Qui aurait imaginé qu'un tel contrat puisse voir le jour aussi rapidement ? Le Maroc a eu enfin l'aval de l'Administration américaine pour l'achat des fameux lance-roquettes multiples « HIMARS » dont l'efficacité fait l'unanimité, y compris chez les adversaires des Etats-Unis. Les ravages qu'ils ont causés sur le front russo-ukrainien témoignent de leur performance. Capables de transporter 6 missiles sol-sol en plus d'un missile balistique, les Léviathans américains sont à même d'asséner des frappes chirurgicales à l'ennemi. Il s'agit donc d'un véritable atout pour le Maroc qui rentre ainsi de plain-pied dans le club restreint des pays qui disposent de cet armement dont il est par ailleurs le premier acquéreur en Afrique. Avec ce contrat, le Royaume confirme par ailleurs sa volonté de booster ses capacités défensives après avoir eu le Canon français CAESAR et le système israélien BARAK-MX, dans un contexte où la guerre conventionnelle, dans toute sa brutalité, fait son retour. Ceci dit, le fait de voir que l'Administration Biden consente à céder les HIMARS au Maroc à ce moment précis après la visite inédite du patron de l'Armée américaine, Mark Milley, au Royaume, témoigne de la volonté des deux pays à consolider leur coopération militaire historique, balayant d'un revers de main toute spéculation vis-à-vis de la relation maroco-américaine. Et si le plus haut gradé américain qualifie le Royaume de «grand allié», c'est que Washington veut garder Rabat dans son club d'alliés dans un monde de plus en plus multipolaire. Une stratégie partagée désormais aussi bien par les Républicains que les Démocrates, comme l'ont montré les visites successives des délégations bipartisanes du Sénat qui se sont succédé au Maroc. Au sein du Capitole, les détracteurs du Royaume sont de moins en moins nombreux, ce qui laisse présager que le chemin des contrats d'armement sera moins éprouvant qu'auparavant. De quoi espérer le déblocage des contrats en stand-by tels que les « Patriot » et les Drones « Sea Guardian ».