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Le projet de loi de Finance 2017 n'apporte aucune mesure concrète pour soulager leurs souffrances
Publié dans L'opinion le 24 - 11 - 2016

Entretien avec Abdellah EL FERGUI, président de la Confédération Marocaine de TPE-PME: Les PME-TPE menacées par la faillite passeraient de 23.000 en 2015 à plus de 50.000 en 2016
La question de la PME constitue une préoccupation majeure de tous les acteurs de la société marocaine (pouvoirs publics, financiers, investisseurs, chercheurs...). En termes de nombre d'entreprises, le poids de la PME représente 99% du tissu productif national. Leur part est de plus de 97% dans tous les secteurs d'activités. Leur participation dans la création de la valeur ajoutée globale est estimée à 40% ; cette participation est très variable allant de 78% pour le secteur de l'agriculture à 8% pour la production et la distribution de l'électricité, le gaz et l'eau. C'est dire que cette catégorie d'entreprises joue un rôle primordial dans le tissu économique.
Concernant les Très Petites Entreprises (TPE), ces dernières, de l'avis des opérateurs économiques, même s'elles deviennent ces dernières années le principal chainon du tissu entrepreneurial marocain, sont toujours passées à côté
des politiques publiques visant sa promotion et son développement. Dans l'entretien qui suit, Abdellah EL FERGUI, président de la Confédération Marocaine de TPE-PME, met l'accent sur ces deux segmentes économiques (PME-TPE), les entraves auxquelles ils sont confrontées et d'autres sujets qui touchent de près ce secteur.
L'Opinion : La Confédération Marocaine de TPE et PME est jeune. Elle a été créée en 2011. Quel bilan pouvez-vous tirer après cinq ans d'existence?
M. El Fergui : C'est vrai que notre Confédération Marocaine de TPE-PME est jeune, créée en 2011 mais notre mouvement a démarré en 1992 avec la création des Associations et Clubs des Jeunes Promoteurs et Entrepreneurs. En 1995, nous avons créé notre 1ére Fédération des Associations des Jeunes Entrepreneurs du Maroc (FAJEM). Ce mouvement a connu un changement en 2000, et devenait la Confédération Marocaine de la Jeune Entreprise (CMJE). Celle-ci s'est transformée en 2011 en Confédération Marocaine de TPE-PME.
Ce bref historique montre que durant ces différentes étapes, il y a eu des hauts et des bas et que c'est nous qui ont décidé de notre sort sans l'appui ni d'un organisme quel qu'il soit ni des pouvoirs publics.
Notre Confédération a besoin de beaucoup de travail et de soutien pour réaliser son objectif qui est de défendre les Très Petites Entreprises (TPE) et de les accompagner à se développer.
Dans ce sens, afin de discuter des problèmes auxquels sont confrontées les PME-TPE, la Confédération a eu, durant ces cinq années, des réunions avec des responsables gouvernementaux, des groupes parlementaires des deux Chambres, des hauts responsables des partis politiques, des patrons de certains organismes publics, des ambassades, des institutions internationales comme la BERD (Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement), la délégation de l'Union Européenne, la Banque Mondiale, la Chambre Française du Commerce et d'Industrie au Maroc, les services économique des Pays Bas, d'Espagne, de la France et de l'Italie...
Autre fait marquant de la période 2011 jusqu'à nos jours, signature des conventions de partenariat avec la Confédération Italienne des PME et Artisans, l'ONG Cefir en France et Pro-Malaga en Espagne... Je ne peux pas citer tout le bilan des cinq années, mais ce qui est sûr, c'est que le dossier des TPE est maintenant dans presque toutes les administrations, organismes et institutions concernés.
Le plus important durant ces cinq années est le nombre croissant des adhérents et adhérentes, et ce, dans toutes les régions du Royaume, ce qui nous a poussé à les organiser dans des Bureaux Régionaux et Locaux et aussi dans des Fédérations sectorielles.
En résumé, on peut dire que la Confédération Marocaine de TPE-PME est devenue un partenaire incontournable lorsqu'il s'agit des TPME et spécialement des TPE au Maroc.
L'Opinion : Quelle est la situation actuelle des TPE et PME au Maroc ?
