"Le projet de loi des finances 2024 ne contient aucune mesure spécifique visant à accompagner et sauver les Très Petites Entreprises et Petites & Moyennes Entreprises (TPE-PME) marocaines", tel est le constat de la Confédération Marocaine de TPE-PME qui appelle à soutenir les TPE et les PME, et à sauver celles qui sont menacées de faillites. Le contexte national actuel marqué par l'arrêt des programmes de financement FORSA et INTELAKA pour les TPE, l'absence des décrets d'applications de la loi 156 qui octroie un quota de 20% des commandes publiques aux TPE-PME, l'augmentation des impôts de 10% à 15% pour 2024 et 20% pour 2026, la hausse des prix du carburant, la sécheresse... fragilise les TPE et les PME, souligne la Confédération Marocaine de TPE-PME dans un communiqué publié ce samedi 30 décembre. Selon la même source, aucune disposition n'a été prévue dans le cadre du Projet de Loi de Finances 2024 pour alléger la détresse des petites entreprises menacées de faillite. Preuve en est : "le gouvernement a adopté des mesures qui continuent de peser sur les TPE, notamment l'augmentation progressive des impôts de 10 à 20% sur une période de 4 ans", s'indigne la Confédération. Et de souligner : "cette année, les TPE seront soumises aux impôts de l'IS de 15%, l'arrêt des programmes de financement FORSA et INTELAKA comme si l'accès aux financements pour les TPE-PME et Auto-entrepreneurs est facile, la loi 156 qui octroie un quota de 20% des marchés publics reste toujours en stand-by depuis sa sortie en 2024 et plein d'entraves. En revanche, on trouve des grandes entreprises qui bénéficient d'exonérations d'impôt sur les sociétés, de la TVA et de l'impôt sur le revenu, en plus d'incitations financières et foncières. Le ministère des Finances a récemment annoncé plus de 292 mesures en faveur des grandes entreprises et du patronat, prétendument pour stimuler l'investissement, la création d'emplois et encourager le Made in Morocco". Dans le même ordre d'idées, la Confédération déplore la faible capacité des grandes entreprises, qui bénéficient d'exonérations d'impôt et d'incitations financières et foncières, à créer de l'emploi. "Malgré les incitations, les exonérations, les avantages et les incitations financières accordées à ces projets, ils n'ont créé que très peu de postes d'emplois vu les avantages et aides raflés et aussi nous constatons que le coût d'un emploi s'élève à plus de 6,1 millions de dirhams d'investissement. Il est évident que de meilleures résultats pourraient être obtenus si l'on soutenait le développement des TPE-PME et si l'on encourageait la création d'entreprises chez les jeunes", croit-on fort. Les programmes gouvernementaux pour accompagner les TPME n'ont pas donné les fruits escomptés En ce qui concerne les programmes INTELAKA et FORSA, la Confédération Marocaine de TPE-PME lance un appel aux responsables pour les relancer et les renforcer, plutôt que de les arrêter comme cela semble être le cas dans le cadre du PLF 2024 pour le programme FORSA. Elle attire également l'attention sur les lourdeurs administratives, les délais d'obtention des autorisations et la lenteur dans la mise en œuvre des différentes lois et programmes, y-compris la digitalisation.