Amnesty international a estimé ce vendredi qu'il y a eu des « crimes de guerre » en Syrie pendant l'offensive turque « source de paix », pointant du doigt en cela les forces turques et leurs supplétifs syriens sous forme « d'exécutions sommaires » et d'attaques meurtrières contre des civils. Ankara en accord avec Washington, on le rappelle, a suspendu jeudi soir, pour une durée de cinq jours son opération guerrière dans le nord syrien à l'encontre des Kurdes (milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG)) pour les éloigner de sa frontière. La Turquie a a cédé à la demande américaine et pourrait y mettre fin à condition que les forces kurdes se retirent du secteur frontalier (37 km) durant ce délai. L'offensive a fait au moins 72 morts parmi les civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) et la Turquie a assuré avoir pris toutes les mesures nécessaires pour éviter les pertes civiles. Ses supplétifs syriens sont d'anciens rebelles qui combattaient autrefois le régime syrien. Ces factions sont désormais financées et entraînées par Ankara. Leur direction avait ordonné le 12 octobre à tous ses commandants de « superviser en permanence les combattants sur le front pour empêcher toute violation ou abus. Le bilan macabre de l'OSDH a été l'occasion pour Amnesty international de vilipender dans un communiqué la Turquie, son armée et ses alliés. « Les forces militaires turques et une coalition de groupes armés soutenue par la Turquie ont fait preuve d'un mépris honteux pour les vies civiles », a fustigé l'ONG de défense des droits humains qui évoque également des « preuves accablantes de crimes de guerre ». L'organisation pour étayer ses dires cite les témoignages de 17 personnes secouristes, travailleurs médicaux, déplacés, journalistes et humanitaires. « Les informations recueillies fournissent des preuves accablantes d'attaques sans discriminations contre des zones résidentielles », selon l'ONG. Amnesty accuse la Turquie entre autres, de l'exécution sommaire le 12 octobre d'une responsable politique kurde, Hevrin Khalaf, par des rebelles pro-turcs. « Elle a été traînée hors de sa voiture, battue et abattue par balles de sang-froid par les combattants d'Ahrar al-Sharkiya ».