Ecrit par S. Es-Siari | Dans un contexte marqué par une crise économique des plus sévères, le tissu des TPE-PME est balloté par tous les vents contraires qui soufflent. Avec l'arrivée de l'équipe Akhannouch au pouvoir, la confédération des TPE-PME s'attendait à des mesures importantes voire déterminantes pour sauver le tissu économique des faillites en cascade qui le guettent. Mais vainement. A ce titre, la Confédération marocaine de TPE-PME a tenu le mercredi 12 janvier 2022 une visioconférence pour passer en revue les mesures prises en faveur des TPE-PME après les fameux 100 jours de l'équipe actuelle au pouvoir. Et surtout procéder à une évaluation de la situation. A rappeler que la création d'un nouveau ministère de l'intégration économique, de la petite entreprise, de l'emploi et des compétences a suscité l'espoir chez la confédération qui considère que la création d'un département qui lui est dédié serait enfin une ébauche à la résolution des contraintes et un dénouement des problèmes qui prennent plusieurs formes. Toutefois, les 100 jours écoulés, le constat n'est que amer : aucun programme, aucune vision et pas de moyens pour venir en aide aux millions des TPE-PME et auto entrepreneurs qui agonisent. La création d'un ministère des petites entreprises dans ce gouvernement n'est donc qu'une chimère. Les doléances de la Confédération TPE-PME Résultat des courses : « la majorité de ces entreprises demeurent fragilisées et menacées de fermeture à cause de la négligence des pouvoirs publics et faute d'un accompagnement. La crise économique engendrée par le Coronavirus a causé des milliers de pertes d'emploi à cause des faillites des TPE-PME et autoentrepreneurs qui se sont retrouvés livrés à eux-mêmes », annonce Abdellah El Fergui président de la Confédération. Malheureusement, faute de moyens l'hécatombe continue. Et d'enchaîner : « Nous avons également constaté que ce nouveau gouvernement veut exclure des millions des TPE et autoentrepreneurs des services de '' l'Agence Nationale de Soutien aux Petites et Moyennes Entreprises '' (Maroc PME) sans aucune alternative. Cette agence va s'occuper seulement de presque 30 milles PME. 4 millions des TPE seront ainsi laissées-pour-comptes ». A cet égard, la Confédération Marocaine de TPE-PME demande la création de l'Agence Nationale pour le Soutien et l'Accompagnement des TPE (Maroc TPE). Autre problématique évoquée par El Fergui est le financement qui constitue encore le talon d'Achille des TPE-PME et ce en dépit de la mise en place des programmes de financement. S'agissant du programme de financement Intelaka, la confédération pointe du doigt l'insuffisance des résultats de ce programme à travers les nombreuses plaintes ainsi que le retard dans le traitement des dossiers qui a atteint dans certains cas plus de 18 mois. Sans parler du nombre important de projets qui sont rejetés sans aucune justification solide. En l'absence d'une vision claire du programme INTELAKA, la Confédération fait d'ailleurs appel au chef du gouvernement Aziz Akhannouch pour veiller, d'une manière effective et efficace, à donner une nouvelle impulsion à ce programme royal à travers la mise en place d'un comité national de suivi de ce programme proposé l'année dernière suite à des milliers de plaintes que la Confédération reçoit des quatre coins du pays. Et pour cause, les banques ne jouent pas le jeu comme il se doit. Quid de la Loi de Finances 2022 ? D'après la Confédération des TPE-PME, la Loi de Finances 2022 ne contient pas des mesures concrètes pour répondre aux contraintes que subissent les TPE-PME ne serait-ce qu'en matière des retards de paiement qui chaque jour tuent des milliers de petites entreprises. Le retard de paiement est estimé à 400 Mds de DH. Dans le même sillage, la Confédération constate avec un grand regret l'absence des données et statistiques sur les TPE et l'absence de crédibilité des chiffres publiés par l'Observatoire des TPME. Et pour cause, ce dernier ne concerte pas avec la Confédération Marocaine de TPE-PME et par conséquent, les chiffres ne peuvent être qu'aléatoires. La confédération n'a eu cesse d'appeler le gouvernement Akhannouch à ouvrir un dialogue pour assurer le suivi des dossiers déjà entamés avec l'équipe précédente et trouver un dénouement à cette situation qualifiée de meurtrière par ses membres. Autrement les mêmes causes produiront les mêmes effets. Pour un pays dont la composante principale de son tissu économique est les TPE-PME, il est illusoire en cas de statu quo de s'attendre à une croissance économique pérenne et inclusive.