Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a rencontré mercredi le président palestinien, Mahmoud Abbas, pour aborder notamment le dossier de l'après-guerre dans ce territoire, dont le sud a subi dans la nuit d'intenses bombardements. En dépit des nombreux efforts diplomatiques, rien ne semble pouvoir mettre un terme aux hostilités entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas entrées dans leur quatrième mois, alors que l'ONU tire la sonnette d'alarme sur les conditions de vie désastreuses de la population dans le territoire assiégé. Justifiant presque et en filigrane les frappes israéliennes contre les écoles et les hôpitaux, Blinken tente de se racheter en appelant israël à épargner les civils. "Nous savons que faire face à un ennemi qui se cache parmi la population civile, se planque dans des écoles et des hôpitaux pour tirer, rend les choses incroyablement difficiles. Mais le prix payé chaque jour par les civils à Gaza, notamment les enfants, est bien trop élevé", a-t-il déclaré. Dans le cadre d'une tournée régionale, Blinken, dont le pays est le principal allié d'Israël, a rencontré mardi plusieurs responsables israéliens, notamment le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Yoav Gallant, ministre israélien de la Défense, avait dévoilé jeudi son premier plan pour "l'après"-guerre à Gaza qui prévoit une gouvernance locale qui ne soit "ni le Hamas", "ni une administration civile israélienne", mais dirigée par des Palestiniens qui ne sont "pas hostiles" à Israël. Mais des ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu vont jusqu'à plaider pour une recolonisation de Gaza, tandis que Washington souhaite, selon de nombreux analystes, revoir sur place l'Autorité palestinienne mais réformée.