Le Maroc est parmi les pays les moins exposés aux risques de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme dans la région MENA, selon une nouvelle publication de Basel Institute of Governance. Le Royaume se classe au 103ème rang mondial sur un total de 152 pays dans la 12ème édition du « Basel Anti-Money Laundering Index 2023 », avec un score de 4,69 points. Dans le classement de 2022, le Ma- roc était classé 64ème avec un score de 5,16 points sur 128 pays étudiés. C'est dire que le Royaume arrive cette fois à améliorer son score de risque de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme de 5,16 à 4,69 points ; 10 étant le niveau de risque maximal). En d'autres termes, plus le rang est élevé, plus le risque de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme est faible. Ce risque est évalué sur la base de données provenant de 18 sources accessibles au public telles que le Groupe d'Action Financière (GAFI), Transparency International, la Banque Mondiale et le Forum Economique Mondial. Publié annuellement depuis 2012 par Basel Institute of Governance, basé en Suisse, l'indice annuel de Bâle, Basel AML Index, évalue les pays sur la base d'un ensemble d'indicateurs secondaires, y compris les systèmes juridiques de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, le degré de corruption, le niveau de transparence et de responsabilité, ainsi que les risques juridiques. Le score varie de 0 à 10 points, le point zéro est attribué aux pays qui ont le plus de transparence et qui sont dotés d'une législation assez «vigoureuse» qui permet de lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, tandis que le 10 est attribué au pays les plus à risque dans ce domaine. Ainsi, dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), le Maroc, avec un score de 4,69, est considéré comme étant le 3ème pays le moins exposé au risque de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, derrière la Tunisie et Israël qui décrochent respectivement des scores de 4,59 et 3,67. Le pays le plus exposé au risque est l'Algérie, qui obtient un score inquiétant de l'ordre de 7,22, suivie des Emirats Arabes Unis (5,74), de l'Arabie Saoudite (5,38), du Qatar (5,19), ou encore de l'Egypte (5,06). « La région MENA a connu une aggravation du score de risque cette année. Dans le domaine de blanchiment d'argent et du financement du terrorisme, les risques de criminalité environnementale restent faibles ou moyens. Toutefois, d'autres indicateurs – corruption et pots-de-vin, transparence publique et financière et risques politiques et juridiques – se sont tous détériorés », ressort-il dudit rapport.
Les bons et mauvais élèves au monde Au niveau mondial, les trois pays les plus exposés au blanchiment de capitaux au monde sont : Haïti (8,24 points), Tchad (8,14) et Myanmar (8,13). Les trois pays les moins exposés au blanchiment d'argent au monde sont l'Islande, la Finlande et l'Estonie, avec respectivement des scores de 2,87; 2,96 et 3. De manière générale, le rapport souligne que les progrès dans la lutte contre les risques de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme sont toujours «paralysés et se heurtent à des obstacles dans de nombreux pays. Rappelons qu'il y a quelques mois, le Groupe d'Action Financière (GAFI ) avait décidé, lors de son Assemblée Générale, tenue à Paris, en février 2023, la sortie du Maroc du processus de surveillance renforcée, connu sous « liste grise », après évaluation de la conformité du dispositif national avec les normes internationales relatives à la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, et ce, depuis l'adoption par le GAFI, en février 2021, du plan d'action spécifique au Royaume du Maroc. Cette décision du GAFI était survenue suite aux conclusions positives contenues dans le rapport des experts du groupe, sanctionnant la visite de terrain entreprise dans notre pays du 16 au 18 janvier 2023. Ce rapport, en vertu duquel le Maroc est sorti de la liste grise, a salué l'engagement politique formel du Royaume pour la conformité du dispositif national de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, avec les normes internationales, ainsi que le total respect par notre pays de tous ses engagements dans les délais fixés. La décision de sortie du Maroc du processus de surveillance renforcée, connu par « liste grise », vient couronner les efforts et actions proactives du Royaume du Maroc, en application des Hautes Directives Royales, lesquels ont porté sur une batterie de mesures législatives, organisationnelles, de sensibilisation et de contrôle, mises en œuvre par les différentes autorités et institutions nationales concernées, sous la coordination de l'Autorité Nationale du Renseignement Financier, en partenariat avec les personnes morales soumises au droit public ou privé. En principe, la sortie du Maroc de la liste grise devrait impacter positivement les notations souveraines et les notations des banques locales. Elle devrait aussi renforcer l'image du Maroc et son positionnement lors des négociations avec les institutions financières internationales, ainsi que la confiance des investisseurs étrangers dans l'économie nationale.