Maria Antonia Trujillo a soutenu que la revendication marocaine à propos de Sebta et Mellilia est justifiée si l'on tient compte des «vestiges du passé qui interfèrent avec l'indépendance économique et politique de ce pays et les bonnes relations entre les deux pays », lit-on sur les colonnes du journal espagnol « La Razón ». En s'exprimant au colloque intitulé «Les relations entre le Maroc et l'Espagne entre hier et aujourd'hui », organisé par l'Université Abdelmalek Saâdi de Tétouan, et qui a été inauguré vendredi par l'ancien chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, l'ancienne ministre de l'Education. Maria Antonia Trujillo a appuyé qu'au gré des siècles, les deux présides du Nord du Maroc «ont été plus arabes que chrétiennes ». Et d'ajouter que : « Le recours à l'Histoire, à la vérité historique, doit être fait avec sagesse, et, dans ce cas particulier, l'argument est discutable » et que « ces villes espagnoles sont un affront à l'intégrité territoriale du Maroc ». José Luis Rodriguez Zapatero a, quant à lui, estimé que la « solution » pour les villes autonomes et les îles espagnoles doit être « politique ». Selon « La Razón », les déclarations de la précédente ministre ont suscité une large controverse en Espagne, et plusieurs échos d'ire. D'ailleurs, le gouvernement de la ville de Sebta a qualifié, samedi, ces propos de « trahison institutionnelle inacceptable », a fortiori venant de la part d'une personne qui a honoré une mission gouvernementale de l'acabit de ministre de l'Education de par le passé. Le gouvernement local a scandé que « la souveraineté des deux villes autonomes et leur caractère espagnol ne sont ni en cause ni à discuter ». Le gouvernement du préside a également estimé que la déclaration de la ministre dénudait « une profonde ignorance de l'Histoire et du droit, ainsi qu'un manque de respect pour les deux villes espagnoles », lit-on sur le journal local « El Faro ». Le Président du gouvernement espagnol de Mellilia, Eduardo de Castro González entrevoit qu'aucun parti, « y compris le PSOE », ne remet en cause le caractère espagnol des deux villes autonomes. Le PP, lui, qualifie les déclarations de l'ancienne ministre de «méprisables ». De plus, selon Eduardo de Castro, Trujillo ne peut oublier qu'elle possède la nationalité espagnole, et ce, « indépendamment de son statut familial ou social ». Pour sa part, le Parti socialiste espagnol de la ville occupée de Sebta a annoncé son rejet des déclarations de l'ancienne ministre, soulignant que les deux villes du Nord marocain sont, somme toute, des villes espagnoles.