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L'élection d'un membre de l'opposition à la présidence de la Chambre des conseillers enrichit l'expérience démocratique Saâd El Alami, invité de l'émission «Hiwar»
Le gouvernement reste homogène et solidaire et poursuit avec succès la réalisation de son programme L'Istiqlal demeure ouvert à toutes les forces vives désireuses de servir leur pays et de contribuer à son développement L'élection d'un membre de l'opposition à la présidence de la Chambre des conseillers signifie-t-elle que nous sommes à la veille d'une crise politique ou qu'il y ait péril en la demeure? C'est, en tout cas, ce que l'animateur et les confrères invités à «interviewer» le ministre chargé des relations avec le parlement et membre du Comité exécutif de l'Istiqlal, Mohamed Saad El Alami, ont essayé de faire accroire mardi soir lors de l'émission «Hiwar» sur «Al Oula». L'élection, le jour même, du Dr Mohamed Cheikh Byadillah, secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM) à la présidence de la seconde chambre du parlement a ainsi servi d'entrée en matière et de «plat de résistance» et accaparé une bonne partie d'une émission censée jeter la lumière sur une foule d'autres questions d'intérêt national, pour se livrer à des tas de supputations et tirer toutes sortes de conclusions d'une situation somme toute normale dans une démocratie saine et normale. L'opposition -qu'il s'agisse du PAM ou de toute autre formation ne faisant pas partie de la majorité gouvernementale- n'est pas à priori, rappelle avec force M. Saad El Alami, un adversaire (infréquentable) ou un ennemi (à abattre). Et de souligner que l'élection du Dr Byadillah s'est déroulée dans un climat d'honnêteté et de transparence totales ayant mis en compétition deux candidats, l'un de la majorité et l'autre de l'opposition, et donné lieu à deux tours de scrutin à bulletins secrets, mais finalement c'est le candidat de l'opposition qui l'a emporté. Ceci, ajoute M. El Alami, est loin d'affaiblir l'institution législative ou de donner lieu à une quelconque impasse ou crise. C'est plutôt de nature à enrichir le débat et à améliorer le rendement des organes tant législatif qu'exécutif. Ce d'autant, explique-t-il encore, que le Dr Byadillah est un homme compétent, intègre, loyal et respecté de tous et que le fait d'être au perchoir de la seconde chambre n'en fait pas le président d'un groupe ou d'un parti mais de tous les conseillers et de toutes les composantes de cette institution sans discrimination, ni exclusive. Pour le reste, le gouvernement demeure solidaire et homogène, poursuit la réalisation de son programme en toute sérénité et s'emploie même à se surpasser dans certains domaines vitaux comme la lutte contre la pauvreté et l'analphabétisme, l'enseignement et la formation, la modernisation de l'agriculture, l'arrimage du Maroc à l'univers des nouvelles technologie de 'information et de la communication, etc. Pour Saad El Alami, la question majeure que l'on doit se poser n'est pas de savoir pourquoi untel et pas untel, mais comment construire une démocratie saine et solide, moraliser la vie politique dans notre pays, bâtir une société solidaire et prospère et gagner la bataille du développement durable. Ceci est parfaitement possible, croît-il fermement, à condition que nous consentions tous humblement à faire notre autocritique, à corriger nos attitudes et comportements quotidiens dans la rue, à l'école, à la maison, sur les lieux de travail…et que nous conjuguions nos efforts et mettions toutes nos énergies et potentialités au service de ce pays et de ce peuple ainsi qu'au service de nos institutions qui restent l'apanage de toute la nation et non pas d'individus et doivent, de ce fait, être consolidées et mises à l'abri de tous les aléas présents ou à venir. C'est pourquoi l'Istiqlal reste ouvert et tend la main à toutes les forces vives et à toutes les volontés sincères désireuses de s'investir dans son projet et prêtes à partager tout ou partie de ses idéaux et objectifs. Dans le même ordre d'idées, quoique sur un autre registre, le dirigeant istiqlalien a déploré que la Koutla démocratique qui a permis au Maroc de faire de grands pas positifs aux plans politique et institutionnel depuis le début des années 90 du siècle écoulé se retrouve aujourd'hui en hibernation ajoutant que malgré tout, le gouvernement est parfaitement en mesure