Après Rabat, le chef de l'opposition espagnole et secrétaire général du Parti socialiste ouvrier (PSOE) se rend aujourd'hui à Sebta, dans un souci apparent d'équilibre politique. Le chef de l'opposition espagnole et secrétaire général du Parti socialiste ouvrier (PSOE), Jose Luis Rodriguez Zapatero, entame aujourd'hui lundi une visite de deux jours à Sebta, à l'invitation des dirigeants locaux de son parti. Le programme de cette visite éminemment politique, n'ayant pas été communiqué, on ne sait toujours pas à la veille de son arrivée dans l'enclave si le dirigeant socialiste aura ou non des entretiens avec les représentants du gouvernement local autonome dirigé par Juan Vivas, membre du Parti populaire (PP) de président du gouvernement, José Maria Aznar. Ce voyage, le premier après celui effectué récemment à Rabat, pourrait servir à Zapatero de se démarquer de certaines accusations alors lancées contre lui, le taxant de pro-marocain. Le ministre des Affaires étrangères espagnoles Josep Pique allant jusqu'à le qualifier d'ambassadeur du Maroc en Espagne. La visite de Zapatero à Sebta, outre ce lien avec son précédent séjour au Maroc, devrait servir à relancer la machine locale socialiste passablement mise à mal lors des différentes échéances électorales de ces dernières années. Nul doute que les rencontres qu'aura Zapatero à Sebta et les éventuelles déclarations qu'il y fera, seront passées au crible tant du côté espagnol que du côté marocain. A rappeler que lors de l'audience que lui a accordée SM le Roi Mohammed VI, le Souverain a expressément demandé à ce que le sujet des deux villes de Sebta et Melilia ne soit pas soulevé au cours de cet entretien. Par ailleurs, alors que Zapatero arrive à Sebta, le président de la Junta de Andalucia (gouvernement autonome andalous) a déjà annoncé sa volonté de se rendre au Maroc. Manuel Chavez, membre et dirigeant influent du PSOE, compte ainsi aplanir avec les autorités marocaines certains dossiers concernant sa région, surtout dans le domaine de la pêche et de l'immigration clandestine. Mais aussi tenter d'expliquer le pourquoi et le comment de la tenue au sein de l'enceinte du Parlement andalous d'un pseudo-référendum d'appui aux séparatistes du Polisario. D'autre part, tentant de mettre à profit la présidence par l'Espagne de l'Union Européenne, depuis le 1er janvier, les dirigeants locaux de Sebta et Melilia, membres eux aussi du PP, multiplient les déclarations invitant le gouvernement central à programmer une quelconque réunion de l'UE dans ces deux villes. Nul doute que la réponse d'Aznar à ces demandes pressantes, reflétera sa volonté ou non d'un apaisement des relations avec le Maroc. Des relations déjà mises à mal par d'autres décisions politiques controversées.