M. El Fergui : La situation actuelle des TPE et PME est catastrophique, et ce, pour plusieurs raisons dont la crise économique qui a trop duré, la sécheresse de cette année 2015-2016, et le retard de la mise en place du nouveau gouvernement.... Conséquence : le climat des affaires est au plus bas.
Mais le grand problème, et malgré tout cela, les pouvoirs publics et nos politiciens sont déconnectés de cette réalité. Nous sommes à la porte de la crise du jamais vu au Maroc. Nous allons affronter, dans les prochains mois, des faillites en masse des TPME, mais surtout des TPE, si rien n'est entrepris d'urgence. Un message alors au prochain gouvernement : pensez aux PME-TPE et agissez vite pour les sauver. Des milliers de cas de faillites seront déclarées et de dizaines de milliers de familles vont souffrir par conséquent si on ne réagit pas pour aider ces petites entreprises à se booster. A souligner que le nombre de PME-TPE menacées par la faillite passerait de 23.000 en 2015 à plus de 50.000 en 2016.
Suite à nos réunions avec les différents responsables des partis politiques, nous avons constaté que la majorité d'entre eux ne connaissent pas l'importance des TPE et PME dans l'économie nationale. Sans oublier aussi que les pouvoirs publics ne donnent pas beaucoup d'importance à cette catégorie d'entreprises comme ils le font avec les grandes entreprises.
Nous attendons l'institution du prochain gouvernement pour lui demander une amnistie d'une année ou deux pour ces entreprises menacées de faillite, de leur donner la chance de soumissionner aux marchés publics, d'appliquer le quota des 20% de commandes public destinées aux TPME et le généraliser aussi dans les régions. Aussi de créer un Fond de Soutien pour les TPE menacées de faillite. Si le nouveau gouvernement ne répond pas positivement à nos requêtes, nous allons porter notre dossier à SM le Roi.
L'Opinion : Quelles sont les entraves qui les empêchent à se développer et à s'épanouir ?
M. El Fergui : Les entraves qui empêchent cette catégorie d'entreprises à se développer et à s'épanouir sont multiples, mais je peux en citer quelques-uns. Tout d'abord, le manque de financement et d'implication des banques marocaines. Malgré que les TPE constituent plus de 90 % du tissu économique, elles ne bénéficient pas de soutien bancaire ni de crédits adaptés. Bank Al Maghrib et le ministère de l'Economie et des Finances ne font rien pour ça : ils discutent simplement avec la CGEM et le GPBM qui ne reflètent pas malheureusement les besoins des TPE et PME. Sans oublier les fonds de soutien qui sont destinés aux TPE et PME, mais restent en deçà des attentes de cette catégorie d'entreprises.
La seconde entrave en question est que tous les programmes sont destinés aux PME-TPE, mais seules les PME en bénéficient, alors qu'il y a des programmes qui sont destinés spécialement aux TPE. Il faut alors dissocier les TPE des PME et faire des programmes adaptés spécialement aux TPE.
L'accès au foncier reste un grand blocage pour ces entreprises. On constate que ce sont les mêmes entrepreneurs et grandes entreprises qui profitent plus de locaux des zones industrielles, sachant que le loyer est devenu un obstacle pour l'épanouissement de ces TPE-PME. Malgré le développement qui est très important de l'immobilier au Maroc, l'offre des locaux professionnels adaptés aux TPE est inexistante. Le phénomène des centres d'affaires et pépinières d'entreprises est souhaitable. Dans ce sens, nous avons proposé la création des Zones industrielles, des locaux professionnels, des Centre d'affaires et pépinières d'entreprises aux responsables du Fonzid géré par Challenge Millenium (Compact II).
Prochainement, nous allons contacter des Groupes immobiliers, Communes et Régions pour conclure des partenariats. Objectif : création des zones industrielles, locaux professionnels et pépinières d'entreprises adaptés aux TPE et PME, surtout dans les régions.