de tenir toutes ses promesses et qu'il a déjà franchi d'importantes étapes dans la réalisation de son programme, avant d'annoncer que conformément à la louable démarche inaugurée par M. Abderrahman Youssoufi et imitée par son successeur, Driss Jettou, le premier ministre interviendra prochainement devant le parlement pour présenter le bilan de son cabinet à mi-parcours de son mandat. S'agissant des rapports Istiqlal-USFP et de la poursuite ou non de la participation de cette dernière au gouvernement, M. Alami a simplement indiqué que l'Union socialiste est toujours membre de la majorité gouvernementale et que lorsque ses instances décisionnelles auront décidé le contraire, on avisera. Quant à savoir pourquoi l'Istiqlal ne s'est pas joint à l'initiative de présenter au Souverain un mémorandum relatif à une éventuelle réforme constitutionnelle, il a rappelé qu'un tel projet de réforme est inscrit depuis longtemps sur l'agenda de l'Istiqlal mais qu'il faut attendre le moment propice pour en faire état. En 2007, soit avant les législatives somme toute propices à ce genre de débat, rappelle-t-il à ce sujet, nous avions proposé à nos partenaires de procéder à pareille démarche mais l'USFP avait estimé qu'il était mal venu et inapproprié de réclamer une révision de la loi fondamentale à la veille des élections ; deux ans après, on trouve normal de présenter cette requête juste avant le début d'un long et laborieux processus électoral dédié aux affaires de la vie courante des citoyens relevant de la proximité (consultations locales et professionnelles, renouvellement du tiers de la chambre des conseillers, élection des instances dirigeantes des divers conseils communaux, provinciaux et régionaux). Le responsable istiqlalien a d'autre part balayé d'un revers de main, chiffres à l'appui, les allégations selon lesquelles le PI aurait accusé un recul, voire essuyé des revers, lors du dernier scrutin communal précisant qu'il a, au contraire, nettement amélioré ses positions en termes de voix comme en sièges et à tous les échelons et expliquant son refus de se porter personnellement de nouveau candidat par le fait que c'est devenu désormais une tradition au sein du PI de prendre soi-même l'initiative de se retirer à temps avant d'y être acculé, ainsi que par sa conviction intime de la nécessité de laisser d'autres porter le flambeau. A la question de savoir ce qu'il pense de l'accusation du dirigeant Usfpéiste, Abdelhadi Khayrat, selon laquelle entre un tiers et un quart des parlementaires ne doivent leur mandat qu'à l'argent de la drogue, S. El Alami répond que si M. Khayrat ou quiconque d'autre a des preuves sur ce qu'il avance, il n'a qu'à les présenter à qui de droit (la justice, en l'occurrence). Pour ce qui est justement du recours massif à l'argent, il a relevé que les élections de 1977 (NDLR: les premières après la levée de l'état d'exception instauré en 1965) n'avaient pas connu ce phénomène et que c'est seulement plus tard que de telles pratiques se sont instaurées et répandues progressivement pour gangrener tout le système et n'épargner aucune formation, ni échéance. Il appartient donc à ceux qui accordent des accréditations à ceux qu'ils savent n'être que des fossoyeurs potentiels de la démocratie et des intrus, à savoir les partis politiques eux-mêmes, de leur couper l'herbe sous les pieds et de les mettre au ban de la société. C'est seulement ainsi et pas autrement que l'on parviendra à bannir définitivement le recours à l'argent et autres pratiques frauduleuses. Invité enfin à donner brièvement son avis sur quelques personnalités ou évènements, S. El Alami a rappelé, concernant les dernières contre-performances des sportifs marocains et particulièrement de l'équipe nationale de football, qu'en sport comme en politique, en agriculture…les bons résultats se cultivent et se préparent longtemps à l'avance et qu'on ne récolte que ce que l'on a semé auparavant ; de même pour la grippe «porcine», le meilleur moyen de se protéger d'une éventuelle épidémie c'est de sensibiliser les citoyens et de mener une campagne soutenue et plus forte en vue de les aider à s'en prémunir correctement. Quant à Me M'Hamed Boucetta, ex-secrétaire général du PI, il reste à ses yeux un grand patriote et un homme politique hors pair qui a énormément servi son pays et largement contribué (avec d'autres grands personnages) à en faire ce qu'il est aujourd'hui.