Les images se sont propagées comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux. Le centre de la prétendue gendarmerie du camp Dakhla, situé à 200 km du siège administratif du front du polisario à Rabouni, dans la région de Tindouf, prend feu dans la soirée du vendredi, qui a été marquée par de violents affrontements entre des opposants au sein des camps de Tindouf et les milices armées du polisario. Des émeutes engendrées par le mauvais traitement infligé par les séparatistes aux populations séquestrées dans cette prison à ciel ouvert, où le respect des droits de l'Homme est un parent-pauvre. Car oui, depuis plus d'une année, les hommes de Brahim Ghali font des descentes musclées dans les foyers de certaines tribus qui, noyées dans le désarroi, dénoncent la dictature polisarienne. Même les chioukhs des Qabayl (tribus), connus pour leur pondération, ont diffusé un communiqué conjoint déplorant la répression systématique des séparatistes contre toute voix dissidente. Il ne faut donc pas s'étonner de voir des jeunes dans la fleur de l'âge monter au créneau dans l'espoir de mettre fin à un cauchemar qui dure depuis plus de quatre décennies.
Ceci dit, ce qu'il faut retenir de ce mouvement de révolte, énième du genre à Tindouf, c'est que le pouvoir de l'oligarchie stalinienne qui dirige les camps est en perpétuelle dégringolade, et ce, malgré le soutien de son parrain algérien. Si les médias pro-polisariens tentent de focaliser et de limiter cette baisse de légitimité en la personne de Brahim Ghali, il n'en sera rien du moment que les familles séquestrées ne sont pas prêtes à oublier les enlèvements orchestrés par le polisario de leurs enfants, dont certains sont portés disparus depuis plus de dix ans. A cela s'ajoutent le détournement des aides humanitaires, la torture des opposants, l'enrôlement militaire des enfants, les mesures restrictives de la liberté de circulation et de déplacement... et la liste est loin d'être exhaustive.
Le statut de Benbetouch ne tient donc plus qu'à un fil, mais pas que !