. Il n'a jamais été jugé depuis qu'il a été extradé par la Libye, le 27 octobre 2004. La carte des armes, qu'il avait enterrées aux frontières des pays du Sahel, a été remise au dénommé Amrouche Noureddine pour transférer ces armes vers la Kabylie, indiquent nos sources. Certaines de ces armes ont transité par le bureau du général Djebbar Mehenna dont un pistolet semi-automatique Beretta modèle FS 92 et une Kalachnikov. C'est le colonel Mouadh, de son vrai nom Souaï Zerguine, chef de cabinet du général Mehenna et son homme de confiance qui coordonne l'opération. Toujours, selon nos sources, les armes enfouies à Tilabiri, à Tinzaouatine et Aguelhouk aux frontières maliennes ont été transférées et enfouies à Sidi Aïch dans la wilaya de Bejaïa en petite Kabylie où 4 fusils Kalachnikov ont été enfouies. A Boukhalfa, dans la banlieue de Tizi-Ouzou, un fusil kalachnikov, 4 pistolets Beretta et un fusil à pompes ont été enterrés depuis le mois de novembre dernier. Et à Mekla, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, 2 pistolets Makarov, deux boîtes contenant 50 balles de 9mm et une caisse contenant 6 grenades ont été enfouies. Ces munitions serviraient à provoquer un semblant de soulèvement armé et des supposés militants du Mouvement pour l'Autodétermination de la Kabylie (MAK) seront arrêtés et présentés comme étant des membres d'une milice armée agissant sous les ordres de Ferhat Mehenni. Hier, 29 janvier, Ferhat Mehenni, le leader du MAK a dénoncé, dans un tweet sur la plateforme X, cette mascarade que préparent les services secrets algériens « dans le but de provoquer des troubles en Kabylie où une nouvelle répression plus féroce que les précédentes sera suivie par une opportunité en Or pour faire un coup d'Etat à Tebboune sur la base de son incapacité à faire face à la situation »
Ferhat Mehenni ajoute comme pour rappeler à la communauté internationale : « Notre organisation n'a aucun rapport avec un quelconque armement ou de tentation pour la violence physique. Les putschistes derrière ce plan criminel n'ont pas besoin d'ensanglanter de nouveau la Kabylie pour destituer Tebboune sur la base de son incompétence. Celle-ci s'étale chaque jour dans toutes ses clownesques discours. Ces factieux Services seraient mieux inspirés d'accepter l'offre de bon voisinage des autorités maliennes que de les accuser arbitrairement de fourniture d'armes aux Kabyles. » Depuis l'accession au pouvoir du duo Tebboune-Chengriha, la Kabylie est devenue le bouc-émissaire idoine pour lui faire endosser les pires troubles comme cela avait été le cas le 21 août 2021, avec le lynchage du jeune Djamel Bensmaïl parti de son lointain fief à Miliana aider ses amis en Kabylie participer à éteindre les incendies qui ont ravagé la région. Alors que les images qui ont circulé dans les réseaux sociaux, et toujours disponibles, montrent bien que les auteurs de ce lâche assassinat est l'œuvre des agents des services de sécurité, les autorités ont vite fait de faire porter le chapeau au MAK. Près d'une quarantaine de jeunes kabyles ont été condamnés à la peine capitale et une dizaine d'autres à de lourdes peines de prison. Selon des habitants de la Kabylie, « on sent que quelque chose se trame. A Biziou à Ighzer amokrane et à Akbou de l'autre côté de la Soummam, des troupes militaires sont stationnées depuis 3 mois. Il est interdit aux propriétaires des terres d'aller effectuer leurs travaux dans les champs. On a l'impression qu'il y a risque d'explosion d'un moment à l'autre ». Le scénario de la Kabylie peut bien constituer une occasion d'abréger le mandat de Tebboune à quelques mois de son terme et les décideurs s'accorderont un répit de quelques mois voire quelques années pour organiser une élection présidentielle sur mesure une fois qu'ils auraient apurés leurs différends.