Incroyable mais vrai, à une journée de la fin du championnat, l'IRT vient d'assurer son maintien chez les grands du football national. La foi en Dieu, la prière des footballeurs avant les rencontres, la confiance en soi des dirigeants, des supporters et des membres du staff technique, en sont des atouts inoubliables.
Mais au-dessus de toutes les actions, il y avait deux walis qui supervisaient le long travail. Deux vrais grands parrains et sponsors de l'équipe : un wali religieux le saint de la ville Sidi Bouarakia et sa baraka et le wali administratif Mohamed Mhidia et sa générosité.
A la fin du premier tour des matches de l'aller, le club, présidé par Mohamed Ahkane, avait à peine deux points à la suite des nuls face à l'OCK et au WAC.
Bon dernier, il avait besoin d'un changement total sur tous les plans.
De la gestion administrative, jusqu'à la gestion financière et technique, le remplacement des responsables s'imposait.
On lançait des appels partout mais aucun candidat ne voulait en prendre la responsabilité devant des dettes qui dépassaient les 3 milliards de centimes et les litiges de joueurs à la FRMF et à la FIFA.
La vie s'avérait impossible et le chemin vers la deuxième division semblait la seule solution pour réduire les dépenses.
De près, il y avait, heureusement, un « spectateur » de marque qui suivait les péripéties des évènements devant un football moribond certes mais qui avait tous les atouts pour sortir de la crise : le wali de la Région.
Ni Aberchane, ni Bouhriz, ni Arbaine, ni Khomsi, les anciens présidents, ne voulaient s'en mêler.
Une unique solution était sur la table : confier la présidence à un élu bien qu'il ne soit pas membre adhérent.
On fit appel à un premier mandataire d'une circonscription Mohamed Cherkaoui.
Comme « bagage », celui-ci n'avait ni expérience dans la gestion sportive, ni argent mais il aimait passionnément Tanger.
Par-ci, par-là, on se moquait bien du mauvais choix et par-ci, par-là, on « récoltait » des dirigeants des couches politiques qui dirigeaient la ville.
Avec des promesses bien fondées, le nouveau président donnait son premier point de presse devant un grand nombre de journalistes. Il ne promettait rien.
Ses déclarations se résumaient ainsi : « Mes collaborateurs et moi, nous allons mener un combat conduisant au suicide à la manière des commandos pour sauver l'IRT de la relégation.
Si nous perdons la catégorie pour jouer en deuxième division, nous continuerons la lutte jusqu'au retour en Division Nationale I le plus tôt possible ».
Changement de l'entraineur, changement de l'effectif, signature de grands footballeurs libres pour un court contrat de six mois (Gaya, Konaté, Metouali, Moudden) avec la collaboration d'un connaisseur footballistique l'ex arrière tangérois Oussama Gharib qui remplaçait cette commission technique de « fantômes ».
Incroyable mais vrai aussi, il y avait ce qu'on appelait dans le jargon footballistique espagnol la « remontada ».
On passait de deux points à vingt-neuf points soit vingt-sept points de différence.
Occupant le poste de lanterne rouge durant vingt-sept journées, l'IRT « respira » un peu à la vingt-huitième journée en se classant au poste quatorze après une dramatique victoire sur El Jadida.
A la journée vingt-neuf, il y avait le maintien définitif. Que dire de cette « remontada », qu'en penser ?
Un seul point important chez tous ceux qui ont contribué à ce miracle du championnat : « Rien n'est impossible à l'IRT où on peut quand on veut ».
Pour la dernière journée du championnat, une fête est prévue au complexe sportif pour rendre hommage au comité, à l'effectif joueurs, aux membres du staff technique et médical, aux supporters et surtout aux footballeurs ayant annoncé leur départ : Gaya, Souboul (les prêtés du Raja), Moudden (transfert pour l'Arabie Saoudite).