Une dirigeante de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a accusé lundi soir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de «manipulation grossière des faits» dans son discours à l'ONU durant lequel il a comparé le Hamas, l'organisation Etat islamique et à l'Iran. Avec ce discours, «M. Netanyahu a tenté de tromper l'audience en recourant au langage de la haine, à la calomnie et aux faux-fuyants», a affirmé Hanane Achraoui, alors que depuis plusieurs semaines, M. Netanyahu s'est employé à assimiler l'organisation extrémiste Etat islamique (EI), qui sévit en Irak et en Syrie, et le mouvement palestinien Hamas qui contrôle la bande de Gaza comme différentes branches «du même arbre vénéneux», dans son effort pour justifier l'offensive de l'été contre l'enclave palestinienne. Mme Achraoui a encore estimé que M. Netanyahu avait «perdu le sens de la réalité en refusant de reconnaître l'occupation, ses massacres et ses crimes de guerre», alors que les Palestiniens ont lancé une campagne diplomatique à l'ONU pour obtenir une résolution fixant la fin de l'occupation israélienne et un Etat de Palestine dans les frontières de 1967. «Le combat contre l'islam militant est indivisible (...) C'est pour cela que le combat d'Israël contre le Hamas n'est pas seulement notre combat. Il est votre combat», a notamment lancé lundi soir M. Netanyahu à la tribune de l'ONU. Un porte-parole du Hamas à Gaza, Sami Abou Zouhri, a de son côté estimé dans un communiqué qu'»en affirmant que le Hamas et l'EI sont les deux faces d'une même pièce, M. Netanyahu tente de tout mélanger alors que le Hamas est un mouvement de libération national palestinien tandis que l'occupant (israélien) est la source du mal et du terrorisme dans le monde». Le mouvement islamiste palestinien a également qualifié de «mensonge» les accusations de M. Netanyahu qui assure que le Hamas s'est servi des Gazaouis comme de boucliers humains durant la guerre à Gaza. Ce conflit, le troisième en six ans dans le petit territoire côtier où vivent 1,8 millions de Palestiniens, a fait près de 2.200 morts côté palestinien, en grande majorité des civils, et plus de 70 côté israélien, quasiment tous des soldats. Vendredi, à la même tribune, le président palestinien Mahmoud Abbas avait dénoncé un «génocide» et une politique israélienne d'»apartheid» à l'encontre des Palestiniens. «L'Etat hébreu est diabolisé, on lui accole l'étiquette de l'apartheid et on l'accuse de génocide», a déploré M. Netanyahu. «Dans quel univers moral un génocide inclut-il le fait de prévenir la population civile ennemie de s'éloigner du danger?», s'est-il interrogé. Durant les 50 jours de conflit, l'armée israélienne a répété qu'elle avait lancé depuis ses avions des tracts, envoyé des messages sur les téléphones ou lancé des bombes assourdissantes quelques minutes avant de bombarder des immeubles. Mais les Gazaouis, sous blocus israélien depuis 2006, ne peuvent franchir les frontières hermétiques de la petite enclave coincée entre la Méditerranée, l'Egypte et Israël, dévastée par les bombardements aériens et l'incursion terrestre.