Les Etats-Unis ont annoncé, mardi, avoir tué le chef de Daesh en Syrie dans une frappe de drone, portant un nouveau coup à l'organisation jihadiste. Maher Al-Agal, présenté comme "l'un des cinq plus hauts dirigeants" de Daesh, a été tué alors qu'il roulait à moto près de la ville de Jandairis et son plus proche conseiller a été "gravement blessé", a précisé le Commandement central du Pentagone dans un communiqué. Maher al-Agal était "chargé de poursuivre de façon agressive le développement des réseaux de Daesh hors d'Irak et de Syrie", et "l'élimination de ces dirigeants de l'EI va perturber les capacités de l'organisation terroriste à préparer et perpétrer des attentats dans le monde", a affirmé le porte-parole du Commandement central, le colonel Joe Buccino. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), a confirmé la mort de Maher al-Agal dans une frappe de drone. Les Forces démocratiques syriennes, alliance de combattants à dominance kurde soutenue par Washington, ont pour leur part indiqué qu'une personne avait été tuée et une autre blessée dans une frappe aérienne visant une moto dans la région d'Alep. Mais selon les FDS, les deux hommes étaient liés à Ahrar al-Charkiya, un groupe armé syrien pro-Ankara. Ce groupe avait été placé en 2021 sur la liste des sanctions américaines, accusé d'exactions contre la population commises par ses combattants lors de l'offensive turque dans le nord de la Syrie deux ans plus tôt, et d'avoir assassiné la militante kurde des droits des femmes Hevrin Khalaf. Daesh "continue à représenter une menace pour les USA Le Haut-commissariat de l'ONU aux droits humains avait dénoncé un potentiel crime de guerre commis par le groupe armé. Selon les observateurs, Ahrar al-Charkiya a intégré dans ses rangs d'anciens dirigeants de Daesh pour combattre les forces kurdes dans des zones contrôlées par la Turquie et ses alliés en Syrie. Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en Irak et en Syrie voisine et la conquête de vastes territoires, Daesh a vu son "califat" autoproclamé être renversé sous le coup d'offensives successives dans ces deux pays, respectivement en 2017 et 2019. Depuis, l'organisation a plusieurs fois été déstabilisée par la mort ou la capture de ses dirigeants en Syrie. Défait militairement dans ses anciens fiefs, Daesh "continue à représenter une menace pour les Etats-Unis et leurs alliés dans la région", a toutefois souligné le colonel Buccino. L'organisation jihadiste a également étendu son influence dans d'autres régions du monde comme dans la région du Sahel, au Nigeria, au Yémen ou en Afghanistan où elle revendique régulièrement des attentats.