A l'heure où la sélection marocaine est sur le podium à Qatar en coupe du monde, les clubs de la Botola I professionnelle connaissent des problèmes surtout de gestion financière, en particulier les représentants de la Région Tanger-Al-Hoceima-Tétouan. En effet, avant-hier c'était le Chabab Rif (CRA), hier c'était le Moghreb Athlétic (MAT), aujourd'hui c'est l'Ittihad de Tanger (IRT).
D'un côté comme de l'autre, il y a la faillite dans les comptes et tout semble indiquer que ces formations pourraient suivre le chemin des « historiques » KAC, CODM, KACM...
Incroyable mais vrai, la tenue précoce de l'assemblée générale ordinaire de l'IRT transformée en extraordinaire constituait une surprise de taille que les supporters tangérois n'attendaient pas.
Le président Mohamed Ahkane avait quelque chose d'important à donner au football de la capitale du détroit.
Secrète et trop secrète, une décision la plus compliquée de toute sa vie selon lui, fera couler beaucoup d'encre : la démission irrévocable de tout le comité.
Comme l'a déclaré, le premier mandataire de l'un des plus anciennes équipes du nord ne peut plus continuer à gérer l'IRT.
Les dettes s'accumulent, les litiges avec la FIFA et la FRMF pour résiliation des contrats avec les ex footballeurs arrivent d'un mois à l'autre.
L'argent redevable s'élève à 8 milliards de centimes (6 milliards pour les litiges et 2 milliards pour les dépenses).
A vrai dire, il s'agit de chiffres qui donnent la chair de poule mais qui donnent beaucoup à réfléchir sur l'avenir d'une équipe occupant le poste de lanterne rouge avec une inquiétante 0 victoire au classement du championnat.
Avec une grande franchise, Mohamed Ahkane, devant un parterre occupé par les journalistes et par les adhérents, a reconnu qu'il ne pouvait continuer à diriger un club « moribond » avec des problèmes dans toute son ossature.
Il a aussi expliqué que la situation héritée par l'ancien comité Aberchane était catastrophique et que ni ses proches collaborateurs, ni lui n'étaient au courant du malaise qui rongeait l'IRT.
Pour tout le comité actuel, la passation du pouvoir n'avait pas eu lieu dans la transparence et plusieurs questions en particulier les litiges avec les anciens footballeurs étaient cachés.
Devant la surprise générale, Mohamed Ahkane a claqué la porte en présentant une démission irrévocable.
Maintenant, l'IRT est un « bateau » sans commandant, un « avion » sans pilote. Il y a le vide et ce qui est étonnant, c'est que personne n'a parlé de la constitution d'une commission provisoire.
Selon les dernières informations, « l'homme miracle » capable de gérer l'équipe, pour au moins jusqu'à la fin de la saison, n'a pas été trouvé et pire encore aucune personnalité tangéroise n'a accepté de constituer la commission provisoire ou d'en faire partie.
Si dans le passé, on parlait de trouver les moyens pour assurer le maintien, ce mois de décembre, on ne fait qu'évoquer un éventuel forfait de l'IRT au championnat lequel sera un scandale jamais vécu au Maroc.
Que dire d'une équipe sans comité, sans commission provisoire, qu'en penser en voyant le staff technique et l'effectif joueurs s'entrainer tout seuls devant l'absence de responsables capables de les encadrer.
L'on se demande vraiment si les salaires mensuels du personnel seront réglés et qui va les virer à la banque.
Une seule réflexion trouvée : l'IRT est un club qui n'a pas de base travaillant dans l'amateurisme.
Dans une déclaration à la presse, Mohamed Ahkane a expliqué qu'il serait au bureau de la formation tangéroise jusqu'au 7 décembre pour régler les dépenses mensuelles des footballeurs.