Dengue, chikungunya, lèpre... des maladies qui sont accompagnées d'une stigmatisation et d'une exclusion sociale, et auxquelles peu de fonds sont consacrés. L'OMS appelle à plus d'investissements pour les vaincre. L'OMS a appelé lundi à investir davantage dans la lutte contre les maladies tropicales négligées, dont souffrent plus de 1,6 milliard de personnes, pathologies délaissées car elles ne touchent que les pays les plus pauvres du monde. A l'occasion de la Journée mondiale des maladies tropicales négligées (MTN), l'OMS a publié un nouveau rapport de situation, intitulé Rapport sur les maladies tropicales négligées dans le monde 2023 (en anglais), qui met en lumière les progrès accomplis et surtout les défis en matière de prise en charge des MTN dans le monde, dans un contexte de perturbations liées à la Covid-19. Les MTN continuent de toucher de manière disproportionnée les membres les plus pauvres de la communauté mondiale, principalement dans les zones où la sécurité sanitaire de l'eau, l'assainissement et l'accès aux soins de santé sont inadéquats. Bien que 179 pays et territoires aient signalé au moins un cas de MTN en 2021, 16 pays représentaient 80% de la charge mondiale de ces maladies. À l'échelle mondiale, on estime qu'environ 1,65 milliard de personnes ont besoin d'un traitement contre au moins une MTN. L'OMS invite davantage de partenaires et de donateurs à se manifester et à contribuer à combler les lacunes existantes qui empêchent la mise en œuvre à grande échelle des activités de lutte contre les MTN aux niveaux mondial et local. Plus tard cette semaine, à l'occasion de la cent cinquante-deuxième session du Conseil exécutif de l'OMS, les Etats Membres examineront l'admission du Centre Carter à des relations officielles avec l'OMS.
«Négligées» parce qu'absentes du programme d'action mondial Les MTN sévissent dans les régions où la salubrité de l'eau, l'assainissement et l'accès aux soins de santé laissent à désirer. "Ces maladies sont 'négligées' parce qu'elles sont presque absentes du programme d'action sanitaire mondial", a souligné le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un message publié à l'occasion de la Journée mondiale des MTN. "Peu de fonds leur sont consacrés et elles s'accompagnent d'une stigmatisation et d'une exclusion sociale", a-t-il ajouté. En 2021, environ 1,65 milliard de personnes avaient besoin d'être traitées pour au moins une de ces MTN, soit 80 millions de moins qu'en 2020. Le nombre de personnes ayant besoin d'un traitement a baissé au cours de la dernière décennie. Elles étaient encore 2,19 milliards en 2010, a indiqué l'OMS dans un nouveau rapport. Mais 16 pays représentent 80% du fardeau mondial des MTN. Ils comprennent la République démocratique du Congo, l'Egypte, l'Ethiopie, l'Inde, le Nigéria, le Pakistan, les Philippines et la Tanzanie. Malgré les difficultés à combattre ces maladies, 47 pays avaient éliminé au moins l'une d'entre elles à la fin de 2022. Et huit de ces pays en avaient éliminé une rien que l'an dernier.