Le secteur immobilier devrait connaître une nouvelle dynamique à travers l'aide directe au logement. Dans cette optique, l'année 2024 renforcera la confiance des Marocains vivant à l'étranger, ainsi que d'autres investisseurs, dans le marché immobilier au Maroc, d'autant plus que le pays bénéficie actuellement d'une dynamique positive. Décryptage. La dernière sortie médiatique de l'expert en immobilier, auteur du guide « Répons'IMMO » et fondateur du site www.reponsimmo.com, Amine Mernissi, remet au goût du jour le débat sur ce secteur car l'enjeu est de grande taille. Faut-il rappeler, d'emblée, que pour un bien résidentiel dont le prix est inférieur à 300.000 DH, l'Etat offrira une aide directe de 100.000 DH. Quant au bien résidentiel dont le prix est compris entre 300.000 et 700.000 DH, l'Etat offrira une aide directe de 70.000 DH. Avec cette nouvelle page qui va s'écrire, l'année 2024 reste celle de tous les espoirs. Dans un récent rapport, il est indiqué que le marché immobilier de l'ancien semble avoir connu une légère baisse au cours des trois premiers mois de l'année en cours, avec une diminution de 3% au niveau global. Pour ce qui est des prix des appartements, ils ont subi la plus forte baisse, avec une chute de 6% au cours de la même période, tandis que ceux des villas ont connu une baisse de seulement 1%. Cependant, fait ressortir le document, sur une période d'un an, les prix des villas ont augmenté de 5%, tandis que les prix globaux ont baissé de 4%. Les appartements ont, quant à eux, maintenu leur tendance à la baisse, avec une diminution de 6% sur une période d'un an. Pour ce qui est du marché de l'immobilier neuf, il a connu une légère hausse au cours des trois derniers mois, selon les derniers chiffres. Les prix globaux ont enregistré une augmentation de 4%, tandis que les prix des villas ont augmenté de 2% sur la même période. Les prix des appartements ont également connu une légère augmentation de 1%. Sur une base annuelle, les prix globaux ont augmenté de 1%, tandis que les prix des appartements ont enregistré une légère baisse de 1%. En revanche, les villas ont connu une augmentation de 6% sur une base annuelle.
Nouvelles opportunités Ce qui fait dire à Kevin Gormand, CEO et co-fondateur du Groupe Mubawab, que « le potentiel de croissance dans les principales villes est un indicateur clé à suivre. Ce trimestre, il est encore présent car la demande est supérieure à l'offre, offrant de nouvelles opportunités de croissance. À titre d'exemple, à Casablanca, la demande est presque trois fois plus élevée que l'offre, ce qui ouvre la voie à de nouvelles perspectives de développement». Pour sa part, Mernissi indique que si l'on considère l'indice « prix », en effet, il s'inscrit dans une tendance haussière régulière, rampante mais contenue, soit +0,3% au T3-2023, et ce, tous types d'actifs confondus (résidentiel, professionnel, foncier). Selon lui, cette hausse reflète les effets d'une inflation bien installée impactant tous les pans de l'économie et, naturellement, le secteur de la construction ne fait pas exception. Foncier, intrants, taux d'intérêts tous ont connu une hausse graduelle depuis près de deux ans. Il est donc évident que le prix des actifs immobiliers subisse pareille tendance, fait-il remarquer. De son côté un autre professionnel des BTP relève que malgré un contexte difficile marqué par la hausse de l'inflation et la baisse du pouvoir d'achat, l'indice des prix continue de suivre la même tendance que celle observée en décembre 2022. Ainsi, les prix immobiliers actuels sont similaires à ceux de février 2022, avec une baisse de 1,2% par rapport à la même période l'année dernière, soit une diminution de 1 point de l'Indice du prix de l'immobilier (IPIM).En revanche, c'est du côté de l'indice "transactions" que la baisse est palpable, soit -4,5% au T3-2023, tous types d'actifs confondus. Avec aux deux extrémités, -14,7% pour les biens à usage professionnel et +2,8% pour le foncier. Sur un autre plan, il faut dire que globalement, les prix ont enregistré une hausse au premier trimestre 2023. En outre, le prix moyen du m2 a également augmenté de +0,44%. Dans cette optique, l'offre sur les appartements neufs et anciens a enregistré un ralentissement de -9,3%. A l'inverse, la demande est en bonne santé au premier trimestre 2023 avec une augmentation de +13,4%
Renforcer la confiance Dans ce sens, une autre étude réalisée par Mubawab fait ressortir des tendances contrastées, à fin septembre. En effet, le prix moyen par mètre carré pour les appartements dans les grandes villes (Casablanca, Rabat, Marrakech, Agadir et Tanger) s'est ainsi stabilisé pour le neuf, pour s'établir aux alentours de 11.900 dirhams, enregistrant ainsi une variation annuelle nulle. En revanche, le marché de l'ancien a connu une baisse significative de 19%, avec des prix moyens avoisinant les 9.300 dirhams/m2. Pour ce qui est de 2024, il semble que les perspectives sont bonnes au regard de certains acteurs qui s'attendent à une belle reprise du secteur, grâce notamment au nouveau programme d'aide directe. Cette mesure devrait, selon eux, renforcer la confiance et insuffler un nouveau souffle pour les biens destinés à la classe moyenne et la demande des Marocains du monde. En effet, une aide financière directe au logement devra être instaurée en lieu et place des exonérations fiscales accordées aux promoteurs immobiliers dès l'année prochaine. Présenté devant Sa Majesté le Roi Mohammed VI, mardi 17 octobre à Rabat, ce nouveau programme, destiné aux résidents comme aux MRE, s'étend sur la période 2024-2028 et fixe les montants de subvention en fonction de la valeur des biens.