De violents incendies s'emparent du sud de l'Europe et de l'Afrique du Nord, occasionnés par les températures caniculaires. Le pourtour méditerranéen s'embrase en cet été 2023, un phénomène une fois de plus dû au changement climatique. Ecrasés par des températures caniculaires, plusieurs pays du bassin méditerranéen affrontent de violents incendies au cours de l'été, un phénomène qui s'accentue d'année en année sous l'effet du changement climatique. Des incendies parfois meurtriers ont éclaté, comme en Algérie qui déplore le plus lourd bilan, où le feu a fait au moins 34 morts depuis dimanche. D'autres victimes ont été emportées par les flammes, comme en Grèce où deux pilotes ont péri dans le crash de leur canadair. En attendant, des brasiers continuent de consumer le pourtour méditerranéen. En Algérie, les pompiers poursuivaient mardi soir leurs efforts pour venir à bout de 11 foyers d'incendies ayant ravagé le nord-est, après être parvenus à maîtriser la majorité des feux qui ont fait au moins 34 morts en trois jours. Même si les soldats du feu ont pu éteindre la majorité des incendies, il reste 11 foyers dans sept wilayas du nord et de l'est. Des images de médias locaux montrent des champs et des maquis en feu, des voitures calcinées et des magasins réduits en cendres. A Toudja, dans le nord-est, où 16 personnes ont péri, l'incendie a été presque entièrement contenu, en dépit de quelques foyers persistants. Des avions anti-incendie ont largué de l'eau pendant deux jours sur cette zone boisée, située au bord de la Méditerranée dans la wilaya de Béjaïa. Deux pilotes d'un canadair sont morts dans le crash de leur avion et le corps d'un homme a été retrouvé carbonisé mardi en Grèce, aux prises avec des incendies violents qui ravagent ce pays éprouvé par des températures caniculaires depuis dix jours.
Des températures qui dépassent les 47°
L'avion bombardier d'eau s'est écrasé dans un ravin alors qu'il luttait contre un feu de forêt dans le sud de l'île d'Eubée. Des centaines de pompiers et au moins quatre avions luttaient mardi contre les flammes sur cette île proche d'Athènes. C'est également sur cette île qu'a été retrouvé le corps carbonisé d'une troisième victime. Alors que les images des forêts et de la végétation calcinées ont bouleversé toute la Grèce, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a prévenu que la lutte contre les incendies resterait "difficile". Le sud de l'Italie est touché par une vague de chaleur avec une température de 47,6°C enregistrée lundi à Catane, en Sicile. Les corps de deux septuagénaires ont été retrouvés carbonisés dans une maison engloutie par les flammes et une femme de 88 ans est morte près de Palerme, ont rapporté les médias mardi soir. Les pompiers siciliens ont par ailleurs lutté dans la nuit de lundi à mardi contre plusieurs incendies, dont l'un est arrivé tout près de l'aéroport de Palerme, qui a été fermé pendant plusieurs heures dans la matinée. Le président de la région sicilienne, Renato Schifani, a indiqué vouloir demander au gouvernement, qui se réunit mercredi en conseil des ministres, de décréter l'état d'urgence sur l'île méditerranéenne. Les pompiers luttaient dans la nuit de mardi à mercredi contre un incendie virulent attisé par des rafales de vent menaçant trois villages en Haute-Corse, un département français situé sur l'île de Corse (sud). Les feux étaient proches de trois villages, Corbara, Pigna et Santa-Reparata-Di-Balagna et plus particulièrement de deux hameaux avec "de nombreux points sensibles, des habitations, des points religieux", selon les pompiers. Quelque 130 hectares de végétation ont été ravagés par les flammes selon un dernier bilan. Nouvelle hausse du mercure en Grèce Une nouvelle hausse du mercure menace mercredi la Grèce où les incendies continuent de ravager les îles de Rhodes, de Corfou et d'Eubée, après avoir causé la veille la mort de trois personnes dont deux pilotes de l'armée de l'air qui luttaient contre les flammes. Après un répit lundi, une nouvelle vague de chaleur avait commencé mardi avec des températures de 42°C dans le centre et le Sud et elles vont encore grimper mercredi "jusqu'à 45°C" dans ces régions "avant une baisse de 5 degrés" prévue jeudi, selon le service national de météorologie, EMY. En Attique, la région d'Athènes qui suffoque depuis plus de dix jours, le thermomètre va atteindre "entre 43°C et 44°C", selon la même source. Le site archéologique de l'Acropole d'Athènes va fermer ses portes mercredi à 11H00 locales (08H00 GMT) en raison des températures élevées sur le Rocher sacré, monument le plus visité du pays, selon le ministère de la Culture. Tous les sites archéologiques du pays resteront fermés mercredi aux heures les plus chaudes de la journée, entre 12H00 locales (09H00 GMT) et 17H00 locales (14H00 GMT), comme la semaine dernière, lors de la première vague de la canicule en pleines vacances d'été. Coutumière des vagues de chaleur estivales, la Grèce est située en Méditerranée orientale, l'un des "points chauds" du réchauffement climatique, et connaît actuellement l'une des plus longues canicules de ces dernières années, selon des experts de l'EMY. Dimanche, la température a enregistré une pointe de 46,4°C à Gythio, dans la péninsule du Péloponnèse (Sud-Ouest).