Bien qu'il améliore son score de l'année dernière, le Maroc est classé dans le top 4 des pays présentant de grands risques de Blanchiment d'argent et financement du terrorisme dans la région MENA, selon le classement du Basel Institute. Le Basel Institute, basé à Bâle en Suisse et créé en 2003, a publié cette semaine la 10e édition de son classement des risques de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme dans le monde. L'institut mesure, en effet, à travers son classement, le risque de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme. Le risque, tel que mesuré par l'indice, est défini comme la vulnérabilité d'une juridiction face à ces deux fléaux et ses capacités à les contrer. Les scores de risque sont basés sur des données provenant de sources accessibles au public telles que le Groupe d'action financière (GAFI), Transparency International, la Banque mondiale et le Forum économique mondial. Ils couvrent 17 indicateurs dans cinq domaines pertinents pour évaluer le risque de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme au niveau de la juridiction, à savoir la qualité du cadre permettant de lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, les pots-de-vin et corruption, la transparence et normes financières, la transparence et responsabilité publiques ainsi que les risques juridiques et politiques. Le Maroc 3e au Maghreb, a amélioré son score de l'année dernière Dans l'édition de cette année, The Basel Institute classe le Maroc au 51e rang mondial sur 110 pays. Le Royaume obtient ainsi un score de 5,32 sur 10. Les rédacteurs du rapport signalent, à cet égard, que plus le score tend vers 10, plus le risque de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme est grand. Par rapport à l'année dernière, le Maroc aurait amélioré son score en réduisant les risques de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme. Une évolution qui concerne aussi plusieurs pays de la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord, comme l'Arabie saoudite, la Tunisie, le Maroc et la Jordanie. Rien qu'en août dernier, le conseil de gouvernement a approuvé le projet de décret n°2.21.633 relatif à l'organisation de l'Autorité nationale du renseignement financier, en tenant compte des observations soulevées à ce sujet, notamment par le GAFI. Le Maroc réorganise son renseignement financier suite aux recommandations du GAFI Toutefois, le Royaume a encore du chemin à faire. Il se classe, en effet, à la troisième place dans sa région, derrière les Emirats arabes unis (32e mondial) avec un score de 5,91 et la Jordanie (41e, 5,60). Il présente ainsi plus de risques comparé à la Tunisie (57e), l'Egypte (58e), l'Arabie saoudite (60e), le Bahreïn (85e) et Israël (97e). Dans la région du Maghreb, le Maroc fait toutefois mieux que l'Algérie qui obtient un score de 6,73 sur 10 mais n'a pas été classée à cause d'un manque de données. Dans le monde, les pays présentant de grands risques de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme restent la République d'Haïti (1er, 8,49 points), la République démocratique du Congo, la Mauritanie, Myanmar et le Mozambique (7,71 points). En revanche, les pays présents des risques minimes sont l'Andorre (110e, 2,73 points sur 10), la Finlande (3,06 points), les Îles Cook, la Slovénie et la Norvège (106e, 3,35 points).