En marge 2è édition du Prix Kofi Annan pour la Sécurité Routière, dont le prix d'honneur a été remporté par l'Agence nationale de la sécurité routière (NARSA), le DG de l'Agence Bennacer Boulaâjoul livre à « L'Opinion » le fonctionnement de l'antidote de ce phénomène, notamment la NARSA, qui, à travers des chantiers stratégiques, s'investit dans l'amélioration de la sécurité routière au Maroc. Le responsable a mis en exergue le rôle de la NARSA qui consiste à la mise en œuvre des cartes grises, permis de conduire, communication et sensibilisation ainsi que la coordination entre les différents acteurs à travers des partenariats. Actuellement, la NARSA adopte une stratégie de sécurité routière pour chaque région du Maroc. "Chaque région a son propre plan pour la sécurité routière" a-t-il affirmé, ajoutant que ces plans prennent en considération des spécificités territoriales de chaque région. " Sur 12 régions 10 régions ont adopté nos plans. Les deux restantes vont l'adopter dans pas longtemps", a indiqué Boulaâjoul. Dans ce contexte, il convient de retenir que la NARSA travaille en symbiose avec plusieurs partenaires et acteurs, en tenant compte des objectifs de la stratégie nationale. "Donc, aujourd'hui, ce qui nous reste, le grand défi, est de savoir comment le faire aboutir, pour assurer la réalisation de tout ce qui a été convenu dans le cadre de ces plans d'action", a indiqué le responsable. La sécurité routière et l'éducation nationale La NARSA vise en outre l'éducation et la sensibilisation dans les écoles primaires. Ce chantier a été également mis en œuvre avec l'objectif d'étendre la sensibilisation à toutes les catégories d'âge." Dans le secteur de l'éducation, avec la collaboration du ministère de l'Education nationale, nous avons pu intégrer l'enseignement à l'école primaire dans des cursus scolaires. Tout comme les mathématiques, la physique, l'éducation islamique, la géographie", a fait savoir Boulaâjoul. Et de poursuivre qu'elle est également présente comme activité parascolaire. Nous y intervenons soit directement, soit à travers des associations, en organisant un certain nombre d'activités, à caractère pédagogique. "C'est une occasion de faire passer le message de la sécurité routière", a souligné le responsable. Dans ce sillage, et à partir de cette année scolaire, le cycle collège en troisième année est visé par la sécurité routière. "Nous avons institué ce qu'on appelle le Certificat de Sécurité Scolaire. Ce certificat est lié au code MASSAR. Ainsi, chaque étudiant, à son arrivée en troisième année du collège, doit suivre une formation. Cette formation est en ligne et peut être encadrée par les enseignants de la troisième année du collège. Et le candidat, ou l'étudiant, doit réussir un examen pour éditer son certificat ou son attestation de sécurité routière. En outre, nous nous assurons annuellement, afin de garantir que tous les étudiants en troisième année du collège ont suivi un cours de sécurité routière et ont été examinés. Et ils sont déjà en vigueur depuis la rentrée", nous révèle Bennacer Boulaâjoul. Le rôle du digital et de l'Intelligence Artificielle La digitalisation ou encore la dématérialisation des procédures sont placées au summum des préoccupations de la NARSA depuis sa création. La digitalisation, la dématérialisation des procédures et la simplification des procédures étaient vraiment un choix important pour la NARSA. Tout d'abord, en ce qui concerne les services que nous fournissons aujourd'hui aux citoyens, nous avons signé une convention avec Barid Bank et Barid Cash. Cette convention nous permet de mettre à la disposition des citoyens, à proximité, un service, où ils peuvent remettre tous les documents nécessaires, pour bénéficier des services administratifs, comme un changement de duplicata ou de carte grise, le renouvellement du permis de conduire, et même la mutation des véhicules. " Ces agences incarnent le succès de cette externalisation de service, en passant de 75 agences et points de services, à 500 actuellement, et on atteindra les 800 dans pas longtemps", a affirmé Boulaâjoul, tout en indiquant que cette externalisation a considérablement soulagé les congestions dans les centres d'immatriculation du Royaume. En outre, le responsable de la NARSA a précisé qu'un ensemble de services et procédures ont été dématérialisés. " Nous avons une application qui permet aux citoyens d'obtenir des informations sur leurs crédits du permis, leurs infractions, d'assurer le paiement des amendes. Nous avons également développé le portail appelé "Tassrih Saik" ou encore "la déclaration du conducteur". Ce portail Tassrih Saik permet aux entreprises présentant des flottes importantes de déclarer les véhicules, mais également de déclarer les conducteurs qui conduisent ces véhicules." En cas de manquement, l'infraction est directement enregistrée au nom du conducteur déclaré, avec son accord, bien entendu, d'après Boulaâjoul. "Cette démarche nous a permis de gagner du temps, tant pour nous que pour l'entreprise. Désormais, les infractions ne sont données qu'une seule fois et non plus deux (au chauffeur et à l'employeur), comme nous le faisions par obligation avant de lancer ce portail", a indiqué le responsable. La mutation des véhicules a été également digitalisée par la NARSA, qui a développé un portail qui traite cette démarche. « Nous vérifions maintenant si le véhicule est en phase de vente par son possesseur, la NARSA, à travers ce portail, prend en charge toutes les démarches possibles pour un bon déroulement de la transaction tout en évitant l'escroquerie », fait savoir Boulaâjoul. Il faut noter qu'aujourd'hui la revente et le rachat se passent dans une sécurité totale, et qui répondent aux exigences des règlements en vigueur. Les radars installés au Maroc Il convient également de mettre l'accent sur le fonctionnement des radars installés urbi et orbi au Maroc. Boulaâjoul affirme que la totalité des radars installés fonctionnent comme il se doit. « Aujourd'hui, nous avons 300 radars qui fonctionnent et génèrent des données. Pour le reste des radars, leur installation est en cours, ce retard est dû à des procédures en vigueur qui doivent être respectées », a déclaré le DG de la NARSA.