Présentielle ou distancielle, il y avait le doute dans la tenue de l'assemblée générale ordinaire de l'IRT football. Aux toutes dernières minutes, un code était distribué aux membres adhérents et aux journalistes accrédités pour suivre en direct la réunion via vidéo. Comme prévue, la démission irrévocable du président du club Abdelhamid Aberchane était sur la table. Ressemblant aux dernières assemblées générales, les deux rapports, moral et financier, étaient approuvés sans aucune contestation. Encore une fois, le rôle des adhérents est pointé du doigt car la majorité de ces derniers ne sait qu'applaudir oubliant les vrais problèmes de l'équipe. Il est impératif de rappeler aux lecteurs sportifs ce qui a toujours été répété sur cette même page : la question qui donne beaucoup à réfléchir est l'existence de faux adhérents, des figurants. Un club professionnel ne peut subsister avec à peine une trentaine d'adhérents à l'heure où les formations européennes en ont une quatre vingtaine ou une centaine. En plus, avec les riches débats et remarques, les assemblées générales françaises, belges ou espagnoles durent plus de six heures. A l'IRT, il y a un record dans le temps : la durée de l'assemblée ne dépasse guère la demi-heure. Il est certes que ce qui se passe dans ces pays n'a rien à voir avec les clubs marocains mais actuellement le football au Maroc est coûteux (les entraineurs touchent un salaire mensuel de 30 millions de centimes, les footballeurs un salaire mensuel de 2 millions et une prime de signature annuelle de 100 millions). Le rapport financier qui était attendu avec impatience a présenté des chiffres « effrayants ». Oui, « effrayants » pour les nouvelles candidatures à la présidence. Les dépenses se sont élevées à 61.480.446,15 dh alors que les recettes se sont élevées à 52.077.364,47 soit un déficit de plus d'un milliard cent millions de centimes. Une dette bien lourde que Abdelhamid Aberchane a réglée de ses propres poches selon ses déclarations. Ce qui montre clairement qu'il s'agit d'une question de mauvaise gestion. Quant au montant des recettes, il reflète bien le respect surtout en cette période de pandémie et de la crise du manque de public car, selon la trésorerie de l'équipe, la vente des billets des matches constitue 70 pour cent des recettes générales. Très ému, les larmes dans les yeux, le président démissionnaire a quitté la table présidentielle en pensant avec regret aux neuf années passées à l'IRT avec quatre récompenses : le maintien en deuxième division après l'ère Dfouf, la montée chez les grands, le titre de champion du Maroc, la participation africaine Champions league CAF. A vrai dire, l'étape Aberchane était l'une des plus réussies dans l'Histoire footballistique de l'IRT mais le problème de la gestion administrative, technique et financière était à l'ordre du jour dans la mesure où il était très mal entouré et conseillé. Pour combler le vide de l'absence d'un comité à la tête du club en plein championnat, une commission provisoire s'est constituée avec plusieurs membres n'ayant aucune relation avec le football. Du jamais vu avec une commission provisoire formée de 17 personnes ! En plus, ce qui est surprenant c'est le triple changement du président de la commission. Avant-hier, c'était Abdelouahid Aâzibou, hier c'était Driss Hanifa, aujourd'hui c'est Mohamed Ahkane. Ainsi la page a été tournée trois fois pour voir la suivante nouvelle commission provisoire : Président : Mohamed Ahkane. Vice-préssidents : Nasr Allah Kertit, Rachid Hosny, Noureddine Chenkassi, Mohamed Boulaich, Ahmed Bennani, Mohamed Laâchiri, Abdeeltif Afia. Trésorerie : Ahmed Belmokhtar, Anass Ouassini, Saïd Zekri. Secrétariat général : Rabih Moulouh, Othmane Rahmouni, Hassan Leftouh. Assesseurs : Zakaria Haichoumi, Jamal Attabi, Azzedine Khattaf. Comme l'a déclaré le propre président désigné, cette commission aura un double objectif : la gestion provisoire du club et la recherche d'un nouveau président avec bien sûr la constitution d'un comité pour une durée de quatre ans selon les règlements en vigueur. Quant aux ultras et supporters de l'IRT, ils ont un seul désir : celui de voir l'équipe s'éloigner de la politique. Ils disent que le football tangérois ne doit pas être dirigé par des citoyens qui aspirent à un poste à la mairie, à la Région, à la Chambre des députés ou à la Chambre des conseillers. Utiliser le football pour des fins d'élections est une mauvaise habitude à Tanger.