Autre entrave devant cette catégorie d'entreprises est l'accès aux marchés publics et semi-publics. Ces entreprises sont exclues de ces marchés vu qu'elles n'ont pas de références techniques et, surtout, dernièrement avec la crise qui a trop duré, comme je viens de l'expliquer, ces TPE et PME trouvent des difficultés à subvenir à leurs besoins et du coup elles n'arrivent pas à honorer leurs engagements vis-à-vis des fournisseurs et clients. Ceci entraine des chèques impayés avec des grosses sommes et des amendes qui arrivent à 20% du montant du chèque, sans oublier le retard du paiement de la CNSS et des impôts, etc...Résultat : ces TPE et PME sont menacées de faillite pendant des années d'existences car elles n'arrivent pas à avoir leurs attestations (CNSS, Impôts, etc..) pour soumissionner aux marchés publics.
Aussi, le manque d'intérêt des pouvoirs publics mais surtout dans les régions, à commencer par la plus haute autorité régionale qui est le Wali ou le gouverneur jusqu'au simple fonctionnaire. A titre d'exemple, les TPE et PME ne sont pas impliquées dans les réunions et discussions régionales qui traitent des projets ou des plans d'aménagements.
L'Opinion : La nouvelle stratégie industrielle 2014-2020 donne-t-elle vraiment une bouffée d'oxygène à ces entreprises?
M. El Fergui : La stratégie d'accélération industrielle lancée en 2014 par le ministère de l'Industrie et du Commerce a donné une bouffée d'oxygène aux grandes entreprises et PME industrielles, mais pas aux TPE et aux autres PME. C'est vais qu'après une année de lancement de cette stratégie, il y a eu le programme « Stismar Croissance » destiné aux TPE industrielles ou liées à l'industrie mais nous ne savons pas jusqu'à maintenant combien d'entreprises ont bénéficié de ce programme. Pour les quelques TPE de la Confédération, qui sont éligibles à ce programme et qui ont déposé leur dossier, la réponse est négative.
Lors de nos deux réunions en 2015 avec le ministre du Commerce et d'Industrie et le ministre délégué chargé des PME et le secteur informel, nous avons soulevé le point de la « Stratégie TPE » lancée le 17 mai 2013 mais sans suite. Il faut relancer cette stratégie et avoir une « Charte TPE » avec une Agence TPME (comme Maroc PME), et des antennes dans toutes les régions comme l'ANAPEC, Fénia, CCG, etc...
L'Opinion : Le projet de loi de finances 2017 apporte-t-il des mesures de relances concrètes en leur faveur ?
M. El Fergui : Ce projet de loi n'apporte aucune mesure concrète pour relancer les TPE et PME, et soulager leurs souffrances. Avant son élaboration, nous avons demandé à plusieurs reprises des réunions avec le ministre de l'Economie et des Finances pour donner notre point de vue et avoir notre avis sur ce projet de lois de Finances 2017. Jusqu'à présent, aucune réponse de sa part.
L'Opinion : La Confédération organisera samedi 26 novembre, à Casablanca, deux événements: l'un sera consacré à la signature d'une convention de partenariat avec la société JB Manager (VTC France) ; le second concernera la réunion des Femmes entrepreneurs. Pouvez-vous nous en parler?
M. El Fergui : Tout à fait, notre Confédération organise deux importants événements : l'un est consacré à la signature d'une convention de partenariat avec la société JB Manager (VTC France) qui vise à équiper les TPE et PME membres de la Confédération d'une solution de Gestion Commerciale et Comptable à moitié prix du marché. Cela arrive au beau moment suite à la forte demande des TPE et PME qui seront obligées de faire leurs Télé-déclarations début 2017. En plus de la différence des prix pour les membres de la Confédération, ces entreprises vont être accompagnées par des cabinets régionaux sélectionnés par la Confédération et formés par la société JB Manager signataire de cette convention.
Le deuxième événement concerne la réunion des Femmes Entrepreneurs, membres de la Confédération, pour discuter et statuer sur la création ou pas de leur Fédération des Femmes Entrepreneurs qui sera membre de la Confédération Marocaine de TPE-PME. Cette réunion interviendra suite à la forte demande de ses Femmes Entrepreneurs pour s'organiser sous forme d'une Fédération, tout en restant membres de la Confédération, et entrer en contact avec d'autres partenaires qui encouragent l'Entrepreneuriat Féminin. Les Femmes Entrepreneurs, membres de notre Confédération, ont constaté qu'elles sont exclues de tous ces programmes et des aides destinées aux Femmes Chefs d'entreprises au Maroc.


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