Un spectre hante le paysage footballistique national, international. C'est le spectre du mauvais arbitrage. Qui, dit-on, est à l'origine de l'émergence du hooliganisme et des comportements sur la pelouse des terrains, à leurs alentours, dans les artères des villes et autres places publiques. Est-ce tellement vrai que l'arbitrage, important, soit-il, est le seul motif de cette dégradation? Que ninni ! Tant de fois des rencontres bien arbitrées connaissent des fins malheureuses. Toutefois, l'arbitrage, synonyme de justice et d'équité se trouve bien accusé à bon escient, lorsqu'il est effectivement source d'impartialité et d'injustice. Cela s'est passé chez nous au Maroc comme à l'étranger. L'arbitre qui officie un match est non seulement le directeur du jeu, le juge qui applique et exécute des lois établies par l'international board, mais il est également un homme ayant un pouvoir discrétionnaire illimité. Ce qui le rend à l'abri des contingences et fait de ses décisions des donnes irrévocables. Ce qui influe des fois sur les résultats sanctionnant la partie et c'est aussi que les vaincus, se sentant victimes de «son injustice» le mettent en question. La logique se trouve bousculée et la contestation dégénère en conflits... Et pourtant, le football est né avant l'arbitrage et sans lui. Le plaisir de jouer prenait le dessus sur l'enjeu. Mais voilà, les déterminantes de l'enjeu, l'importance du résultat et des scores vinrent après, pour nous persuader que l'arbitrage joue un rôle crucial dans le football et son cheminement, qu'il s'agisse des championnats nationaux que des rendez-vous régionaux et planétaires. C'était le début de l'importance et de la notoriété de l'arbitre. Cet homme vêtu en noir autrefois, est devenu incontournable. Ses décisions l'aient également. On ne change guère les résultats qui en découlent. Considérant l'impact de sa démarche, des voix émanant d'experts et d'observateurs avertis en la matière, et je fus, sans fausse modestie, parmi eux,pour l'introduction des contrôles visuels directs, surtout en ce qui concerne les buts marqués, penalties,..., pour juger de la teneur de ces décisions arbitrales afin de procéder illico à leur authentification, afin de ne pas susciter de sentiment de dol, faire des mécontents en établissant promptement hi justice. Ce qui aurait permis d'éviter tout mouvement contestataire et de prévenir des actes brutaux, voire «terroristes» surtout qu'une certaine mauvaise éducation de certains banlieusards, et d'autres mal-adaptés à leur nouveau environnement, suite à un mouvement d'exode migratoire dans de mauvais sens ont aidé à la promptitude de l'éclatement de comportements inadéquats et intolérants. Cependant, la problématique que suscite l'arbitrage et qui lui est inhérente n'est pas facile à résoudre du jour au lendemain. C'est un éclusier à démêler avec doigté, lucidité et sérénité. Or, pour ce faire, il faut jeter un regard rétrospectif sur le passé pour mieux comprendre et cerner cette problématique. Un dossier sur l'historique de l'arbitre et l'arbitrage s'impose: Le maître du jeu: L'arbitre doit posséder en plus des qualités athlétiques, des réserves inépuisables de tact, de patience et d'esprit de concentration. Dans toutes les circonstances, il doit conserver une impartialité absolue et ne doit pas craindre d'imposer son autorité. Sur le terrain, l'arbitre est le maître du jeu. Connaissant parfaitement les « lois du jeu », son but est de les appliquer sans avoir le pouvoir de les modifier. Dès l'instant qu'il siffle le coup d'envoi, jusqu'au coup de sifflet final, son autorité est absolue, tant pendant le jeu que pendant les interruptions. Il agit seul, de sa propre initiative, jugeant les incidents comme il les voit. Il distribue les sanctions en assumant le pouvoir d'un juge. A chaque infraction, il établit une rapide enquête et, instantanément, détermine la punition. Placement: pour bien diriger un match, l'arbitre doit d'abord savoir se placer. Cherchant à n'avoir jamais la vue masquée par un joueur, il se placera près de l'endroit où se dispute la balle, et la suivre continuellement. C'est dans la surface de réparation que son placement est le plus important, car ses décisions, ici, sont lourdes de conséquences. Il doit aussi chercher à