La Présidence libanaise a annoncé, dimanche, que le médiateur américain dans le dossier de la délimitation des frontières maritimes entre le Liban et Israël a bouclé la version définitive d'un accord. Un communiqué rendu public, dimanche, par la Présidence et dans lequel il est mentionné que le chef de l'Etat « Michel Aoun a reçu un appel du médiateur Hochstein qui l'a tenu informé des derniers résultats des contacts au sujet de la délimitation des frontières maritimes ». Hochstein a affirmé, poursuit le communiqué, que les « rounds de discussion ont été achevés et que des observations ont été indiquées », ajoutant qu'il « enverra la version définitive du draft de l'accord au cours des prochaines heures ». La même source ajoute que « la partie libanaise examinera la version définitive de la proposition de Hochstein de manière minutieuse, en prélude à la prise de la décision idoine ». Au début du mois d'octobre courant, le médiateur américain avait remis à Israël et au Liban un draft d'accord de délimitation des frontières maritimes, mais chacun des deux pays avait formulé des observations à ce sujet. Auparavant, la Présidence libanaise avait indiqué dans un communiqué que les observations de Beyrouth au sujet du draft de l'accord de délimitation des frontières ont pour but de garantir les droits du Liban pour l'exploration et l'extraction du pétrole et du gaz naturel. Jeudi, le Premier ministre israélien Yair Lapid, avait rejeté les commentaires libanais au sujet du draft d'accord de délimitation des frontières maritimes. L'équation du Hezbollah Le Liban et Israël se disputent une zone maritime contestée, riche en pétrole et en gaz en Méditerranée méridionale, dont la superficie avoisine les 860 km2. Washington est intervenu pour enclencher des négociations indirectes, il y a de cela deux ans, entre les deux pays, avec pour but d'aplanir le différend et de délimiter les frontières. L'analyste politique, Faycal Abdessater, a estimé que « la réalisation acquise par le Liban a été possible à la faveur de la contribution du Hezbollah grâce à l'équation qu'il a imposée, à savoir l'obtention par le Liban de ses droits pétroliers en premier, en contrepartie de l'exploration par Israël du gaz du champ de Karish ». Abdessater, un proche du Hezbollah, a ajouté dans une entrevue accordée à l'Agence Anadolu que « chacun sait que l'ennemi israélien fait peu de cas des droits des autres, sauf si la partie adverse le menace et qu'il craint, et c'est ce qu'a fait la Résistance à travers les drones et les vidéos qui ont détecté et observé les plateformes de karish ». Il a considéré que « le Hezbollah est celui qui a contraint Israël à céder et ce qui s'est passé n'a aucun lien avec l'Iran ni avec un autre pays dans la mesure où cela verse dans l'intérêt des Libanais ». Au mois de juillet dernier, le Hezbollah avait lancé trois drones en direction du champ de Karish, où des bateaux et des plateformes israéliens s'apprêtaient à extraire le gaz, alors que l'armée israélienne avait annoncé avoir intercepté un de ces appareils. Le même mois, des médias libanais avaient diffusé, en relayant Hezbollah, un extrait vidéo d'une durée d'une minute et 16 secondes, qui montre clairement que les navires israéliens d'exploration et d'extraction de gaz étaient dans la ligne de mire des missiles du Hezbollah.