Le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni en sommet exceptionnel sous la présidence de l'Américain Barack Obama, a adopté jeudi à l'unanimité une résolution appelant à l'instauration d'un monde dénucléarisé. La résolution 1887, rédigée par les Etats-Unis, appelle tous les Etats à respecter leurs obligations aux termes du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et ceux qui ne l'ont pas signé à le faire au plus tôt afin de le rendre universel.Elle appelle tous les Etats à négocier en vue d'une réduction des arsenaux nucléaires existants et à oeuvrer à l'élaboration d'un Traité de désarmement général et complet sous strict contrôle international.Obama a cité un de ses prédécesseurs à la Maison Blanche, le républicain Ronald Reagan, en disant à ses quatorze collègues du Conseil: “Une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit donc jamais être livrée”.“Nous ne devons jamais cesser nos efforts avant de voir le jour où les armes nucléaires auront été éliminées de la surface de la Terre”, a dit le président américain. “Bien que nous ayons évité un cauchemar nucléaire pendant la Guerre froide, nous sommes maintenant face à une prolifération dont l'échelle et la complexité exigent de nouvelles stratégies”, a-t-il ajouté.Ce sommet survenait alors que le programme nucléaire suspect de l'Iran est de nouveau au centre des préoccupations. Les grandes puissances ont averti mercredi que de nouvelles sanctions pourraient être infligées à Téhéran s'il refuse d'obtempérer à l'exigence de l'ONU qu'il suspende ses activités d'enrichissement d'uranium.Le Pt russe, Dmitri Medvedev a estimé que le plus grand danger était que des composants nucléaires se retrouvent “dans les mains de terroristes” et a appelé à trouver des moyens pour l'éviter. Il a assuré que était “prêt à aller plus loin” dans les pourparlers russo-américains visant à réduire les arsenaux nucléaires des deux pays et a affirmé que “la réunion d'aujourd'hui (était) le prologue d'un travail de grande envergure”.Yukio Hatoyama, le nouveau Premier ministre du Japon, seul pays à avoir subi une attaque nucléaire, a déclaré que “tous les pays du monde, qu'ils soient dotés ou non d'armes nucléaires, ont la responsabilité d'agir pour aboutir au désarmement et à la non-prolifération nucléaires.” 9 Etats pressés de ratifier le interdisant les essais nucléaires Une conférence d'une centaine de pays signataires du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBT) s'est ouverte jeudi à l'ONU par un appel lancé à neuf Etats-clés pour qu'ils le ratifient au plus vite, afin qu'il entre en vigueur.La conférence sur le CTBT qui doit durer deux jours, a démarré jeudi au lendemain de sa ratification par Saint-Vincent-et-les-Grenadines, 150e Etat à le faire.Le traité, qui interdit tous les essais nucléaires, qu'ils soient militaires ou civils, a été signé en 1996 par 71 Etats, dont notamment les cinq principales puissances nucléaires, et compte maintenant 181 Etats membres, dont certains ont signé le traité mais ne l'ont pas ratifié.Il n'est toujours pas entré en vigueur car il n'a été ratifié que par 35 des 44 Etats qui doivent le faire pour qu'il entre en action.Parmi les neufs Etats dont la ratification est cruciale, la Corée du Nord, l'Inde et le Pakistan n'ont pas signé le traité et ont tous les trois mené des essais nucléaires depuis 1996.Les six autres pays — USA, Indonésie, Iran, Israël, la Chine et l'Egypte — ont signé le texte mais sans le ratifier. En donnant le coup d'envoi de la conférence, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a demandé à tous les Etats de signer et ratifier le pacte.“En attendant l'entrée en vigueur du traité, j'appelle les Etats à déclarer un moratoire sur les essais nucléaires et à s'abstenir de mener des actions contraires aux objectifs du traité”, a dit M. Ban. Les ministres ont ensuite adopté un texte demandant un arrêt immédiat de tous les essais nucléaires en attendant l'adoption du traité par tous les pays.