ne pas trop se fatiguer et suivre rationnellement la partie, car il doit posséder jusqu'à la fin, sa rapidité de réflexe et son intégrité. Il est aidé dans sa tâche par deux juges de touche, qui ont le devoir d'attirer son attention sur les fautes et le jeu incorrect. Si une faute inattendue est commise sur le terrain et qu'eIle n'a pas été prévue par les lois du jeu, l'arbitre se laissera guider, pour la sanctionner, par son esprit des lois et son bon sens. De toutes façons, il n'a ni à se justifier, ni à s'expliquer en fin de partie. Compétence: L'arbitre est tenu de connaître parfaitement le5règlemenf, mais aussi de suivre leur évolution. Pour que ses décisions instantanées soient indiscutables, elles ne doivent jamais être mises en doute. Condition physique: La condition physique est importante. Pendant 90 minutes, il fait preuve d'une activité physique et intellectuelle qui n'accepte aucun relâchement. Il veillera constamment à sa forme. Il doit suivre le jeu de très près, courir à reculons s'il le faut plutôt que de quitter la balle des yeux, rester à moins de vingt mètres d'une phase de jeu. Objectivité: Pour conserver son intégrité, un arbitre ne doit pas s'intéresser au jeu, ne doit y prendre part. Il doit taire ses sentiments et se garder de toute passion. Il gardera aussi son calme, même si le ton du match s'élève, punira un joueur, mais ne s'énervera jamais lui-même. Le calme et la fermeté sont ses meilleures armes. Discrétion: Un bon arbitre est celui qui passe inaperçu. Par sa tenue et aussi par son comportement. Pas de gestes théâtraux, mais des gestes courts et précis, indiquant très vite les fautes et les endroits de réparation. En aucun cas, il ne doit discuter avec les joueurs. Ceux-ci sont tenus de connaître les lois du jeu. S'ils les ignorent, ils doivent accepter tous les jugements, sans mot dire. Autorité: Jamais un arbitre ne doit se justifier, ni laisser mettre son autorité en doute. S'il a commis l'erreur de siffler trop vite, par excès de zèle, il a intérêt à conserver son assurance plutôt que de rattraper son coup de sifflet. Qu'il ne se justifie pas non plus envers les spectateurs. Si l'arbitre laisse l'avantage, il peut indiquer par un petit geste qu'il a vu la faute et qu'il fait signe de continuer la partie, mais il ne doit pas se croire dans l'obligation de tout expliquer. Comme sa conduite sera certainement critiquée, il est préférable que l'arbitre ignore les spectateurs. Sang froid: L'arbitre doit garder son calme et le silence. Si un joueur lui adresse la parole, il répondra brièvement et poliment afin de ne créer de précédents. Mais si le joueur est impoli, l'arbitre lui donnera un avertissement et en informe le capitaine. Qu'il ne coure jamais après lui, il l'appellera d'un geste simple. Plus l'avertissement sera calme, plus le joueur sera impressionné. Si après une faute grave, les deux adversaires ne se serrent pas spontanément la main, l'arbitre ne doit pas les forcer, car les joueurs peuvent refuser et créer ainsi des incidents plus grave encore. Juges de touche: Pendant le match, l'arbitre ne doit surtout pas oublier ses juges de touche. Ils sont sur le terrain ses meilleurs collaborateurs. Leurs responsabilités sont presque aussi grandes que celles de l'arbitre. Ils doivent veiller à tout, aux hors-jeu, aux touches et même aux faiblesses de l'homme qui dirige le jeu. Ils doivent être remplis d'un esprit d'abnégation absolu. Le sifflet: Le coup de sifflet de l'arbitre ne doit pas agacer, ni fatiguer, ni faire perdre du temps. Le coup de sifflet doit seulement sanctionner une faute commise par un joueur, et la remise enjeu, immédiatement après. Il faut agir rapidement afin de favoriser le camp bénéficiaire sans laisser le temps à la défense de s'organiser. Toutefois, il faut faire recommencer si la balle roule encore. L'arbitre doit au match, sa vivacité et son dynamisme. Enfin, il faut tenir compte du temps perdu volontairement par les équipes et prolonger la durée de chaque période en conséquence. L'intention: L'arbitre doit diriger et commander la partie. Il n'est pas là pour punir, mais pour faire respecter les lois du jeu. Chaque match a son importance et ses difficultés qu'il faut résoudre. Une chose doit conditionner toute décision : L'intention.