L'OMS a déclaré avoir perdu contact avec l'hôpital Al Shifa, dans le nord de la bande de Gaza, et a exprimé ses "vives inquiétudes" pour la sécurité de toutes les personnes piégées par les combats, tout en appelant à un cessez-le-feu immédiat. Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a qualifié la situation à l'hôpital Al-Chifa, dans la Bande de Gaza, de ''très dangereuse''. Sur la plateforme X, Ghebreyesus a déclaré, dimanche, avoir réussi à communiquer à nouveau avec les travailleurs du secteur de la santé de l'hôpital Al-Chifa. "La situation à l'hôpital Al-Chifa à Gaza est très dangereuse. Le nombre de décès parmi les patients ne cesse de s'alourdir et malheureusement, l'hôpital est hors service'', a-t-il alerté. Il a souligné que "l'hôpital est sans électricité ni eau et Internet est très faible''. Selon lui, cette situation a affecté la prestation des services de soins de base. ''Le monde ne peut pas rester silencieux face à la transformation des hôpitaux, censés être des zones sûres, en lieux de mort, de destruction et de désespoir '', a-t-il averti avant d'appeler à un ''cessez-le-feu immédiat''. L'inquiétude est à son comble, dimanche, concernant plusieurs hôpitaux de Gaza soumis à des coupures d'électricité et à des "attaques" au moment où les combats entre forces israéliennes et palestiniennes font rage, Médecins sans frontières (MSF) redoutant que ces établissements ne se transforment en "morgues" en l'absence de cessez-le-feu. Le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, s'est d'ailleurs alarmé tôt, dimanche, d'avoir "perdu le contact" avec ses interlocuteurs au sein de l'hôpital Al Shifa de Gaza-ville, le plus grand de l'enclave, objet d'"attaques répétées". "L'OMS est gravement préoccupée par la sécurité du personnel de santé, des centaines de patients malades et blessés, y compris des bébés sous assistance respiratoire, et des personnes déplacées qui restent à l'intérieur de l'hôpital", a-t-il dit sur X, réitérant son appel en faveur d'un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza.
Entre 20 et 36 hôpitaux hors service
Pour sa part, le porte-parole du ministère de la Santé de Gaza a déclaré que les activités du complexe hospitalier d'Al Shifa, le plus grand de l'enclave palestinienne, avaient été suspendues, samedi, à la suite d'une panne de carburant ayant entraîné la mort de deux des 45 bébés qui s'y trouvaient. D'après le bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), 20 des 36 hôpitaux de la bande de Gaza sont "hors service" du fait de la guerre. Samedi, l'ONG israélienne Physician for Human Rights-Israel avait rapporté que "deux bébés prématurés (étaient) morts" dans cet hôpital après l'arrêt des soins néonataux intensifs faute d'électricité. Les bébés "sont morts parce que leur incubateur ne fonctionnait plus, il n'y avait plus d'électricité", a témoigné Dr Mohammed Obeid, chirurgien de MSF au service néonatal, dans un message diffusé par l'ONG sur X. Dans un communiqué diffusé dans la nuit, le directeur d'Al Shifa, Mohammed Abou Salmiya a indiqué que celui-ci était "totalement encerclé" par les forces israéliennes et que des bombardements "se poursuivent dans ses environs". "L'équipe médicale ne peut travailler et les corps, par dizaines, ne peuvent être gérés ou enterrés", a-t-il ajouté. "Si nous n'agissons pas maintenant, si nous n'arrêtons pas immédiatement ce bain de sang avec un cessez-le-feu ou au minimum une évacuation médicale des patients, ces hôpitaux deviendront bel et bien une morgue", a jugé MSF tôt dimanche. L'ONG a fait état ces derniers jours de "bombardements incessants" sur les hôpitaux de Gaza-ville. Dans la bande de Gaza de quelque 360 km2, les bombardements israéliens ont fait 11.078 morts, majoritairement des civils, parmi lesquels 4.506 enfants, selon le ministère de la Santé dans l'enclave, dont le dernier bilan remonte à vendredi. L'hôpital Al-Quds de Gaza hors service pour manque de carburant Le Croissant-Rouge palestinien a annoncé, dimanche, que l'hôpital Al-Quds était hors service en raison d'un manque de carburant et d'une panne de courant. Il a déclaré dans un communiqué que l'hôpital Al-Quds était hors service et qu'il n'était plus opérationnel, faisant savoir qu'il tient la communauté internationale et les signataires de la Quatrième Convention de Genève pour responsables de l'effondrement complet du système de santé et des conditions humanitaires désastreuses qui en résultent. Par ailleurs, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a également indiqué, dimanche, avoir perdu le contact avec l'hôpital Al-Quds, dans la bande de Gaza. "Dans une situation déjà très critique où l'hôpital sera très bientôt à court de carburant, nous ne savons pas si et comment les gens recevront de l'aide", a déclaré le chef de la FICR, Jagan Chapagain, sur X, exhortant que "Cette souffrance doit cesser, maintenant". Depuis le début de la guerre, Israël a coupé l'approvisionnement en eau, en nourriture, en médicaments, en électricité et en carburant pour les habitants de Gaza, au nombre d'environ 2,3 millions de Palestiniens, souffrant déjà de conditions de vie extrêmement détériorées, résultat du blocus israélien en cours depuis que le Hamas a remporté les élections législatives de 2006.